derniers préparatifs…

désolé de ce silence, mais les voyages et moi ça a toujours été compliqué…
Et puis, il faut avouer que la façon dont il s’est finalement mis en place n’a pas aidé. Je ne rencontrerai pas Monsieur Kano. La Maison du Japon en Méditerranée envoie trois autres personnes à Kumamoto pour l’inauguration des festivités et moi, leur directeur artistique, je n’ai pas été convié, alors que j’étais sur place ! Et cette rencontre avec Monsieur Kano, chef d’une troupe de nô, homme qui a offert le Théâtre Nô à la ville d’Aix en Provence, était, pour les travaux que je veux faire autour de ce théâtre, la vraie raison de ce voyage.
Du coup, je vais essayer de profiter de Tokyo au maximum. Rencontrer les directeurs de théâtre, les institutions, etc. J’essayerai aussi de passer à la Villa Kujoyama à Kyoto pour leur parler de mon projet d’adaptation à la scène du Dit des Heike.
Ca y est la valise est prête. Ma première vraie valise. Avec des roues et tout et tout. Et puis des chemises, des costumes complets. J’ai même pris un pyjama. Le parfait buiseness man ! Et pour couronner le tout, 25 dossiers reliés qui présentent Atsumori.
Me manque encore les cartes de visite, et dieu sait qu’au Japon, elles sont importantes. Je les ferai faire là-bas à la descente de l’avion lundi matin.
Bon… allez, je retourne travailler. Il faut encore que je trouve un dentiste (j’ai perdu un plombage hier !!!!), que je finisse mon dossier pour la Fondation Beaumarchais et que j’aille voir Marc ce soir pour travailler sur la musique.
Ah ! Au fait… La Tour d’Aigues revient sur sa décision. Nous jouerons le 11 août pour son festival.

RAS

Ce soir R.A.S… faire joujou avec son iphone. Gérer maladroitement
et très en retard le repas qu'on ne devait pas gérer. Se dire qu'on
aurait dû bosser, mais ne pas l'avoir fait et ressentir ce petit
poids sur l'estomac en raison de ma journée "technicien" qui arrive
et que j'appréhende par trop peu de pratique en ce moment.
Voilà. Voilà.

Ouf ! C’est vendredi soir… le week-end ?

Nez collé à l’ordi depuis 9 h 00 ce matin…
Recopier, recopier, recopier. Voilà les 40 pages de cahier devenues 16 maigres pages dactylographiées… Enfin ! c’est fini. Je veux dire cette partie là… Parce qu’il me faut pour la semaine prochaine faire une note d’intentions, un résumé, une description des personnages + la mise en page globale du tout + une notice explicative sur les écrits. Et ça, à côté de ce que j’ai à faire au niveau de la partition chantée d’Atsumori, à côté de l’adaptation du livre 9 du Dit des Heiké (j’en suis à 25 pages, il m’en reste autant…. Quand on sait que pour les 25 premières, j’ai mis une semaine pleine… Ca promet !), à côté des deux journées où je vais faire l’électro sur l’installation du Babel Med, à côté du texte pour le spectacle de mon groupe d’enfants que j’ai à écrire, à côté des coups de fil, à côté, à côté.
Mais bon… la journée a été bonne. J’ai bien avancé. Et je vais m’octroyer une soirée de farniente. Peut-être une petite séance de cinéma ou alors le visionnage d’ « Histoire d’Herbes Flottantes » que j’ai dû recevoir aujourd’hui par courrier.
Demain, répétitions sur les Diablogues de R. Dubillard en danse-théâtre avec Jeanne et Mathieu, deux de mes meilleurs élèves. Youpi ! Une belle journée en perspective. Je vous raconterai ça…
Ah oui ! Au fait… devinez ce qu’il s’est passé aujourd’hui ? Je vous le donne en mille. Une dame m’a appelé sur mon portable pour réserver une place pour « Atsumori » au Château de la Tour d’Aigues. J’ai fait celui qui n’était pas au courant que la date semblait tombée à l’eau et je lui ai donné le numéro de Jean Blanc. La pauvre, elle avait peur qu’il n’y ait plus de places. Je lui ai quand même dit que je pensais que la billetterie n’était pas encore ouverte pour la rassurer. Elle fera peut-être penchée la balance en notre faveur… c’est l’histoire du papillon.
Allez… Bonne soirée à tous.

Et rien ne va plus !

Ouf ! Grosse journée qui s’achève avec son lot de bonnes et de moins bonnes surprises…
La bonne ?! La bonne, c’est que ce matin j’ai rencontré Christophe Roque, Responsable Théâtre du Rectorat Aix-Marseille et qu’il semble avoir été sensible à ce que je souhaite mettre en oeuvre autour du théâtre nô. Que ce soit au niveau des ateliers dans les quartiers difficiles avec la création de nôs contemporains ou que ce soit au niveau de la création de la scène démontable de nô qu’on pourrait installer dans différents endroits, afin d’y donner des représentations de nôs modernes faits avec les habitants des quartiers, des villages, des cités. Du coup, voilà votre humble (humble ?!) serviteur assurant un stage auprès des enseignants sur le théâtre nô et ceci dès la fin du mois de mai. Un stage sur le théâtre nô, dites-vous ? Mais quoi ! Comment un français qui de surcroît n’a jamais fait de nô auprès de maîtres japonais peut se propulser maître de nô ?! Rassurez-vous, il ne s’agit pas de leur faire croire que nous allons faire ce genre de nô, mais plutôt de nous servir de ces textes, de cette forme pour explorer un certain type de théâtre. Eugénio Barba, Ariane Mnouchkine, le jeu masqué, mon expérience de la danse-théâtre, de l’aïkido aussi… mêlé à ce que j’ai emprunté à Zéami au détour de ses écrits et de ce que j’ai vu faire par ses descendants directs Les Kanzé, ça c’est pour les recettes ! Pour les ingrédients… On va jouer à faire du nô, à être des japonais avec toute la fantaisie que nous permettra nos imaginaires, avec toute la fantaisie que nous offre le théâtre ! Voilà…
Ah oui… la mauvaise nouvelle ! Celle qui m’a fait me rendre compte que les heures de sommeil en retard pèsent bien plus lourd qu’on ne peut le croire !
La Bambouseraie d’Anduze qui était censée nous offrir le bambou nécessaire à la construction de la structure pour le Théâtre Nô d’Aix en Provence ne peut pas nous offrir ce bambou. Du simple fait qu’elle ne possède pas ce bambou. Du bambou vivant oui, mais du sec… non ! C’est la pépinière qui est à côté qui s’en occupe ! Et elle ne semble pas prête au partenariat….
Faute de compréhension ? Volonté de ne pas comprendre de ma part… qui sait !?
Du coup, nous voilà revenus à la case départ ! Il va falloir l’acheter ce bambou… mais le problème, c’est que nous n’avons pas les sous. Je craque ! Personne ne semble comprendre l’importance de cette structure et ce qu’elle peut représenter pour le Théâtre. Tant pis ! Soit la Maison du Japon en Méditerranée trouve les sous, soit elle ne sera pas là cette année. J’ai d’autres chats à fouetter ! Grrrrrrrr.
D’autres chats à fouetter ?! Lesquels…
Par exemple, convaincre Jean Blanc d’acheter le spectacle. Lui donner les arguments qui lui manquent. Je lui ai envoyé une plaidoirie en faveur de notre spectacle avec quelques photos des répétitions à Paris. Je ne veux pas lâcher le morceau. Nous avons besoin de cette date et lui aussi ! A suivre… (je vais vous mettre les photos en ligne. C’est joli, vous allez voir !)
Par exemple. Par exemple, recopier le texte des « Illusions Tragiques », spectacle que j’ai commencé à écrire suite à la claque que m’a mis « Les Illusions Comiques » d’Olivier Py. Une pièce sur le théâtre ! Et comme je voudrais des sous pour réussir à m’extraire le temps d’écrire cette pièce titanesque, je me dois de solliciter une des aides existante… la fondation Beaumarchais, par exemple !!! Du coup, je recopie toutes les pages de mon cahier. Des extraits de texte et des notes. Quelques 50 pages d’extraits et de notes… et ça doit être bouclé avant mon départ au Japon ! La date de dépôt du dossier étant le 16 avril, et le 16 avril étant l’un des trois jours où je serai à Miyajima pour le festival de nô, j’ai intérêt à faire fissa.
Oh… j’ai d’autres exemples, soyez-en sûrs. Mais là, je vais dormir. Revenez demain, vous verrez bien. Bande d’incrédules ! Non mais…

joli mercredi…

Jour des enfants…
J’ai donc réussi à amener les pièces nécessaires à l’obtention du passeport et à faire les différentes choses notées sur le programme.
Chercher les nouveaux tampons, déposer les pièces manquantes pour Barcarelle qui s’occupe d’éditer nos fiches de paye depuis janvier, me libérant enfin d’une charge et pas des moindres. Parallèlement, j’ai eu Sabine Putorti de l’Institut de l’Image à Aix en Provence et le projet du « ciné-concert » du 5 juin avance bien. Elle a trouvé une copie d' »Histoire d’Herbes Flottantes », la version noir et blanc et muette du film d’Ozu qui retrace la vie d’une troupe de théâtre ambulant. A priori, c’est Marc Barnaud et Gilles Geenen qui feront la musique.
C’est en cours…
Mauvaise nouvelle : La Tour d’Aigues risque de ne pas prendre « Atsumori » pour l’ouverture de son festival. Pas assez « vendeur » comme spectacle. Jean n’arrive plus à imposer sa ligne artistique. Les affaires vont mal. C’est le bureau qui devient décisionnaire… A voir quand même. Parce que s’ils veulent faire venir des grosses prod, il va falloir qu’ils payent beaucoup plus cher et qu’ils assurent une technique qui n’est pas de mise au château habituellement. Je garde donc un secret espoir.
Du côté des « sponsors », toujours rien. Personne ne semble intéressé par le sort de ce théâtre. (Je parle ici du Théâtre Nô d’Aix en Provence, le seul théâtre Nô bâti au monde hors de l’archipel du Japon !!!). Ca risque d’être encore La Maison du Japon en Méditerranée qui en assumera les frais. J’ai peur que ce soit la goutte d’eau qui fasse débroder le vase. Nous sommes déjà à 7000 euros pour « Atsumori » et il en faudra encore 5000 pour le Théâtre. Soit un budget global plus important que celui de Maître Kano qui, pour sa venue en France avec ses 20 acteurs, en reçoit 10 000.
Et en même temps, si nous ne trouvons pas cet argent rapidement, nous n’arriverons pas à construire la structure et le théâtre restera ce lieu anonyme, malgré tous les efforts fournis. J’enrage.
Bon… il faut que j’emmène Rose à son cours d’équitation. Je file !
P.S. Je mettrai en ligne des photos du projet pour le Théâtre Nô. Vous verrez, ça vaudrait vraiment le coup… un écrin pour cet outils incroyable et sans prix, cette merveille…

passage éclair

Je passe relever le courrier…
Évidemment, de tout ce que j’attends, je ne trouve pas grand chose…
Heureusement, mon acte de naissance commandé en ligne est arrivé. Je vais pouvoir courir à la mairie pour faire ce passeport qui me permettra le 6 avril de décoller pour Tokyo et d’aller à la rencontre de ce pays qui me fait rêver depuis si longtemps et de ses habitants.
J’espère que nous arriverons à y vendre « Atsumori ». Mais bon… Pour l’instant, le passeport ! Quelques photos, une facture, un rasage de près et hop à Aix !

Ca y est… C’est Parti !!!

Il s’agit maintenant de tenir à jour ce blog et de vous faire partager les tribulations d’un apprenti metteur en scène.Vous verrez, c’est un métier où faute de gagner des sous, on ne s’ennuie jamais. Et ça c’est bon !
Je profite de la mise en route du nouveau site pour me mettre au travail et vous concocter chaque soir un petit menu théâtral.

A vos fourcheaux et vos coutettes !!!

enquetes…

Fin décembre… les ateliers s’arrêtent et commence une semaine d’enquêtes dans la rue. C’est drôle de se trouver là, à alpaguer les passants pour tenter de les faire répondre à des questionnaires sans questions. C’est drôle… je ne me suis jamais arrêté pour répondre ou peut-être si, une fois. J’avais quinze ans. C’était à Paris. Ici, je suis l’inconnu. Un enquêteur comme un autre. Un de ces « emmerdeurs » pas capables de trouver un boulot décent et qui racole dans la rue, parce qu’ils ont la flegme de bosser pour de vrai ! Certains regards vous renvoient à vous-même. Ce sont comme des photos qui se fixent un instant et me retrouvent étranger. Je suis étranger ici, au milieu de ces gens qui sont là parce qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas être ailleurs, faire autre chose. Je suis étranger là-bas, du côté qui m’appelle, au milieu de ces mangeurs de caviars qui refusent de regarder les choses en face comme les aristocrates du 18ème siècle, attachés à des codes déjà morts depuis longtemps. Incapables de visions, incapables d’amour, incapables de partage. Enfermés dans leurs costumes de gala qui moisissent sur eux, trop vieux, trop chargés, trop portés. Où suis-je, moi, au milieu de tout ça. Il faut bien que je leur dise quelque chose. Sans savoir. Sans y croire. Mais le dire, pour les autres. Parce qu’ils ne supportent pas de rester dans le flou. Je suis Metteur en scène. Je suis metteur en scène… Non ! Aujourd’hui, je ne suis pas un metteur en scène, mais un simple enquêteur. Est-ce possible ? Est-ce qu’un bon metteur en scène peut se trouver dans la rue à pleurer pour qu’une personne s’arrête et daigne lui répondre ? Et qu’est-ce qui me permet de m’octroyer ce titre. Ca ne représente qu’un tiers des cachets que je fais dans l’année. Le reste du temps, j’ocille entre un vieux reste d’acteur et un technicien-novice, homme à tout faire. Du déchargement de camions, au montage de décors, de l’accueil des acteurs à … enfin, loin d’être celui que les gens nomment « un metteur en scène ». Et du coup, loin de me sentir un « metteur en scène ».
“- Que faites-vous ?
– Rien… je ne fais rien. Je pleure comme un orphelin qui cherche ses parents et qui sait que la route est bien trop longue pour se mettre à chercher ! « 
Même ces gens qui courent dans la rue derrière leurs derniers cadeaux me semblent plus « en place » que moi !
Même ces gens qui courent dans la rue…
Je suis un peu perdu !