La cause des causes

Bientôt trois mois de gilets jaunes. Moi qui avais déserté ce monde, je suis revenu en cachette. D’un coin de ma fenêtre, je regarde, j’écoute. J’entends enfin ce que nous disons entre nous, ici, hors du monde, depuis plus de dix ans. Des visages invisibles sortent de l’ombre écrasante de la société marchande. Même les émissions télévisuelles qui m’avaient définitivement perdu me voient revenir de temps à autre, pour un instant, un moment. De ce côté les soldats tiennent bon. Ils sont les bons élèves, ceux qui n’ont jamais eu un soupçon de personnalité, de questionnement, cherchant le bonheur dans la caresse et le bon point : « tu es un bon chien ». Ces mêmes qui voient des antisémites partout et qui auraient été -si vous aviez des doutes, ces trois mois vous l’auront définitivement montré- les collabos de première heure, d’adhésion !


Parfois, ils sont confondants de bêtise. A un tel degré qu’ils en deviennent presque touchants. Mais le souvenir cruel que ceux dont ils déblatèrent, dehors, dans la vraie vie, sont seuls face à la honte, au froid, à la faim, à la justice injuste, à la police nourrie aux jeux vidéos de style Gran Tourismo, à cet effondrement de nos écosystèmes et la colère gronde à nouveau. Je fulmine comme adolescent quand mon prof tenant sur sa position de « sachant » riait à ces questions essentielles pour moi auxquelles il ne répondait pas. Et parfois je jubile. Quand enfin un de ces gars de la rue, de la vie, la vraie -de ceux qu’on ne voit jamais dans ces endroits normalement- face à ces enfants tout propres et trop sages qui tendent, sûrs d’eux, leur joli canevas bien brodé de tous les mots de leur parfait apprentissage, les ébranle, met tout leur monde à terre, par une vérité toute simple, simpliste même, complètement nue, blafarde, mais imparable.


Alors, leurs yeux se figent, leurs bouches tombent et ils restent en silence jusqu’au prochain jour, à la prochaine bêtise qu’avec leurs cerveaux surentraînés ils dresseront en concept, idée, puis dogme. Tout fiers. Rooooo. Comme ils sont fiers ! « Ils sont pas Bôôôô nos EdiToRiAlIsTeS ???!!! »


Chouard, le dangereux fasciste d’extrême droite qui bientôt me vaudra une plainte pour « soutien aux séditieux » (rigolez pas, ça arrivera) disait tout à l’heure, dans un TEDX de 2012 : « cherchons la cause des causes ». C’est ce qui l’a amené à repenser complètement l’écriture de la constitution, affirmant que la cause des causes de notre bordel est qu’une constitution devrait être un contrat écrit par l’employeur pour ses employés (comprendre par le peuple pour ses représentants) et que de là découle toutes les causes subalternes. Je suis d’accord. Si, si, vraiment. Je pense qu’en ce moment, il est un des plus clairvoyants sur les maux que nos sociétés traversent et leurs solutions.


Mais quelle est la cause qui pousse des gens qui se regroupent à faire comme s’ils ne voyaient pas ou ne comprenaient pas que le petit groupe qui les dirige les spolie, les affame, les presse jusqu’à la mort. Parfois jusqu’à la mort même de leurs enfants (soldats de guerres, suicides dû en partie à la médiocrité et à l’abandon total de la mission éducative menée par notre éducation nationale sans aucune majuscule).


Pourtant quand on les écoute… « La prunelle de mes yeux, ma vie, tout, je ferai tout pour eux! » Jusqu’à ne pas vérifier ce qui se trouve dans les vaccins que vous leur faites inoculer ? Pas le temps, pas la compétence ? Non, pas le courage !


Parce qu’enfin, il me semble, que ce qui est commun à tout être humain, c’est sa TOTALE lâcheté. Il se cache, sans arrêt, derrière le groupe. Il a créé des concepts et des mots pour dresser des écrans entre sa triste réalité animale de base et le mythe du héros Grec tel Herakles (dit aussi Hercule). Aucun être humain que je connaisse n’est Héraclès ! Ou alors parfois, un que l’on croise par hasard, le temps d’un éclair, presque un fantôme, deviné à l’écho qu’il semble laissé dans la montagne, mais qui jamais, au grand jamais, ne se mêlera à nos meutes, même dans nos meilleurs chiens de tête.


La queue entre les jambes, les oreilles baissées, même ceux qu’on appelle nos maîtres le sont (des lâches). Le courage vient du nombre. Le courage vient de porter quelque chose de déjà existant et défendu. Le courage tient du maître supposé : Dieu, le roi, le pays, la famille, un auteur… Chouard a-t-il quitté ce monde où nous élisons des maîtres ? Non, il continue malgré tout à nourrir cette machine. Car, comme chacun d’entre nous, il a peur. Peur de disparaître ? Peur de ne pas y arriver seul ? Peur de se tromper ? Peur de finir seul, inutile ? Ou peut-être n’a-t-il même pas le choix ? Comme nous tous. Comme moi.


Alors nous errons au bord, jouant, chacun à sa place, le confortable jeu soit du suiveur, soit du résistant, du réfractaire, du « saboteur ». Et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas voir, ne pas regarder cette trouille viscérale qui brouille, quand elle se présente, toute l’intelligence, même la plus basique.


Ne pas voir, ne pas regarder que nous n’avons rien de plus que tous les autres animaux sur cette planète, que tous les végéaux. Nous sommes des fourmis, des abeilles, des rats, des chiens, des brins d’herbe. Qui, d’entre vous, peut arrêter son coeur à l’envie ? Qui peut stopper sa respiration comme il le souhaite ? Ne pas avoir d’érection quand quelque chose d’excitant arrive (excusez-moi pour l’écriture qui semble non inclusive… Mais le clitoris est érectile) ? Ne pas transpirer quand vous avez peur ? Avant que de s’occuper de grandes choses. De beaux concepts. Si nous acceptions simplement, l’espace de quelques minutes, que nous ne sommes rien d’autre qu’une fourmi. Alors…


Peut être que le plan, les pensées, les grands changements -voyez tout de même comment malgré les efforts des historiens et des personnages publics, tout est si vainement et tristement cyclique. Et nous sommes encore loin de certains moments de notre histoire où l’égalité homme/femme était une évidence- les avancées, les découvertes, peut-être, comme dans la fourmilière ou la ruche, peut-être ne dépendent pas de nous, individus. Mais du noos. De phéromones stellaires. Qui sait ? Et que tels des ordinateurs, ayant chacun des programmes spécifiques, nous faisons ce que nous sommes programmés à faire. Point barre.


Regardez, si vous tiquez, les éditorialistes de vos grandes chaînes se fabriquer des réalités complexes qui n’existent que dans leur tête ! Nous savons tous faire cela. Justifier. Donner du sens. Nous sommes tous taillés pour. Du plus vertueux au plus odieux criminel. Nous justifions tous. Tout.


Peut-être alors que la cause des causes serait plus à chercher dans ce qui se cache derrière. Ces instincts primaires que, quoi qu’on en dise, qu’on soit philosophe, prêtre, boulanger ou les trois à la fois, nous submergent avec plus ou moins de contrôle.La lâcheté. La peur de la mort. La peur de la disparition.


Peut-être devrions-nous avant tout- enfin maintenant qu’on en est là, juste après- travailler là-dessus. Parce qu’enfin, bien sûr que le RIC et une assemblée citoyenne sont nécessaires, mais dans quelle autre médiocrité irons-nous nous abîmer ensuite ? (Surtout si l’on se souvient qu’il ne s’agit pas seulement de nous, humains. Car avec notre connerie monumentale, nous avons donné, sans conditions, à des humains, des armes qui pourraient détruire tout le vivant partout en moins d’une heure.)


Macron a autant la trouille que n’importe lequel d’entre nous. Et il préfèrera toujours la prison a une vie, seul sur un îlot désert. Lui aussi ne fait que se sauvegarder. « T’as vu maîtresse comme j’ai bien travaillé ! » Il attend comme n’importe lequel autre de ses congénères la caresse derrière les oreilles et la petite tape approbatrice. Un chien dans sa meute. Aussi lâche -mais certainement pour briguer le pouvoir faut-il l’être encore un peu plus- que les autres.


A mon avis, chacun de nous devrait humblement revenir à l’acception de n’être qu’un animal. Car ce n’est que par cette humble conscience de notre condition animale que, peut-être, nous arriverons à devenir un animal conscient de lui-même et donc de faire bouger les limites. Mais l’abeille ne deviendra pas dauphin pour autant !


J’entends déjà les remarques.  » Redevenir des animaux. Il nous appelle à nous laisser submerger par nos plus vils instincts! » Et non, justement. Parce que cette croyance sur l’animal est typiquement anthropomorphique ! On ne peut jamais parler que de nous-même, de ce que nous comprenons et donc pouvons concevoir. Je crois qu’on peut dire sans ciller que le Grand Blanc -pas Bruce hein… Celui là il était quand même vraiment sadique- est incontestablement plus pacifique que Gandhi.


Fort de cela, avec inscrit devant les yeux, cette maxime : « tu ne pourras jamais prétendre à être autre qu’un animal parmi les animaux », nous devons travailler à devenir un exemple. Chacun. Maintenant. Vivre selon nos croyances. Totalement. Absolument. Conscient que certainement beaucoup de ce qui nous traverse, nous anime, nous échappe et donc, toujours vigilants. Et surtout sans attendre de la meute ou du maître imaginaire, l’assentiment.


Comme l’ont fait les animaux de compagnie, lâcher la peur et faire de ce qui nous entoure notre famille, notre meute : les arbres, la nature, les végéaux, les animaux, les humains dans l’environnement immédiat. Acceptant de perdre notre absurde statut d’humain pour qui la terre et tout ce qui la compose aurait été mis là pour son bon plaisir (on se rend compte quand même que les plus avant-gardistes des intellos du moment qui seraient capables de se laver les dents dans un bénitier et rient devant quelqu’un qui se signe, bouffent de la viande sans problème, n’ayant finalement jamais remis en cause leur lecture très parcellaire et premier degré de la Genèse?!) sortant de notre zone de confort, notre zone de consanguinité, pour, peut-être, enfin, évoluer.


Je me demande tout de même, si ce n’est pas l’inverse… peut-être en retrouvant la cohérence, nous nous rendrons compte que les animaux de compagnie sont bien plus dégénérés que leurs congénères… De toute façon, l’important n’est pas d’être ou pas un animal de compagnie, mais de nous rappeler que nous ne sommes qu’un animal parmi les autres. En retrouvant cette lucidité et cette proximité, peut-être que même sans RIC (mais j’insiste, je suis pour et en toutes matières !!!) nous serions poussés sur la pente de la vertu. Comme nos frères Kogi qui ne l’ont pas quitté malgré nous et ce, depuis au moins 3000 ans.


PS Quand je disais que Etienne Chouard est un dangereux fasciste, c’était pour rire évidemment. On pourrait le qualifier d’anarchiste dans le sens noble du terme. Et de gauche, si on est d’accord pour utiliser ce terme pour y glisser toutes les valeurs humanistes sur les questions de différences, de justice sociale, d’accueil de l’étranger, de partage, etc. C’est la lecture malade de nos médias hystériques et leur passion pour les raccourcis et celle de ceux qui n’ont pas le temps de vérifier par eux-même que je moquais… Le temps… Le courage 😉
PS2 Ceci dit moi perso j’ai la trouille d’aller voir Dieudonné, Saural ou les chaînes qu’on dit en lien avec l’extrême droite… Donc je ne vous jette pas la pierre, même si, souvent, quand j’ose franchir la ligne, ce que je découvre n’a rien à voir avec la lecture usuelle qui en est donnée. Mais soyons honnêtes… j’ai plus peur de les comprendre et du coup de me retrouver encore plus ostracisé que d’autre chose. Sinon, j’irai voir… Oui, sinon nous irions. Lâches que nous sommes ! Lâche que je suis…
PS3 Le dessin est de Joann Sfar dans sa série : « Socrate, le demi chien » que je vous invite à lire

« Voyage au-delà du corps »… La pleine conscience

Non, je ne vous ai pas oubliés. Simplement, le chemin de ces derniers mois est si profond, si singulier qu’il m’est difficile de fixer des pensées sur la toile de notre conscience commune. Et puis, je vous l’avoue, je m’amuse tellement que j’ai du mal à trouver le temps.

Mais là, il me semble qu’une étape de compréhension importante m’a traversé et qu’il est de ma responsabilité de vous l’ouvrir. Elle fait suite à la lecture fantastique (peut-être l’est-elle d’autant plus que je me suis remis à lire depuis six mois entre deux et trois livres par semaine. Et souvent des livres qui défont les frontières) de « Voyage au-delà du corps » de William Buhlman que je vous invite à lire.

Au fil de mes lectures sur l’Aura, la guérison par les mains, le livre Akashique, les Sept Rayons, la Physique Quantique, les études sur la Neuroscience, les Pyramides et les nombres, j’en suis venu à réaliser que nous sommes des créatures fascinantes. Il appartient à nos pensées, à notre imagination de créer le et les mondes qui nous entourent.

En partant de la découverte, en physique quantique, que le résultat dépend de l’observateur, que l’onde devient particule sous l’action du regard et qu’il est impossible de démontrer l’existence de quoi que ce soit sans la présence d’une conscience, et de l’autre côté du nombre incroyables d’expériences et de connaissances singulières qui se juxtaposent, se chevauchent, donc se contredisent, il me semble impossible de définir une réalité qui serait la même pour tous. Il y a DES réalités, chacune dépendant des croyances des individus.

Certaines sont communes, il est vrai, mais cela dans le sens où un plus grand nombre les véhiculent, un plus grand nombre y croit. Pourtant cela n’empêche pas certains de ne pas manger et ne pas boire depuis l’âge de sept ans, d’autres de léviter, d’autres de voyager à travers des dimensions non physiques, d’autres d’avoir vu Jésus ou Marie et de l’avoir même démontré en en faisant des photos. Pourquoi ? Pourquoi ces choses qui semblent antinomiques peuvent coexister ? Parce que si nous pouvons croire à quelque chose suffisamment, cela prend forme. C’est aussi simple que cela.

Bien sûr, depuis que j’ai compris cela et ça commence à faire un moment, ce n’est pas pour autant que j’ai réussi à cesser de manger, à voler ou encore je ne sais quelle chose extraordinaire, bien que je m’y sois essayé avec conviction. Pourquoi ? Parce que je pense que vivre dans un environnement donné nous impose des règles. Et même en sachant que l’on peut s’en défaire, le fait de les croiser sans arrêt rend le travail quasiment impossible. Rappelons-nous que nous avons aussi à faire avec notre partie inconsciente !

Mais cela raconte bien quelque chose. En sachant cela, en sachant que je créé le monde avec ma pensée, si je choisis cet environnement, c’est que je désire vivre cette expérience du plus profond de moi. Sinon il me suffirait d’aller ailleurs ! D’entrer dans un monastère ou d’aller rejoindre une culture qui croit en la malléabilité de notre réalité !

Ne rejetez pas votre monde. Regardez autour de vous comme vos croyances ont bâti votre univers. Vous avez pensé à votre maison, à vos objets avant de les avoir. Vous avez pensé qu’ils seraient durs à obtenir ou que vous auriez tout avec aisance et cela s’est produit. Et vous vivez à l’endroit où votre conscience et votre inconscience sont aujourd’hui. Et si c’est ainsi, c’est que c’est le meilleur endroit pour vous pour continuer à expérimenter ce que vous êtes venus expérimenter.

Ne croyez pas que cela changera ou se simplifiera après. Une fois morts. Parce que finalement, c’est juste l’entrée dans une autre dimension de conscience. Ceux qui croient fermement au Paradis, le trouveront. Ceux qui croient trouver des vierges s’occupant d’eux pour l’éternité, les trouveront. Ceux qui croient au néant le rencontreront. Tout est possible. Il s’agit donc de définir et de rendre réel vos choix, vos croyances et de prendre garde à vos pensées, à tout ce que vous pouvez formuler. Nous sommes beaucoup plus puissants que nous pouvons le mesurer.

Pour moi, nous sommes immortels. Pour moi, chaque passage dans une dimension et il y en a des milliards, est une expérience, un rôle de théâtre qui enrichi notre conscience. Je ne crois pas à l’évolution de l’âme dans le sens : « à chaque incarnation, je deviens plus aimant, plus gentil, plus sage. » Je pense que Jésus a aussi joué le rôle du tyran comme nous tous et peut-être même récemment. Si c’est une terre d’expériences, le sage est celui qui a connu tous les états, tous les endroits, toutes les réalités. Aucune n’est meilleure qu’une autre quand on sort de la dualité. Et toutes ont leur place si nous acceptons que notre conscience ne disparaît jamais.

Par contre, oui, je crois qu’il y a évolution. Évolution de la conscience, évolution, dans le sens où génération après génération, nous prenons conscience que nous et nos univers sont toujours plus vastes. C’est ce que la science fait, que ce soit en physique, mais aussi les sciences humaines, technologiques, etc. Et il arrivera un jour où nous pourrons prendre conscience de la somme totale de nos expériences. Et il arrivera un jour où nous n’aurons plus besoin de l’oubli pour mieux jouer nos rôles. Parce que nous aurons joué tous les rôles ! Alors nous créerons autre chose. Quoi, je ne le sais. Mais quelque chose qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer aujourd’hui. Tout est histoire d’imagination. Tout.

Alors rejouissez-vous. Savourez ce que votre conscience à mis en place pour vous. Ne vous laissez pas gagner par ceux qui ont peur du changement. Tout change tout le temps ! Et si quelque chose vous attire, mesurez si cela vous attire vraiment, et si c’est le cas, faites le choix de vous l’offrir. Faites le choix d’y aller. Ne craignez rien. C’est un grand jeu. Et si quelque chose vous donne envie de hurler, hurlez ! C’est un grand jeu. Vous faites l’expérience du cri et c’est fantastique. C’est votre choix et c’est délicieux.

Je vous aime.

A la rencontre de Nobuko Albery, J-6

Cela fait un moment que je ne suis pas venu ici. Les mois de juin s’accumulent et se ressemblent, me prenant chaque fois tout le temps et l’énergie dont je dispose, pour me laisser exsangue et l’âme un peu perdue.
Pourtant, il s’y sera passé des choses cette année.

Premier texte non-nô sur la scène de nô avec cette troupe de jeunes que je voudrais pouvoir retrouver la saison prochaine.

Rencontre avec Nobuko Albery et son mari, deux êtres d’une rare finesse et d’une grande culture, avec lesquels je voudrais pouvoir passer encore mille et une soirées à refaire le monde.

Résultat de mon dossier pour la Villa Kujoyama… négatif ! Cuisant baiser de l’échec et remise en question d’un programme sur deux ans. Alors, respirer… simplement respirer et reprendre le chemin là où il est, pas là où l’on aurait cru qu’il aurait pu être. Pas à pas.

De la technique, tant de technique. Beaucoup d’heures, quelques sous. Nécessaires ! Et pourtant si blessant… me rappelant sans cesse mon incapacité à vivre de la mise en scène, de l’écriture et du jeu.

Et puis ce départ qui approche. Là, juste là. Si coûteux, si flou. J’ai peur, un peu. J’ai hâte, un peu. J’y vais, bientôt.

Voilà, un résumé.

Shakespeare et compagnie…

Les jours qui viennent de passer ont eu raison de mes petits rituels. Et ce n’est pas sans peine que j’ai enclenché le frein d’urgence hier au milieu de la nuit. STOOOOOOOOP ! Crissements des orteils, les yeux plus bas que bouche, un palpitant au rythme lent et inquiétant, les crocs dehors, la tête idiote… bon, j’arrête là, non ?!
Donc… Repos. Calme. Reprendre les choses au début, une par une. Caaaaaalmement.
Ouf ! Ca y est. Et me voilà à nouveau avec les amandiers en fleur dans mon jardin. A respirer l’air, à rêver loin et large, posément.

Le coup de feu est passé. Nous avons été là. Trois jours intenses et nécessaires. Maintenant, il faut reprendre du champ et réfléchir et penser la stratégie. Revoir les cartes, se mettre dans la tête de tous ceux qui sont autour, sortir les pierres du sac et les poser l’une après l’autre.

Et si je n’ai pas écrit hier (enfin si j’ai écrit, mais… pas raconté) c’est que mardi soir, je suis allé à Draguignan retrouver quelques frères de théâtre que Paul Golub (un metteur en scène, un ancien du Soleil aussi) a réuni dans sa mise en scène de « La Puce à l’Oreille » de Feydeau. Et c’était bien. Enfin, Feydeau… non, mais cette distribution, ces acteurs au plaisir non feint, non dissimulé, nous ont offert deux heures et demi de pur plaisir. Tous. Avec des personnages clairs et un jeu maîtrisé (parfois un poil trop). De vrais beaux acteurs de théâtre ! Après… après je suis resté là-bas et j’ai profité de ces amis le temps d’une trop courte nuit, avant qu’ils ne redécollent pour Paris. Martial, Rainer, Brontis et Paul que j’ai découvert un peu plus et qui est un garçon assez délicieux, en fait.

Et puis, il y a eu ces trois jours qui m’ont tant occupé, une rampe de lancement à construire à la hâte pour un rêve que je fais depuis des années et qui semble prêt à voir le jour. Je reste encore vague et je m’en excuse, mais d’ici peu, je vous dirai tout et j’aurai alors besoin de vous tous et de votre foi, de votre imaginaire, de votre ferveur. Et il nous faudra être nombreux pour réaliser ce pari fou et génial.

Ah oui ! Le titre… Ca c’est parce que avant hier, nous avons eu le bonheur de découvrir une toile du plus gand auteur de théâtre de toute notre courte histoire. Il est ici âgé de 46 ans. C’est la seule toile existante et certifiée de son vivant. Je voulais vous le présenter. Pour ceux qui n’auraient pas eu le temps de le voir ou de le savoir. Voilà la vraie tête de Shakespeare. Il est si beau, si là… vous ne trouvez pas ?!


Allez, jeunes gens, je vous laisse. Je vais reprendre le cours de mon ruisseau et vous retrouve ce soir, peut-être.

A vite.