Petite forme…

Rose F, Décembre 2006 – A.Ferran

Petite forme ce soir…

Les jours passent, et leur flot d’actes m’éloignent de ce que j’ai à faire…
Bien sûr, c’est important de trouver des endroits où jouer, des sous pour créer, de regarder loin devant ce qu’il faudra inventer, imaginer pour être à peu près « dans le coup », d’aller à la rencontre de ceux qui décident, aux réunions, aux ouvertures de saison…
Mais moi, là-dedans. Moi et ce que j’ai à dire ? Et les textes qui sont là juste derrière et qui ne s’écrivent pas ? Et la musique qui voudrait aller s’étendre sur des espaces aménagés pour ça et ne pas juste s’esquisser avant de replonger dans le chaos de ce cerveau trop sollicité ?! Et les pièces que je rêve de voir s’écrire sur des plateaux obscurs pour qu’enfin elles s’éclairent et transpercent ?
Si tout le temps passé à essayer de vendre, de créer les opportunités, je les passais à ce que je suis venu faire ici, c’est à dire, faire, créer, aligner ces mots qui ne se sont pas encore dits et que quelqu’un là dehors attend, ne serait-ce pas plus juste ? Plus logique ?!
C’est tellement plus important. Au final, tellement plus que tout ce rien mis en branle parce que justement tant de ceux qui sont là n’ont rien à dire, ni à faire.

Comment faire alors ? Je ne peux pas dédoubler mes journées ! M’abstraire de la vie quotidienne et laisser ceux que j’aime et qui déjà se plaignent de n’avoir que mon dos à contempler !

Un jour, j’aurai la place. Je pourrai choisir. Soit parce que je me déciderai à céder, soit parce qu’à force de combats les portes s’ouvriront enfin, me laissant libre de mettre en oeuvre ce qui vraiment compte et n’appartient qu’à moi.

Mais là, ce soir, je souffre. Je suis fatigué ! L’impression de perdre mon temps, de ne rien faire, de ne rien inscrire. Alors que mes journées sont pleines de 9h du matin à 22h ! Tous les jours !

Le bon côté de tout ça, c’est que le dedans prend le dessus et qu’il est sûr que les semaines qui arrivent seront aux couleurs de la création. Parce qu’un moment, plus rien ni personne ne peut empêcher ça !

Et là, je sens que ça arrive….

Allez, bon week-end !

Oups… et Dimanche, c’est jour du seigneur. Du coup, pas de message ! Voilà !

Et voilà !!!!

Et voilà que deux jours après avoir fait la promesse de venir vous voir tous les soirs, je râte déjà un rendez-vous ! Bonnet d’âne pour votre jeune metteur en scène…


Je pense le breveter rapidement. Un accessoire immanquable pour tous ceux qui trouvent les casques trop encombrants et qui n’ont pas peur du ridicule. Très pratique, le sac plastique se glisse dans la poche et est toujours là en cas de besoin.
Par contre, il faut le choisir bien ajusté si vous voulez que le coussin d’air puisse vous protéger des chocs de la vie quotidienne !
Allez… je vous offre le tuyau et gratuitement. C’est jour de chance ! Promis, je n’exigerai pas de droits si je vous croise affubler de mon bonnet plastique ! qui, soit dit en passant, donne un air très british à la « Robin’s Wood », une fois les lanières inversées… Astucieux, non ?

Qui as dit que les « théâtreux » ne savaient pas s’habiller ?!

J’ai eu une belle journée aujourd’hui, une belle rencontre aussi : Jean-Sébastien Gaydon, chargé à la programmation culturelle à la Mairie d’Aix en Provence. Je lui ai présenté ce que pourrait être l’ossature de l’événement sur Picasso et ma foi, il a semblé être plutôt séduit. Ne reste plus qu’à mettre sur pied un joli dossier bien ficellé et à espérer que ceux qui travaillent avec lui et Thierry Roche montrent le même enthousiasme.
En tout cas, voilà deux personnes qui semblent aêtre convaincus de ce que la Culture peut offrir et transformer et ce n’est pas tous les jours que nous croisons des personnages tels qu’eux… malheureusement.
Bon, allez… ce soir c’est décompression. Je vais aller regarder Spiderman 3 sous les conseils avisés de mon éclairagiste préféré. « L’Araignée, l »Araignée… »

A demain !

P.S. Merci Laura pour tes passages et pour tes mots…

dodo

Elisabeth Ciccoli dans « Elle Attend », l’Astronef 2004 (image vidéo)

La nuit d’hier fut courte, trop courte. Et la journée longue, très longue. Passer relever le courrier, regarder sur google analytics le trafic de la journée et m’en tenir à cette promesse : « Tous les soirs ! » Mais là… dodo !

tard dans la nuit…

J’ai profité de ce retour parmi vous pour relire un peu les messages laissés au fil des jours, des mois. Et je constate (sans grand étonnement) que c’est assez difficile à suivre…

Par exemple, je ne suis pas revenu sur le désistement de la Tour d’Aigues, hors nous y avons bien joué et ce, le 11 août 2008. Jean Blanc, leur programmateur a finalement eu gain de cause, juste avant de se faire virer. Et c’est sans lui que nous avons été accueilli dans ce château. J’aurais aimé qu’il soit là. Qu’il voit ce que cette prise de risque avait engendré.

Par exemple, je ne vous ai jamais raconté Tokyo au grand coeur, l’immense mégapole et les rendez-vous pris, eus. Les rencontres, avec Aki San, avec cette jeune troupe plongée dans le théâtre contemporain et qui paye pour jouer – Là-bas, les programmateurs sont rares et les théâtres se louent. On vit à la recette et de petits boulots trouvés à côté. Et pourtant… je n’ai jamais vu autant de jeunes gens dans une salle de théâtre que le soir de leur représentation ! – ni comment Vincent Guenneau nous a accueillis et guidés. Nous présentant les membres de la famille Kita (famille de Nô) et leur butaï fraichement refait, nous emmenant avec lui au Conservatoire National de Nô où nous avons découvert un outils magnifique, avec tous ses costumes, ses masques, avec son butaï épuré… Ah comme j’aurais aimé, moi aussi, étudier dans ce cadre.

Par exemple, je ne vous ai pas raconté, comment excédé du comportement si peu responsable de certains membres de La Maison du Japon en Méditerranée, je me suis fâché avec l’un d’eux à la sortie de notre première représentation, ni la violence de leur réaction.

Par exemple, je ne vous ai pas dit que la Fondation Beaumarchais avait refusé ma candidature et que cela m’avait réellement affecté, surtout quand, au Festival d’Avignon, je suis allé, pour savoir de quoi il en retournait, un spectacle qui avait eu l’aide à la création. Une comédie musicale sur « Le Songe d’une nuit d’été » de W. Shakespeare. J’étais avec Rose et je me suis dit que ce serait une belle entrée en matière Shakespearienne pour elle. Et bien, devinez ! C’était irrespirable, attroce même ! D’une puérilité, d’une facilitén d’une vulgarité digne de Ronald, le clown Mac Donnald’s. Quelle frustration et quelle colère… savoir que ce ramassis d’inepties avait eu une bourse quand mes « Illusions Tragiques » s’étaient vues rejetées…. Dur à avaler !

Par exemple….
… il y a eu tellement d’autres choses ! Mais revenons au temps présent…

Au temps présent, je travaille à la réalisation d’un spectacle sur Picasso pour un événement qui s’appelle « C’est Sud » et qui a lieu, chaque année, à Aix en Provence. C’est un événement destiné avant tout au jeune public. Jeune public, Picasso… autant dire que pour votre dévoué, les cartes à jouer ne sont pas aisés. Alors j’ai lu tout ce que j’ai trouvé, cherché, tourné, retourné tout cela dans tous les sens et ce matin, j’ai enfin décroché mon téléphone pour appeler Thierry Roche, un des responsables de la Culture à Aix en Provence, pour lui dire que j’étais prêt à lui présenter ma proposition… (si ça marche, je vous en dirai plus).

D’un autre côté, j’essaye d’avancer sur « Atsumori », le Théâtre Nô, le Japon. Peut-être aurons-nous cette date à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Il en est toujours question. Ainsi que d’une dizaine de jours de résidence au Théâtre de l’Aquarium à Paris où je voudrais en profiter pour filmer « Atsumori » dans de bonnes conditions (les contacts au Japon me demandent une vidéo et sans cela, j’ai bien peur que rien ne se débloque là-bas), mais surtout, le présenter aux parisiens. Par la même occasion, il s’agirait de profiter de ce temps là pour présenter parallèlement « Elle Attend », solo de danse théâtre que nous avons créé en 2004 et que je voudrais absolument voir exister et tourner !

Mon troisième, c’est l’adaptation du roman : « Le Démon du Nô » de Nobuko Albery au théâtre avec Vincent Guenneau, mon complice franco-japonais, diplômé de nô et disciple de Monsieur Kano. L’idée étant de réunir sur scène des acteurs occidentaux et de vrais acteurs de nôs. Ce roman retrace la vie de Zéami, le créateur du théâtre Nô. On y verrait et entendrait des éléments sur la vie et l’oeuvre de Zéami et parallèlement des scènes (type scène de répétitions) jouées par de vrais acteurs de nôs, de façon traditionnelle, mais avec les commentaires de Zéami (les « retours ») qui permettraient en plus de la dimension dramatique, d’y insérer des parties plus « pédagogiques ».Et là encore, c’est une sacrée gageure comme vous pouvez aisément vous l’imaginer.

Si cela arrive à se mettre en route, l’idée serait de partir à Kyoto un an pour pouvoir écrire ce texte et commencer à réunir les différents interprêtes et producteurs de ce pari totalement fou et génial. Je précise que c’est sur une idée de Vincent que nous avons élaboré ce projet !

Mon quatrième, et je m’arrêterai là pour ce soir… C’est l’opportunité que pourrait nous offrir « Marseille Capitale de la Culture » en 2013. Je voudrais profiter de ce grand chambardement pour proposer un autre moyen de porter la culture et avant tout le spectacle vivant par ici et si possible, être un des pilotes de cette expérience (Ben oui, faut pas exagérer tout de même!). Quelle est-elle, me demanderez-vous ?
Ce serait long à vous expliquer et il n’est plus l’heure !
Pour faire court. Ici, faire vivre un spectacle coûte très cher et est très ardu. Nous arrivons à trouver des budgets pour créer (enfin moi non, mais les autres… certains) et il faut se battre bec et ongles pour jouer 1 fois, voire 2 ou 3 si vous êtes très très fort !!!! Au final, même les « grandes compagnies » (je mets entre guillemets, parce qu’ici grandes ne veut pas dire grand chose justement) jouent entre 10 et 15 fois par an. Ce n’est pas suffisant. Je voudrais proposer des programmations au mois, au trimestre même ! Et si l’on calcule, on se rend compte qu’au final celà coûte beaucoup moins cher de travailler sur des sessions longues. On s’interdit ca ici, soit disant parce qu’il n’y a pas de public ! Mais à jouer ce jeu là, il y en aura de moins en moins. Même moi, quand je veux vraiment voir des bons spectacles, je file où… à Paris. Et pour cause ! Un spectacle qui ne joue pas souvent s’abîme, se raidit, perd de sa fraicheur, son caractère. Et quand un spectacle est bon, on se déplace même d’ailleurs pour venir le voir ! Arrêtons donc de pleurer et retroussons nos manches. Mettons en place de vrais théâtres qui jouent tous les soirs. Nous aurons de meilleurs acteurs, de meilleurs metteurs en scène, de meilleurs spectacles. De quoi faire travailler les jeunes acteurs qui sortant des écoles ici et ne trouvant pas de boulot ne trouve rien de mieux à faire que de créer leur propre compagnie ! Nous pourrons travailler vraiment et églament avec les publics. Et enfin créer un mouvement de vie ! Ce qui ici est loin d’être gagné. Si nous n’agissons pas, je peux déjà vous prédire la suite. En 2013, les grands événements seront assurés par des équipes parisiennes. Ce serait dommage de ne pas tenter quelque chose, non ?

Bon allez… DODO !!!!!

A demain ?!

Et la suite ?

Pas très bavard ces derniers temps…
Pas qu’il ne passe rien, non ! ni qu’il s’en passe trop… je goûte depuis une semaine un petit moment de vacances qui me submerge tout !

C’est le temps d’abandon avant celui de l’action. Le temps où l’on tente de faire le point. Sur ce qui a été réalisé et ce qu’il reste à faire… et le constat n’est pas glorieux ! Non ! Toujours au même point, quasiment ! C’est vrai que j’ai inscrit encore un spectacle au ciel de ma vie, mais il n’aura joué que trois fois et je ne vois pas aujourd’hui comment il pourrait en être autrement. Peut-être n’ai-je pas les épaules pour mener ces histoires plus loin que là où elles tombent ? Peut-être n’en ai-je pas le talent, ni la force ? Je n’ai pas encore 34 ans… je regarde mes muscles fatigués, mes yeux cernés et mon espoir froissé. Je regarde les pas derrière et je compte ce qu’ils m’ont coûté. Je regarde le chemin devant et je ne vois pas comment je pourrais continuer à porter ce corps abîmé sur ce si long chemin. Éternelle côte !

En même temps… en même temps, les années qui passent me lavent des scories de ce monde dégénérescent. A chaque effort, je perds un rêve imbécile. Un rêve de pouvoir, de possession, de richesse, de gloire. Et ne m’en porte que mieux ! Sûr d’être là où je le dois et de tenir ce qui est précieux vraiment au creux de cette paume calleuse, aride, sèche de tant de combats.

La fin d’année aura été dure ! (et oui je compte en années scolaires comme les enfants!) J’y ai perdu ma place au sein de la Maison du Japon en Méditerranée et plus grave », mon accès au Théâtre Nô d’Aix en Provence, j’ai vu l’ébauche de mes « Illusions Tragiques » refusée par la fondation Beaumarchais au profit d’oeuvres débiles et vulgaires! Et je regarde Atsumori se délité petit à petit, sachant que chaque heure qui passe nous rapproche de la dernière. Sachant que ces dates espacées nous coûtent plus qu’elles nous offrent. Et pourtant, comme elles m’ont coûté ! Pour les négocier, les mettre en place, les obtenir ces trois dates ! Trois ! Et le travail pour le faire exister. L’adaptation, les réflexions, les voyages, les répétitions, les costumes cherchés à Paris, les acteurs à convaincre, les heures passées sur scène et hors scène… une vie ! Est-ce que ce spectacle mérite ça ? Non, je ne crois pas… Atsumori s’en va… il disparaît un peu plus chaque jour. Emportant avec lui sa jeunesse pas vécue et notre maturité à venir. M’arrachant au coeur une poignée de rêves. Me montrant face à ceux que j’ai tout fait pour emmener avec moi, un petit capitaine de pacotille !

Est-ce que je suis sans fond ? N’y a-t-il pas un moment où je ne pourrais plus faire un pas de plus, submergé par mes blessures ? Combien d’années encore tiendrais-je avant de jeter l’éponge ?

Pourtant au fond de moi, je sais bien que mon parcours est juste ! Je le sais… Quand je regarde ces phrases inscrites sur mon ciel, je le vois bien ! J’ai réalisé ce que j’avais à réalisé. Avec des erreurs, bien sûr. Avec des maladresses aussi. Mais les mots qui sont là sont bien les miens et je les porte avec la même ferveur qu’au premier jour. Sûr de pouvoir mourir à chaque instant sans regret. Sans regret et sans peur.

Parce que ceux dans ceux qui ont vu mes oeuvres, il ne se peut pas que personne n’ai subi de transformation profonde. Il en existe au moins un, au moins deux. Et qui aujourd’hui portent le sens de mon combat ailleurs, autrement. Forts de cette chair que j’ai abandonné à eux, sans autre volonté que de partager l’indicible.

Pause…

Petit jour de pause…

Juste là, en équilibre. Entre ici et ailleurs. Entre hier et demain. Debout. Les yeux en dedans et le souffle sourd de celui qui étire le temps jusqu’à l’épuisement, mais là. A écouter le tourbillon des questions qui assaillent dès que le corps n’est plus sollicité. Combien de jours encore ? Pourquoi ? Pour qui ? Et la mort… me prendra-t-elle ce soir ou me laissera-t-elle quelques jours de répit ?

J’ai tant de choses à bâtir.

Je pense souvent à Alexandre le Grand ces temps-ci. A cet homme qui en a mené tant d’autres avec lui, capable de sortir de ses entrailles la dernière goutte d’espoir pour l’offrir en pâture à ceux qui ne pourraient jamais le comprendre. Obligé de fouler au pied son propre coeur, pour faire taire les tremblements et les larmes, pourtant si légitimes. Peut-on faire autrement quand on sait que des milliers et des milliers de vie s’en remettent à vous, complètement ? Être un chef veut dire accepter de porter la terreur de l’ignorance enfoncée dans la gorge et le sourire dessiné au scalpel. Enfant condamné à la solitude exemplaire de celui qui jamais ne peut délasser ses muscles. Parce qu’il porte, parce qu’il portera coûte que coûte tous ceux qui se sont mis sur sa route. Tout ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas porter. Et cela pourquoi ? Pour la gloire ?! Non, pas pour la gloire… la gloire ne veut rien dire. La gloire n’est qu’un mot pour l’après, pour l’autre, mais jamais pour le présent, ni pour soi. Par hasard, peut-être. Par amour, possiblement. Pour la fragilité d’une âme qui se sait pas à sa place et qui préfère se faire dévorer que de rester assise là, immobile !

Quels artistes aujourd’hui peuvent en dire autant ? Peu… si peu ! Pourtant, nous sommes censés être de cette essence. Nous nous devons d’être de cette essence. Nous nous devons d’être des martyrs. Pas de faire pour réussir, mais parce qu’il ne peut en être autrement. Parce qu’une âme de cette nature ne peut supporter d’être assise là à attendre. Elle préfère la beauté de la mort à l’horreur de l’immobilité. Elle préfère la puissance des yeux crevés au tison que la lâcheté de l’aveuglement. Elle préfère le goût du sang sur la langue que le confort d’une nourriture qui endort et empâte.

Nous avons le devoir de nous tuer à la tâche. Pour que tous les autres puissent vivre ! Pour que tous les autres vivent….

Réveil tardif…

Tourner la page encore vibrante de ce mois écoulé au côté d’Atsumori et retrouver l’énergie de faire un nouveau pas, une nouvelle rencontre.

Mardi, j’attaque un stage avec des enseignants sur le théâtre Nô, en tout cas, sur ce qui, à mon sens, dans le théâtre Nô, peut être utile dans la formation de jeunes acteurs. A savoir une forme rigoureuse, une poétique qui fait décoller de nos problématiques pour mieux y revenir, un pas de côté qui permet la résonance et le questionnement. Un beau programme…

Du coup, il faut que je prépare ce moment de trois jours pour leur donner suffisamment de pistes, qu’ils puissent emmener leurs élèves vers ces horizons oubliés.

De quoi interroger mes approches et chercher les mots qui manquent à ce puzzle géant.

C’est toujours bon de se confronter à la transmission passive après l’active. Enfin, je crois…

Nous verrons bien !

un samedi sur la terre

3 jours se sont passés depuis la représentation…
3 jours où le silence est revenu aussi vite qu’il avait disparu.
Où sont Marc, Gilles, Jean-Charles en ce moment… et Pipok !
Les costumes ont retrouvé leur portant, les maquillages leur valise et le texte, l’étagère sur laquelle il a dormi dix ans avant de devenir l’objet de tous nos soins, de tous nos regards, de tous nos rêves…
Je me sens comme eux… Exactement !

petite forme…

Ca y est… demain matin, le départ.
Est-ce que je suis prêt ? Non, pas vraiment. Suffisamment ? Oui. On va dire ça. Il faut encore que j’envoie les enregistrements de voix à Marc pour qu’il puisse avancer avec Jean-Charles sur la partition de Rensei. Le dossier pour la Fondation Beaumarchais est bouclé.
Pourquoi « petite forme » alors ? Je ne sais pas… peut-être l’appréhension du voyage ? Ou alors les manipulations de mon osthéo (un génie soit dit en passant) qui a remis en place une clavicule qui appuyait sur mes nerfs, faisant de mon bras gauche un long fourmillement ? Peut-être à cause des combats de ces derniers mois et qui, au final, auront fait bouger si peu de choses ?
Le monde va mal. Il en a toujours été comme ça et il ne sert à rien de s’apitoyer. Il faut regarder loin devant, après la tempête, après la nuit, après et tout faire pour que le dernier instant soit à la hauteur de nos rêves d’enfants. Faire, faire, faire maintenant. Complètement. Sans compromis. Avec toute son âme, avec toutes nos forces. Et surtout ne rien laisser de côté, mais traverser. Toujours. Quel qu’en soit le prix. Tant sont morts pour nous offrir cette chance. Tant sont morts même parmi les vivants.
Si quelque part en vous se meut une larme de conscience, alors vous portez la responsabilité de ce monde. Que vous le vouliez ou non, cela ne change rien. C’est un fait !
Sur ce, je vous dis à dans quinze jours…