Réponse au message de Kriss M sur  » La Fidélité »

wow… wow… wow… J’ai pas mal pensé à ton texte du jour et comme je ne suis pas expansive en public, je t’envoie ce message en privé parce que ce texte ne peut pas se contenter d’un « j’aime ». D’autant que je n’ai pas tout aimé !

J’ai lu ta colère et je l’ai comprise et je suis même d’accord avec ton constat. Tout est en mouvement en ce moment et tout le monde est un peu perdu, certains plus que d’autres qui partent vers l’excès, l’extrême, l’inconsistance, surement pour se protéger d’une trop grande souffrance. C’est lâche mais c’est comme ça et c’est toute leur vie qui est comme ça pas que leurs relations amoureuses. Sans compter les défonces qui y sont pour beaucoup dans les comportements. Mais en revanche, je pense qu’il y a certaines notions de l’amour qui font partie d’un ancien monde et qu’il faut s’en défaire si l’on veut avancer sans pour autant perdre en substance et en profondeur. Au delà de la fidélité et de la notion de couple avec ses droits et ses devoirs, il y a l’amour. Sans amour, il n’y a rien de durable, que l’on reste ensemble ou que l’on se sépare, que l’on ait des enfants ou qu’on en ait pas.

L’amour peut se transformer avec le temps, comme tout le reste, il suffit juste qu’on ait choisi de continuer d’aimer. À un moment clé d’une vie, partir peut permettre de continuer d’aimer, d’une autre manière. Et c’est finalement ça qui est le plus important, continuer d’aimer sinon l’amour meurt. Continuer d’aimer même si l’on ne vit plus ensemble, continuer à faire vivre « la famille sacrée » même si elle est séparée physiquement. C’est un choix de vie qui dépasse la notion de fidélité et qui est au dessus de lois qu’il faudrait respecter d’après ce que tu écris à la fin de ton texte.

Il y a quelques temps j’ai lu un livre sublime de raoul vaneigem « de l’amour ». Je te le conseille. Et ton texte m’a fait penser à une de ses phrases que j’ai toujours à portée des yeux

« Je ne me fais pas à l’idée qu’une force aussi irrésistible se délite, s’émiette, s’éparpille au vent terrible de l’indifférence. Sans doute ai-je trop souvent chaussé les gros sabots qui le piétinent. Quoiqu’il en soit, je n’ajouterais pas mes regrets au mur des lamentations dont le commun entoure le cimetière de ses amours défuntes. Il n’y a pas d’amours mortes, il n’y a que des coeurs résignés à n’en pas raviver la flamme. L’amour crée et se recrée, telle la vie. L’appréhension de la mort ne récolte que les cendres qu’elle a semées. »

voilà, et là j’arrête parce que ça va être trop long et qu’il serait plus intéressant d’en discuter de vive voix !

je t’embrasse et te souhaite le moins de « colères » possibles !

Et encore merci pour tes réflexions partagées.

Kriss M

Réponse :

Je suis tout à fait d’accord avec toi. Enfin presque… 😉

Il faut s’entendre sur ce que l’amour représente. Pour moi, l’ancien paradigme porte quelque chose de plus profond que le nouveau (même si son sens premier s’est perdu rapidement et qu’en en faisant une règle absolue, on l’a perverti au point de le rendre mortifère). Parce que l’amour, je parle ici d’amour courtois, de celui qu’on réserve à un être en particulier (ou à quelques, suivant nos coutumes et nos croyances ;)) n’est pas quelque chose qui nous tombe dessus. Quelque chose d’extérieur à nous. Je ne le crois pas. C’est juste une route possible vers l’amour de soi, le seul qui puisse nous rendre réellement amoureux. L’autre ne porte jamais de solution miracle, il n’a pas de pouvoir sinon celui qu’on lui octroie. Le couple, le partenariat qu’on établit devrait retrouver cette dimension responsable. Hors notre littérature, nos fictions théâtrales et filmées, nos légendes sont pleines de romances et de passions. Ce qui ouvre la porte à tous ceux qui n’ont pas le courage et la rigueur de mesurer ce qu’ils s’apprêtent à mettre en route. Quand cela ne concerne que deux personnes, je suis d’accord qu’il faut pouvoir faire ses expériences et que des histoires même complètement tordues ont leur raison d’être. Au pire, on s’enfonce un peu plus dans la bêtise. Au mieux, on avance sur le chemin de la compréhension de qui nous sommes et de ce que nous valons à nous-même. Idem quand la violence physique ou morale est au rendez-vous.

Mais quand il s’agit d’un foyer, avec des enfants qu’on a reconnu et qu’on accepte donc d’emmener à leur émancipation, la donne change. Et c’est une chance.

Personne n’aurait l’idée de ramener son enfant à l’Etat quelques années après en justifiant cet acte d’un : « je ne l’aime plus !  » et pourtant, l’enfant, on ne l’a pas choisi. Je parle ici de sa personnalité, de l’être qu’il devient. On est capable, en tant que parent, d’apprendre à l’aimer tel qu’il est !

C’est drôle tout de même. On en est capable à cet endroit et pas avec notre compagne ou notre compagnon, quelqu’un qu’on a choisi et assez aimé pour penser qu’on passerait sa vie avec lui ou elle ?!

C’est bien que l’amour n’est pas ce que l’on voudrait nous faire croire qu’il est. L’amour est à l’intérieur de soi et il ne tient qu’à nous de l’amplifier, de le sublimer, de le rendre nouveau chaque jour. Certes, c’est un travail, un réel travail, mais, pour ceux qui choisissent ce type de partenariat : la vie à deux, c’est un des plus capable de nous montrer combien l’amour est avant tout une histoire de soi à soi. Et ce n’est qu’ainsi que l’on peut espérer aimer les autres. Tous les autres. Comme soi-même. Sinon, on reste le jouet d’un roman écrit par d’autres, souvent ignares eux même de ce que l’amour peut être. Le problème étant que ceux qui le rencontrent réellement n’ont pas toutes ces fables délirantes à déverser sur le sujet et qu’au final, on ne les entend que si on choisit soi même de sortir un peu de cette danse débilitante qui nous coupe de nous même et de notre responsabilité d’être.

Bien sur, c’est facile de se poser en donneur de leçon. C’est vrai que tous n’ont pas la chance d’avoir un bassin de vie qui leur laisse petit à petit mettre au monde l’être singulier et unique que nous portons tous. Mais, du coup, n’avons-nous pas le devoir de faire partager ce temps et cet espace à ceux qui ont du mal à y accéder. Surtout, en tant qu’artiste, comme je sais que tu l’es ? Ne sont ce pas nos fables qui dessineront les rêves de ceux qui viendront après ? Si celles de nos ancêtres sont capables de nous faire croire que l’amour nous tombe dessus, mais que par contre, tous nous aimons nos enfants « comme la prunelle de nos yeux ». Mdr ;))

Merci encore de ton message et de ce superbe extrait de « De L’Amour ». Promis, si prochainement j’ouvre un livre, ce sera celui là.

Bisous.

Alexandre

La Fidélité

Marcher sur la tête…

Je ne rencontre plus très souvent la colère et pourtant…

Pourtant, quand je regarde les êtres que j’aime et que, malgré moi, je deviens spectateur de ces déchirements, je me demande quand nous entamerons le réel travail qui nous attend.

Qu’est ce que l’amour ? Et comment en sommes-nous arrivés, tels des animaux, à nous perdre dans de stériles désirs capables de tant remuer la surface qu’il en devient impossible de distinguer le fond.

Croyez-vous que changer de partenaire puisse réellement changer ce que vous êtes ?! Croyez-vous que de baver sur l’homme ou la femme d’un autre, que vos mots pour leurs jolies formes, que vos désirs bestiaux nous mènent vers nous même, vers notre bonheur ? Ou pensez-vous que nous soyons irrémédiablement attachés à ce mode de rapports tout simplement parce que nos parents et grands-parents avant nous s’y sont vautrés ? Vous pensez que l’homme est fait ainsi ?! Dans son âme, dans son fondement ?! Cet être capable d’apprécier la beauté d’un coucher de soleil, de dessiner le monde à la pointe de ses mots à chaque instant ?! Et là, il n’a plus de pouvoir ?! Qu’il ne peut que subir ?! Que lui, le soit disant maitre deviendrait le jouet de ses émois ?! Et vous vous demandez encore pourquoi tout est si compliqué dans votre vie, dans votre tête quand vous n’êtes même pas capables d’avoir la rigueur de vous en tenir à vos propres choix ?!

J’ai honte ! Pour les enfants que vous avez vomis à cette terre et qui sont les jouets de vos infantilités ! Comme ces putains de barbie ! J’ai honte. De ce que vous présentez de nous ! Ne venez pas me dire : « je suis ton ami », « j’aime », « tu peux compter sur moi », vos mots n’ont pas de poids. Pas plus que les pubs qui vous martèlent le cerveau et que vous finissez par prendre pour argent comptant.

Vous êtes malheureux ? Perdus ? Et bien travaillez sur vous-même ! Cessez de fuir ! Vous êtes responsables ! De chaque mort, de chaque dérive, de ce monde qui va à vau-l’eau, de toutes les horreurs ! Vous vous trouvez des excuses ?? Mais vous n’êtes pas différents des pires d’entre nous ! Tous ont des excuses ! Rien n’est justifiable. Rien n’est bien ou mal. Mais tout est votre œuvre. La notre à tous. Et les rouages se voilent au départ par de minuscules grains de sables ! Vous pensez que certains devraient être en prison pour ce qu’ils ont commis. En quoi cet enfant battu ou déchiré dans son histoire est-il plus coupable que celui qui a promis de protéger sa famille et qui finalement s’en va. Tout ça, comprenez-vous, parce qu’il ne peut faire autrement… « L’amour, tu comprends… » Non, je ne comprends pas ! Je ne comprends pas qu’on laisse le choix à ceux là. On ne laisse pas un enfant de quatre ans seul faire la cuisine ?! Et bien, ici c’est pareil ! L’être qui se comporte comme cela n’est en rien adulte et encore moins Homme.

Arrêtez de fuir. Faites comme avec vos enfants. Fixez-vous des règles et respectez-les. Devenez des héros. Qu’est-ce qui vous en empêchent ? Soyez des héros et nos enfants voudront en être aussi. Et nous sortirons de ce cycle morbide et débilitant. Ne sommes-nous pas capables de mieux ?

Quand tu te sens perdre l’amour pour ton partenaire, c’est que tu n’en a pas pour toi. C’est tout. C’est sûr, c’est moins romantique…

Après, il existe des cas exceptionnels. Des endroits où l’on est en danger. Où le partenaire peut mettre la vie de l’autre ou des enfants en danger, c’est vrai. Mais, regardez-moi dans les yeux, combien d’entre vous détruisent leur œuvre pour de telles raisons ? La plupart font cela pour fuir, encore et encore, fuir. Si le corps de l’autre perd de son attrait, c’est à votre imagination, à votre courage, à votre force qu’il faut vous en prendre ! Pas à l’autre !

Bien sûr, le fait que j’ai eu à subir cela il y a à peine un an n’est certainement pas pour rien dans ma réaction. Bien sûr, votre silence, votre lâcheté, votre couardise dans telle occurrence n’est pas sans réveiller ma colère. Parce que assister à cela sans dire un mot, comme je pourrais le faire en cet instant est tout aussi criminel et montre combien on peut compter sur ce que vous nommez amitié.

Pauvres vous. Pauvres nous.

Oui, pauvres nous !

Ici, les préceptes que Bouddha a laissé pour nous, laïcs, et qu’il ne suffit qu’à nous d’appliquer pour que ce tissus d’âneries cesse et que s’entrouvre le chemin et toutes ses possibilités. Ces lois, pour ceux qui vacillent, sont à appliquer à la lettre. Alors seulement on peut entrer dans la vie en redressant l’échine et en étant capable de porter le monde que l’on souhaite, seul et donc tous.

RELATIONS ENTRE MARI ET FEMME :

L’amour qui doit les unir est considéré comme presque religieux ou sacré. Il est appelé « vie de famille sacrée ». Maris et femmes doivent être fidèles, respectueux et dévoués, et certains devoirs les lient l’un à l’autre : le mari doit toujours honorer sa femme, il ne doit jamais lui manquer de respect, il doit l’aimer et être fidèle, il doit assurer sa protection et son confort, il doit lui faire plaisir en lui offrant des présents. L’épouse, de son côté, doit prendre soin des affaires du ménage, elle doit accueillir les invités, les amis les parents et les employés, elle doit aimer son mari et lui être fidèle, elle doit sauvegarder leurs biens, elle doit être habile et courageuse dans toutes ses activités.

Bien sûr, de nos jours les  » places » n’ont pas grand sens. Nous sommes et maris et femmes, tour à tour. Mais qui ne respecte pas ces lois ne se respecte pas. Pour avoir passé de nombreuses années dans le déni de ce crédo, je peux vous l’affirmer.