Magojiro et empêchements…

Entouré de silence, comme si tout était en suspension !

J’attends tellement de mots et d’actes, tellement. Il faut croire que ce n’est pas le moment. Il faut croire que quelque chose ici bas empêche la vague de déferler. Le Yi King, mon ami de toujours me parle des « ennemis », de ceux qui sur la terre, ont croisé ma route et m’en gardent rancoeur. Ils doivent être nombreux. Je ne sais pas combien, mais ils doivent être nombreux.

Ceux qu’on laisse sur sa route un jour de colère et qu’on ne revoit jamais. Ceux avec lesquels on a essayer de bâtir des mondes et qu’on laisse, du jour au lendemain. Ceux qu’on a blessé, rendu jaloux, perdu. Ceux qu’on a mal aimé. Ceux qu’on a pas regardé, ceux pour lesquels on a pas pris le temps, ceux qu’on a oublié, un instant, une journée, une vie… Ceux dont on s’est servi, qu’on a trompés, puis laissés, bafoués, malmenés…

Et comme dans le théâtre Nô, il se peut que ces esprits blessés, ne puissent pas lâcher cet être qui, pour nous, s’est depuis longtemps transformé et que leur colère, leur rancoeur, leur blessure créée une scission complexe et frictionnelle entre le nous de maintenant et ce qu’il a été, avant.

Je ne dis pas que ce sont ces autres qui font ça. Mais peut-être le nous d’aujourd’hui qui se souvient du nous d’hier et qui est encombré de n’avoir pas pu demander pardon à ceux qu’il a blessé et qu’il n’a plus revu. Et qui n’a pas dire merci à ceux qui ont enduré ces passages comme on subit la chaleur cuisante du soleil, puis la violence de la pluie et la boue, du froid pour faire germer cet arbre sans jamais avoir pu en goûter un des fruits.

Comment faire alors pour me libérer de cela ? Comment faire pour guérir ces plaies ouvertes qui retiennent en arrière ? Et même comment mesurer le mal qu’on a fait ?

Alors je pose une liste ici de ceux à qui je dois tant et à qui j’ai fait si mal, enfin, à qui je crois avoir fait si mal.

D’abord, pardon à Aydé, femme de ma première vie que j’ai aimé si fort et si mal, oui si mal. Pardon à Elsa, que je retrouve si belle quand je ferme les yeux et que je n’ai pas su aimer comme elle l’attendait. Pardon autour d’elles, à la mère d’Aydé que j’ai combattu si sauvagement, à son frère que j’aimais bien, à Vincent, Jenny et la maman d’Elsa. A sa grand-mère et son grand-père aussi, avec lesquels j’ai passé de si beaux moments. A Julia, ma petite puce. A Claude, ce cousin qui m’a tant donné et qui n’a plus eu de mes nouvelles du jour au lendemain.

A Mathilde et Juliette, à Alexandra, à Anne, à Julie, à Stéphane, à Christophe, à Duccio, à Cécile, à Léonie, à Patrick et Sylvie et à tous ceux à qui je pense devoir des excuses. Je suis désolé. Sincèrement désolé.

J’entends certains qui vivent avec moi aujourd’hui me dire : « mais pourquoi ne sommes-nous pas cités? » Justement parce que nous vivons pas loin, que nous nous rencontrons encore et que nous pouvons, à chaque instant, faire ces traversées que je ne pourrais plus faire avec ceux-ci, eux qui ont tant compté et que je ne vois plus.

Ah oui… j’oubliais ! « Magojiro » en titre pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, je viens de faire l’acquisition de mon premier masque de Nô : « Magojiro ». C’est le premier masque que Erhard nous avait présenté en 1994 au Théâtre du Soleil, lors d’une journée où à cinq ou six, il nous avait fait travailler. En nous présentant ce masque, il nous avait raconté l’histoire d’un jeune sculpteur qui avait une femme magnifique. Ils étaient très amoureux. Quand il sculptait, elle n’était jamais loin et avait pour lui mille soins. Mais cet ydille ne devait pas durer. En effet, la femme mourut d’une maladie fulgurante(comme souvent à l’époque). Elle n’avait pas encore 20 ans. Fou de chagrin, le facteur de masques demanda à sa famille et à la famille de la femme de le laisser seul avec elle, une dernière nuit. Ils n’eurent pas le coeur de refuser. Mais le lendemain matin, la porte était toujours close. Ils eurent peur que le jeune homme n’est mis fin à ses jours et entrèrent. Là, ils ne virent pas le jeune homme, mais au centre de la pièce, au milieu de copeaux de bois, la jeune femme allongée semblait avoir retrouvé la vie. Ils se précipitèrent pour l’embrasser, mais arrivés devant elle, ils se rendirent compte que ce n’était pas son visage qui semblait animé, mais qu’elle portait un masque . Oui, cette nuit de recueillement que le jeune facteur de masques avait demandé, il l’avait passé à sculpté le visage de sa femme. Elle demeurerait ainsi pour toujours comme à la veille de sa mort. Pour des siècles et des siècles. Elle s’appelait « Magojiro ».

Magojiro (celui-là est vraiment à moi !!!) – Photo Vincent Guenneau

Dom Juan au Théâtre Nô d’Aix en Provence, une semaine d’ailleurs…

Dom Juan (Céline), Sganarelle (Jeanne) et le Commadeur (Hanyâ porté par Elisabeth Ciccoli) – Photo A. Ferran

Que j’aime d’un amour profond cet endroit… et chaque fois un peu plus ! La vie est ainsi faite qu’elle vous réserve des surprises de taille… N’est-il pas extraordinaire de penser qu’une rencontre avec le Nô en 1996 aux côtés d’Ariane Mnouchkine et d’Erhard Stiefel m’ait poussé jusque là, par un jeu de forces dont personne ne pourrait démêler les élans des rencontres des élans de l’âme et de la destinée. Comment serait-il possible de préméditer cela : « Dans quelques années, je pourrais travailler à loisir sur le seul Théâtre Nô au Monde hors du Japon et j’y pourrais éprouver des choses enfouies au plus profond de mon être, sans retenue, sans entrave, avec passion, foi et en y entraînant des âmes assoiffées ! »

Pourtant, c’est ce qu’il se passe. D’abord avec ce tout petit spectacle « Nô et Kyôgen », puis avec cette tentative de grand « Atsumori » de Zeami, enfin avec ce « Dom Juan » à qui j’ai ouvert les portes d’une contrée que je connais si mal, sans être sûr, à aucun instant, que cette rencontre serait possible et probante. Juste avec la confiance des fous ou des simples d’esprit !

Et voilà que je viens de passer une semaine avec lui au Pays du Nô et qu’il m’en revient chargé d’un sens que jamais je n’aurais deviné auparavant. Oui, c’est le Japon et cette bande de jeunes apprentis acteurs si maladroits qui, pour la première fois, m’ont ouvert les portes de la langue de Molière et de son monde que j’ai rejeté avec tant de conviction depuis tant d’années.

Vous me direz et vous aurez raison, pourquoi alors avoir choisi « Dom Juan » si on n’aime pas Molière ? (sous entendu si on ne le connaît pas;-)) surtout pour un tel voyage ! Et bien, je ne sais pas ! Vous voulez la réponse vraie ? Je n’en sais rien ! Et jusqu’à lundi soir, je me suis vraiment demandé pourquoi j’avais fait ce choix ! Avec colère et grande inquiétude… Me disant même : « il est encore temps de choisir un Shakespeare, un vrai auteur, quelqu’un de capable de monter sur le Butai et de résister aux attaques du Nô. » Et je n’en ai rien fait… et j’ai bien fait de n’en rien faire ! Puisqu’aujourd’hui, j’ai renoué avec cet auteur. Le japon m’a rendu ce français. Céline (qui joue Dom Juan) m’a réconcilié avec Molière. Ainsi que toute la petite troupe qui s’est attaquée à ce monument du théâtre sans sciller, avec un sérieux et une exigeance digne des plus grands. Avec une confiance et une générosité que je n’avais pas rencontré depuis longtemps. Avec une soif de voyage, une soif de rencontre, de découverte qui nous a permis de voguer à vive allure toute la semaine.

Je pense à Hamlet. Je pense aux acteurs qui ont eu la chance et en même temps la terrible destinée de croiser ces grands rôles. Et je regarde Céline. Elle vient d’avoir 18 ans et commence ce douloureux voyage de l’acteur aux côtés d’un être complexe qui la marquera à tout jamais de son sceau.

Je n’ai jamais joué des rôles de cette nature. Simplement parce que je ne suis certainement pas un acteur de cette trempe. Et assister à cette rencontre de l’extérieur est à la fois très beau et terrifiant. Quelque chose échappe définitivement à notre compréhension et l’on sait qu’en cet endroit, l’acteur et le personnage ne pourront jamais partager leurs secrets. Ne les enviez pas ! Personne ne peut avoir envie de cela, même si à vivre, cela doit être extraordinaire. Mais de voir chaque jour le silence qui se pose un peu plus sur leur histoire à tous les deux et que Céline garde là au fond des yeux, palpable, est quelque chose qui inspire de la compassion, une retenue douloureuse et en même temps, de l’humilité et du respect.

Je pense aussi à ces huit autres. Au voyage si difficile de Jeanne, à la découverte du théâtre par Gaël, à la joyeuse distance de Sidney, à la beauté juvénile de Aude, à l’absence d’Antoine et à son décalage, lui qui n’aura pas vécu dans cette histoire de Dom Juan, une semaine fondamentale, fondatrice, si ce n’est sa dernière journée ! Au passage éclair d’Anne qui nous accompagne plus qu’elle ne peut le savoir, à Elise… là, toujours là. A Hanyâ, posée dans sa boîte et qui attendait, chaque jour, le retour d’Elise. Elle qui semble partager avec elle quelque chose qui nous échappe et qui, sur scène, prend vie… masque de bois qui est est resté dans des salons depuis près de vingt ans et qui retrouve la scène avec une rage inégalée.

Merci à vous tous ! Meci aussi à Jean Dominique et à Olivier qui rendent cela possible. Merci à Ariane de m’avoir mené sur cette voie, à Erhard qui m’a, le premier mis un masque de Nô, le masque de Magojiro sur la tête.

D’autres disparaissent et d’autres reviennent. D’autres arrivent. Dans le va et vient de la vie. Aujourd’hui, ils me manquent. et je voudrais retourner là-bas et continuer le voyage « Dom Juan » à leurs côtés. Mais il nous faudra attendre. Et supporter les prochaines rencontres qui seront des éclairs. Faire avec. Le faire bien. Pour que le 6 juin, vous puissiez recevoir un peu de ce que nous avons reçu, nous.

Que le Dragon vous accompagne !

Sidney, Rose et Céline sur le Butai d’Aix en Provence – Photo : A.Ferran

Vendredi 24 avril – Dom Juan au Théâtre Nô – Dernier jour de cette sermaine de répétitions

Malgré la fatigue accumulée depuis ces jours, nous montons sur cet espace de bois qui nous accueille depuis 4 jours déjà. Comme tous les jours nous redécouvrons ce lieu, quand les grilles sont ouvertes (le tout dans un fracas assourdissant qui commence à nous sembler banal) et que ce lieu mystique nous est accessible, notre enthousiasme reprend le dessus. Et il le faut.
La première victime sera Done Elvire (sous les traits de Aude « la Moche »). Le travail de petite fille doit se retrouver, mais en restant statique. Les gestes doivent être faits en décalages avec les personnages tout en provoquant une réaction (suis-je claire?). C’est à dire que Elvire doit tirer l’oreille de Sganarelle tout en étant en retrait et celui-ci doit manifester des réactions de douleurs. Mais la tâche est plus difficile que prévue. Evidemment, c’est beaucoup plus facile de gigoter sur une scène pour manifester des émotions que de les ressentir vraiment.

Puis nous travaillerons la scène de Dom Juan et Sganarelle juste avant l’arrivée du commandeur, avec pour consigne, pour Jeanne, de changer d’état suivant ses paroles et celles de Dom Juan. «Ne reste pas accrochée à ta branche» comme dirait notre cher metteur en scène. Et pour reprendre cet auteur «que je ne connais» pas «tout le beau de la passion est dans le changement.» Le jeu de Jeanne sera donc ponctué d’interjections d’Alex «Non, Jeanne c’est pas juste» «Oui!! Vas-y, à fond !!» «mais joue, bon-sang!».

Gaël vint à se présenter sur le plateau après notre travail (mon ventre me fait remarquer qu’il est déjà 11h30 et qu’il faudrait songer à manger) avec un Don Carlos italien. Un pavarotti qui ne jure que par l’honneur et la vertu.

Tous les avis se tournent finalement vers les sensations de mon estomac et nous allons nous placer sur notre banc habituel nonobstant les railleries d’Alex concernant le repas. Et bah si ça te plaît pas, t’as qu’à aller manger au resto, na!

Une fois que notre petite troupe fût bien rassasiée, une fois la chaleur devenue trop écrasante (hein Gaël! Bon-sang ce qu’il fait chaud dans le sud !!) nous nous en retournons vaquer à nos occupations, à savoir le théâtre. Avec une surprise toutefois, car Antoine-Baptiste, le revenant corse, vient de nous rejoindre. Ce sera lui qui travaillera donc. On aura alors un Dom Alonse, version mafieux corse, prêt à sortir son 9mm pour accomplir sa mission. Ceci durera jusqu’à l’arrivée d’Elise.

Sa venue nous donne le top départ pour le filage. Et c’est parti. Cette fois la couleur est donnée, plus vive et joyeuse par Dom Juan et Sganarelle.

La conclusion de ce filage est simple : beaucoup mieux que le précédent. La pièce est passée de 2h10 à 1h46, ce qui, somme toute, est un progrès non négligeable. Dans l’ensemble les acteurs furent plus présents, plus touchés, plus expressifs… Bref en amélioration constante. Sauf Elvire qui ne veut jamais faire comme tout le monde et qui va à contre sens de la mouvance générale. Alors qu’hier, elle était complètement vouée à son rôle de petite fille, aujourd’hui elle se trouve coincée entre le travail juvénile de la veille et l’apparence noble et féminine qu’elle doit dégager. Un patchwork d’états qui donna à son personnage une intonation fausse et un jeu quelque peu truqué.

Il est déjà l’heure (peu importe laquelle) et après avoir ranger toutes les affaires, nous nous retrouvons tous au café pour faire le point. Mais encore une fois le temps vient à manquer. Je prend mes clic et mes clac, remercie tout le monde pour cette semaine, remercie notre metteur pour le café qu’il nous paie (et lui rappelle gentiment qu’il me dois 100 dollars) et m’en vais.
Fatiguée et heureuse. Le cerveau imbibé de belles images, de beaux moments et avec l’impression d’avoir réussi. Réussi quoi ? Je ne le sais toujours pas. Ce qui est sur c’est que je me suis sentie étrange, seule dans mon petit lit …

Aude.

Compte rendu au Théâtre Nô – Dom Juan, le Jeudi 23 Avril

La journée à commencé au Butai d’Aix-en-Provence aux alentours de 9heures avec un bon café et un briefing sur le travail de la matinée.

Aude fut la première à affronter la scène et le regard d Alexandre; dans la peau d’une Elvire « Petite fille » tantôt exigeante et capricieuse, tantôt triste et désabusée. La matinée s’achève avec une seconde prestation, c’est dans la peau d’un Don Carlos (frère d’Elvire) que Gaël tente d’appliquer, maladroitement la phrase « sois une bête de sexe ! » . Après de nombreux échecs et un Alexandre bien échauffé , Gaël reprend avec des exercices de mimétisme censés l’aider dans son travail.

Vers 12h , nous avons décrété la pause déjeuné, et un modeste sandwich n’est pas de refus !
Reprise vers 13h30, en attendant qu’Elise (notre « Statue du commandeur » et danseuse) arrive, Céline (Don Juan), Jeanne (Sganarelle) et Sidney ( un pauvre) reprennent la scène du « Médecin » (où Sganarelle a déniché un habit de médecin). Quelques temps après, l’arrivée d’Elise marque le début du dernier travail du jour : filage complet de la pièce, du début à la fin.

C’est parti ! L’acte I, III, IV et V se succèdent, parfois lentement, mais aussi quelques moments de justesse. Elise nous offre une figure imposante du commandeur, aillant revêti le masque D’Hanya , elle entame une danse à l’éventail.

La journée aura été fatigante, mais le temps passe vite tout de même, il est 17h30 et nous prenons encore une demi heure pour un debrifieg. Ce dernier filage était encore très déséquilibré, souvent trop lent, les remarques et conseils d’Alex sont les bienvenus. Et avec encore un peu de temps et de volonté, nous mettrons cette pièce sur pieds, ensembles !

Gaël

Mardi 21 au Théâtre Nô d’Aix en Provence – Dom Juan – Rencontre d’Hanyâ

Mardi

Début de séance un tant soit peu tardive ce matin, le réveil a fait des siennes.
9h45, nous commençons la séance, en s’attaquant au dur labeur qui nous attend. Mais l’idée de mise en scène changera aujourd’hui. Dom Juan n’est plus mort, Sganarelle non plus, ils sont seuls au milieu d’une horde d’esprits qui viennent les hanter. Dans la première scène Dom Juan et Sganarelle doivent arriver par l’escalier de l’empereur, exténues par une longue marche dans la forêt.

La mise en route est plutôt difficile, on l’a oublié, mais le but premier est de S’AMUSER.
La pause nous permettra de mettre tout ça au clair. Ce que nous retiendrons de ce matin, c’est l’apparition de Gusman en revenant japonais et l’arrivée d’Elvire derrière les traits d’Hanya (ce qui s’avèrera être une erreur vu l’inexpérience de la « comédienne » qui le jouait)

Pause repas (Gaël, la prochaine fois n’oublie pas ton sandwich)

À 13h15 nous retournons sur le plateau. Nous recommençons à partir de l’arrivée de La Ramée. De là jusqu’à l’acte 3 le travail fut laborieux. Autant par le jeu snob de Gaël (qui fera tomber Céline dans une euphorie dont seule une pause pourrait nous sortir) que par la fatigue générale qui nous gagne, nous ne sommes pas à la hauteur. L’avis de notre metteur est décrété tout haut « Pause ! ». Mais ce repos à cela de différent avec le précédent, c’est qu’il ne s’agit non plus de fumer une cigarette, mais de répéter, de fignoler et de définir nos déplacements, jeux et autres particularités de mise en scène que nous devons approfondir. Nous avons 30 minutes. Au bout de ces trente minutes, nous faisons un filage.

Et c’est parti. Sidney s’installe à la place du chœur pour imiter la nuit (oui aussi étrange que cela puisse paraître), Jeanne et Céline arrivent. Et dès qu’elles entrent dans notre champ de vision, elles deviennent immédiatement Dom Juan et Sganarelle. Le jeu, ce fera avec beaucoup d’implication mais avec un manque de rythme et de légèreté. Nous entrons, tour à tour, essayant tant bien que mal de nous souvenir des indications scéniques données précédemment, d’habiter notre personnage et surtout d’emmener les spectateurs (en l’occurrence notre metteur en scène) dans notre univers. Et pour cela, nous l’avons évoqué au-dessus, il faut avant tout nous amuser. Les scènes coulent dans l’ambiance franco-japonaise que nous tentons d’instaurer. Mais il est déjà 17h00, et sous la voix d’Alex qui nous demande de nous arrêter, nous rangeons nos personnages dans notre poche en attendant de nous en resservir demain…

Céline.

Compte rendu au Théâtre Nô – Dom Juan, Lundi 20 Avril

Ce matin, « La mauvaise troupe de théâtre Nô » a rendez-vous au Butaï à 9h30 (DUUU MAAAATIIN!). Nous sommes a peu près a l’heure mais Alexandre a garé le « Faucon millenium » dans une flaque de boue. Sidney et Céline sont déjà là depuis un moment et nous attendent affalées sur un des bancs de la cour des Beaux Arts, Aude et Gaël ne tardent pas à arriver à leur tour. Par contre aujourd’hui il n’y aura ni Antoine, ni Anne, ni Fleur d’ailleurs, puisqu’elle nous a quitté et ne fera pas le spectacle…
Bon, nous voilà prêt pour une nouvelle aventure, mais mauvaise nouvelle: Alexandre vient de raccrocher son Iphone (I-technologie) et nous dit que nous n’auront pas les clés avant cet après-midi. Un peu déçu, nous nous rapatrions tous au Studio pour faire une lecture intégrale de la pièce.
Alexandre propose de retirer l’acte II pour des soucis de longueur et de sens, puis il fixe les rôles dont il est certain :
Céline retrouve le rôle qui lui été destiné depuis le début de l’aventure: Dom Juan, Aude jouera Elvire, Gaël, Gusman et Don Carlos, Sidney jouera le rôle du pauvre comme prévu et moi celui de Sganarelle.
La lecture est fini, et même si nous avons sucré l’acte II dans sa quasi-totalité, cela paraît long à quelque uns d’entre nous, voir très long…
Le chef grimace, et il pense à haute voix: « Pourquoi j’ai choisi ce texte? »petite inquiétude tout de même… PAS DE PROBLEME, ALLONS MANGER

Après un repas composé-décomposé-recomposé au mas, nous repartons au Théâtre Nô, où, a priori, si tout va bien, nous devons récupérer les clés. Oui, le code est bon, les grandes portes latérales s’ouvrent et voilà le petit et joli théâtre sous un amas de poussière qui nous apparaît. Je trouve des objets de toutes sortes( des sièges-auto, des chariots de grandes surface, des pèles, des espèces de pare-chocs de voitures, Oui ! je vous jure) et je ne peux pas m’empêcher de dire (pour le plus grand bonheur de Céline) : « Les gens prennent vraiment le théâtre pour une poubelle ! » En effet je ne suis pas la seule à penser qu’un nettoyage s’impose. Alors nous sortons nos engins et commençons par balayer le sol pendant que les deux moches s’occupent de dépoussiérer la scène en chantant… Puis Mototsugu, notre druide-metteur en scène sort les seau et nous prépare la mixture « spécial Théâtre Nô » composée uniquement de lait et d’eau chaude dans laquelle nous trempons nos chiffons. « Essorez-les bien !! C’est important sinon vous allez faire des traces… » Après les avoir, donc, bien essorés nous frottons la scène avec amour et grande délicatesse. Voilà l’espace de jeu tout propre. Youpiiiii…
Alexandre arrive avec un grand seau d’eau (plein d’eau, mais sans lait cette fois) et le renverse sur le sol (pas la scène évidemment) et nous frottons à nouveau (mais avec des ballets cette fois-ci). Nous voilà tous alignés derrière les grandes grilles rouges à patauger dans notre boue et à frotter en rythme comme des doux-dingues pour faire partir toute la poussière de l’autre coté des portes) Moquez-vous, mais je trouve ça très beau. Ca me fait un peu penser à STOMP. J’aime bien. J’étais contente de nettoyer cet espace avec vous.
Maintenant c’est vrai qu’on se sent un peu chez nous. « Absoluuuuument » a répondu le chef.
Nous sommes morts, mais c’est cool, parce qu’après une bonne nuit on pourra commencer cette semaine de répétition dans ce lieu complètement magique.
Yabou, en route, mauvaise troupe…
Je vous aime.

Jane.

(Comme vous l’aurez sans doute remarqué… ce compte rendu est quelque peu en retard… je le laisserai au 1er mai pendant une semaine, avant de lui faire regagner sa place temporelle… 10 jours en arrière !!!!! NDLR)

Vis à Vies à Saint Chamas ce soir

Ne laissez pas s’endormir votre Dragon.
Éteignez les télés, régurgitez vos Mac Do et donnez à votre âme et votre corps ces petits moments de bonheur qui font redresser le dos et rappellent le sourire de l’enfance. Ici, le rendez-vous est doux, le voyage assuré. C’est simple d’accès, léger, charmant. Il faut se faire violence, mais commencer en douceur !

Ce soir, programme de rééducation idéale, douce.

Un petit pas pour vos jambes, un grand pas pour votre âme.

May The Dragon Be With You !

Compte rendu du mercredi 8 avril par Anne.

Etaient présents : Aude, Céline, Fleur, Jeanne, Sidney, Antoine-Baptiste, Gaël, Alexandre et leur professeur de théâtre et/ou de français Anne R.

Anne à qui j’ai demandé cette semaine de bien vouloir faire le compte-rendu, elle qui nous suit les mercredi, avec son regard généreux et son sourire qui semble en savoir bien plus qu’elle ne le montre et qui connait si bien cette petite bande.

Place au maître (à la maîtresse, je veux dire… mais maîtresse pour un professeur, ça peut être mal pris) …

 » Alexandre l’a décidé, suite à la séance du mercredi 8 avril : aujourd’hui, c’est le regard extérieur qui a la parole. Le regard qui n’a rien vu des maquillages, qui n’a rien vu des costumes, qui n’a rien vu des premières approches, des premiers balbutiements sur le plateau. Regard un peu déniaisé tout de même par une séance en salle Gérard Philipe la semaine précédente, où Mototsugu avait crié son mécontentement face à l’incapacité de la bande des sept à entrer dans le jeu, à se faire plaisir et, partant, à faire plaisir aux autres. J’avais alors découvert que derrière Alexandre se cachait un dragon non moins redoutable que la dragonne en chef, Ariane Mnouchkine, chez qui il a été formé. Sans cesse, au cours de cette séance, s’étaient superposées à l’image et aux paroles d’Alexandre, celles d’Ariane dans le documentaire Au soleil même la nuit, consacré aux répétitions du Tartuffe.

La séance, cette fois, démarre sous des augures bien différents. Alexandre est bien Alexandre, il sort de chez son ostéopathe, il donne l’impression de flotter un peu, pas de dragon en vue. Chacun entre à sa façon dans le monde du théâtre : concentration immobile, assouplissement, échauffement tonique, et c’est parti… Mise en route de la parole : il s’agit pour Alexandre de rappeler les objectifs, les échéances, la nécessité pour soi-même et les autres de se fixer un contrat…et de s’y tenir. Puis la parole est donnée à la petite bande. Sans doute, comme chez Ariane, chacun s’est-il déjà essayé à différents rôles et a-t-il découvert qu’il était meilleur dans un rôle qui ne lui était, a priori, pas destiné. Alors, maintenant, qui se voit en qui et en qui voit-il les autres ?Tout, ou à peu près, paraît possible. Mais point de Dom Juan à l’horizon… Le rôle doit leur sembler écrasant. Antoine-Baptiste, sans doute, voudrait bien, mais n’est-ce pas un peu prétentieux ? Et puis, il le sait, il est soumis à d’autres contraintes. Céline, elle, est dans l’entre – deux, elle garde une certaine distance dans l’engagement parce que, justement, les engagements, pour elle, sont multiples. Aude et Jeanne se voient et sont vues davantage en Sganarelle et Elvire. Gaël, Sidney et Fleur, se sentent plus fragiles. Bon, Alexandre a noté… la seule certitude semble être Elisabeth en Commandeur dansant. Quant à Dom Juan, ce ne sera peut-être pas un élève…

Tous sur le plateau ! Bref rappel des principes de base du nô, bref essai de pas glissé sur la moquette râpeuse de la salle 137, et en place ! Acte I, fin de la scène 1 et début de la scène 2. Jeanne-Sganarelle assise en avant-scène, Céline-Dom Juan à jardin, attendant de faire son entrée, et l’orchestre à cour, sous la houlette d’Antoine-Baptiste. Des tâtonnements, un certain manque de tenue… Puis le chœur se forme derrière Céline et là, tout d’un coup, il se passe quelque chose : voix du coryphée et voix chorale se répondent, la parole se pose sur le murmure du chœur, nous donnant à entendre la profession de foi du libertin : « Tout le plaisir de l’amour est dans le changement ». A peine le temps de goûter à cette beauté inattendue, à cette musique suspendue dans les airs, et c’est l’heure. La semaine prochaine, je prendrai à nouveau le train Dom Juan en marche, il aura sans doute bien avancé. Où en sera le grand seigneur méchant homme ? En train de promettre le mariage à Charlotte ? De donner un soufflet à Pierrot ? Qui arrêtera celui qui se prend pour Alexandre – le conquérant, bien sûr – ?

Anne R. »

« Marqué(e)s par le Dragon » et Carnaval de Marseille

Cela fait un petit moment que je n’ai pas pris la parole sur ce blog… mon blog ? Ah oui 😉

Mais les jeunes écrivent bien et je n’ai pas vraiment la tête à ça.

Alors… petit résumé d’une semaine bien remplie. On en était où… ah oui ! Jeudi. Jeudi, des rendez-vous pour avancer sur « Marqué(e)s par le Dragon » et une voiture qui me lâche en plein Marseille, la maligne. Elle me permettra de rencontrer des gens intéressants et de faire le point sur ce qu’il y a à faire et à porter pour voir ces beaux projets voir le jour. Ce n’est qu’un câble d’embrayage, mais à Marseille, ça devient un embrayage complet. Heureusement, le dépanneur me ramène jusqu’à Bouc Bel Air, dans mon petit Garage Laugier ou Mr Laugier, qui s’occupe de mes déboires de voiture depuis plus de six ans, même s’il fait payer réellement les heures de main d’oeuvres, s’arrange toujours pour faire le maximum avec le minimum. Un vrai grand bonhomme de la mécanique !

Toujours Jeudi, il me faut retouner à Marseille. J’ai rendez-vous dans un salon de thé improbable, Boulevard Longchamps, à la nuit tombée, pour y rencontrer Lu-Ne, une graphiste et « marketeuse » rencontrée sur le net et qui accepte de m’écouter sur la création de « Marqué(e)s par le Dragon ». Le salon de thé est une merveille. On laisse ses chaussures à l’entrée et nous voilà déambulant, au milieu du désert, dans du sable fin, jusqu’à notre table. Un recoin chaleureux aux mille coussins. Le thé y est bon. Le café aussi (paraît-il). Deux gars se sont lancés dans cette aventure et ont tout fait eux-même. Ca se sent. Ca respire l’amour à chaque centimètre carré. C’est dépaysant. Et pour « travailler » (Lu-Ne n’aime pas ce mot…) c’est très bien aussi. A découvrir d’urgence. Au 65 (et non 66 ;-)) Boulevard Longchamps à Marseille. Le rendez-vous ? Quel rendez-vous… à oui ! Le rendez-vous avec Lu-Ne était à la hauteur du lieu qu’elle m’a fait découvrir. Très agréable, vivifiant, constructif et en même temps apaisant. Un vrai beau moment !

Vendredi… vendredi… Je ne me souviens plus de vendredi. Je crois… une journée à la maison. Un peu de ménage, quelques avancées sur les dossiers en cours et puis le début de l’écriture des Statuts de « Marqués par le Dragon » avec tout ce qui va autour. C’est que l’Assemblée Constitutive a lieu dimanche et que samedi, je bosse au Carnaval de Marseille… En plus, Elise fête les 80 ans de sa maman le samedi, donc il faut préparer la maison pour cet accueil spécial et précieux. (Il paraît que la fête d’anniv était très belle !)

Samedi… debout à 5 heures et départ pour Marseille. La corniche à cette heure est magnifique. Je suis toujours surpris de voir le peu de temps que je mets pour me rendre là-bas à ces heures où il n’y a pas de circulation. Vingt-cinq minutes quand le soir pour rentrer je mettrai une heure et demie ! C’est une belle journée ensoleillée. Je suis content de retrouver la face technique de l’iceberg. Les gens qui bossent là, je les croise une fois par an, à peu près. Ce sont, pour la plupart, des porteurs de projets grandioses et humains qui comme moi, font ce genre de plans pour pouvoir continuer à avancer sur ce qui les fait vivre.

Le Carnaval de Marseille n’est pas de ceux-là. D’année en année, il s’apauvrit. C’est devenu un défilé où les spectateurs, coincés derrière des barrières vauban, n’ont plus que les appareils photo pour participer. Il y a bien quelques jeunes qui achètent des bombes à serpentins, mais ils ont beau tendre les bras, leurs serpentins, à part, les régisseurs qui sont sur les bords, retombent dans le vide, la plupart du temps. Je mesure comme en ce jour de fête, il y a peu de bonheur réel. On fait semblant. On se dit que. Mais c’est morne. Morne à mourir. Si, il y a quand même quelques compagnies qui essayent de jouer le jeu. De mettre en place quelque chose de vrai, de porté (Manu, resp du 11/12 par exemple), mais ils se font broyer par cette grosse machine à mensonge. Le défilé devait durer une heure, il n’en durera qu’une demie-heure, achevant les bonnes âmes qui avaient tenter de construire quelque chose pour ces publics… Il est dix-neuf heures. Je rentre chez moi. J’ai perdu quelque chose encore aujourd’hui. Je me dis que la tâche ne sera pas aisée. Qu’il faudra leur faire violence pour les emmener ailleurs, mais que de toute évidence, ils n’iront pas d’eux-même. Comme quelqu’un qui aurait mangé Mac Do depuis trop longtemps et à qui on voudrait faire goûter juste du riz légèrement assaisonné. Non ! Ca risque d’être bien plus difficile que je ne l’avais imaginé.

Dimanche… Dimanche, je me lève encore plein du poids de la veille. Je m’installe à l’ordi et je commence à faire l’architecture du site « Marqué(e)s par le Dragon ». Les autres (Fred, Laura, Esther) arrivent à 18 heures pour la réunion constitutive. J’ai quelques jolis mails dans ma boîte, une fille qui aimerait bien voir son père levé le nez de l’écran, un Simon tout mignon qui s’occupe comme un frère (qu’il est) de sa soeur, une Jeanne affairée et que je sens avancer sur la bonne voie, une amoureuse, Elisabeth qui travaille aussi sur les statuts. Et puis, c’est l’heure. On attaque la réunion. On fait un point sur les avancées (elles sont nombreuses). On peaufine les statuts. On se choisit mutuellement, on vote, on signe. Il est 23h30. Je suis devenu Président de cette association qui j’espère aura la force de faire le travail titanesque qu’elle se propose de faire. Accompagné de Fred à la trésorerie et de Laura comme Secrétaire. Esther et Elise, elles sont au CA. Nous sommes cinq membres fondateurs. Et nous sommes plein d’espoir et de sommeil. Tout le monde rentre se coucher. Il me faut, avant de les rejoindre, faire un rapide tour au Japon pour régler quelques histoires pour mon stage avec Maître Udaka, j’envoie à Thomas, Lu-ne et Sway le « synopsis » du site des « Marqué(e)s » pour qu’ils m’y collent des couleurs, des odeurs, de la vie. Et c’est avec Chouang Tseu que je vais me coucher. Ce vilain qui m’emmène chaque soir un peu plus loin de vous, un peu plus près de moi. C’est mon père qui m’avait fait découvrir ce philosophe chinois en me disant que c’était le plus grand auteur de tous les temps. A l’époque, j’avais opiné, acheté ses oeuvres et… rien compris ;-). Aujourd’hui, sa voix commence à résonner en moi. C’est assez délicieux. Il est deux heures… rideau et rêves.

Voilà.

Je reviendrai vite vous expliquer le rôle de « Marqué(e)s par le Dragon », vous dire en quoi vous pourrez aider et ce qu’on attend de vous tous. En attendant, je vais finir mon café et me remettre au travail.

A très vite.

1er Avril. 1er Compte rendu de la « Moche »

Présents : Jeanne, Céline, Sidney, Gaël, Antoine-Baptiste, Anne, Alexandre, Aude.

« Et bientôt nous devrons endosser notre costume,
Le costume qui fait de nous d’autres,
Des personnages aux traits marqués,
A la situation bien différenciée,
Et bientôt nous devrons entrer »

Mercredi 1 avril.

Ce n’est pas une blague ; nous nous réunissons en salle Gérard Philippe. Malgré l’absence de Fleur (qui échappera au courroux du Maître de Nô) nous débutons la séance. Alex (encore pour l’instant l’homme que l’on connaît) nous propose un jeu : Nous sommes au 14ème siècle et notre vénérable troupe de théâtre vient au Japon pour jouer Dom Juan sous la tutelle et la pression de l’empereur. Nous avons 10minutes pour trouver nos personnages : ceux que nous allons jouer dans la pièce mais aussi ceux que nous sommes, à savoir des hommes de dizaines de siècles passés. Pourquoi personne ne veut faire Dom Juan ? Attendez ! Moi non plus je ne me sens pas la responsabilité d’assumer un tel rôle. Je n’en suis pas capable… Mais trop tard, déjà les rôles sont définis (plus ou moins aléatoirement) et Alexandre devenu pour l’occasion grand Maître de Nô entre en scène. Son impressionnante démarche nous glace. Pas le temps de penser, nous entrons en scène. Acte 1 scène 2. Sganarelle et Dom Juan. Nous ne comprenons pas un traître mot de ce que nous explique le maître de Nô, mais faisons moult efforts pour nous plier à ses exigences. Pas assez apparemment. Le Maître se plonge dans une colère noire et s’agite en tous sens : Nous sommes mauvais. Pour m’aider à ma tache, il fait venir à ma rescousse deux de mes camarades (à savoir Antoine Baptiste et Gaël pour revenir à la réalité). Là non plus nous ne satisfaisons pas notre examinateur. Je me démène tant bien que mal (surtout mal d’ailleurs) pour exécuter ses consignes. Nous faisons tous ce que nous pouvons, notre travail restant médiocre, voire très insuffisant. Les efforts que nous fournissons et l’implication que nous mettons dans ce jeu ne sont pas assez profonds.
Lorsque nous entendons, au milieu d’une réplique « C’est bon, stop on arrête ! » nous savons que les retours ne seront pas des meilleurs. Et cette fois ce n’est pas Le Maître de Nô qui s’emporte, c’est bel et bien Alexandre. Ce qui fait d’autant plus réfléchir. Nous sommes mauvais, pas assez impliqués …Bref c’est le sentiment de déception que nous invoquons à notre metteur en scène. Quelques bafouilles pourtant, certains osent -un peu- dire des choses mais la colère est encore trop présente pour que nous puissions exprimer notre point de vue. De toute évidence, nous sommes d’accord, nous étions mauvais.

Petite pause clope pour certains, petite réflexion pour les autres et nous nous attelons à notre dur labeur. Même scène, mais abandon dudit jeu. Céline et Gaël en scène. « Non Gaël arrête de réfléchir » « Si ça vient pas, ça vient pas » « Ecoute la ! ». Toute forme orientale est abandonnée, nous revenons à des bases connues. Le jeu bien de chez nous. Mais là encore la perfection n’est pas au rendez vous. Avec notons le, une amélioration du jeu de Gaël.

Mesdames et Messieurs, nous descendons de la navette spatiale. Nous sommes arrivés à (bon) port. Veuillez ne pas vous précipiter vers la sortie et conserver votre calme. Nous nous retrouverons, pour certains le week-end qui vient, pour d’autres mercredi prochain. Nous espérons que vous avez effectué un agréable voyage et que celui-ci a été enrichissant. Nous vous souhaitons une très bonne fin de journée, ainsi qu’une bonne nuit.

Bien à vous Camarades.

Naserian (alias Aude.)