Comme un nuage dans le ciel…

Comme un nuage dans le ciel ! Le magnifique dessin s’estompe et disparaît. Et là aussi, il faut apprendre à lâcher les formes qui rassurent.  Et là aussi, il n’y a que l’homme pour en avoir le cœur serré. Parce qu’il est le seul à avoir voulu enfermer le monde dans des mots.

Le sans forme est aussi beau que la forme. Et pire, il est le même exactement ! C’est seulement que les mots ne peuvent le définir. C’est simplement que sans les mots, l’homme n’a que la peur. Pas parce qu’elle existe, mais parce que des siècles et des siècles de culture en ont fait la seule compagne possible.
Il ne s’agit pas de la tuer ! Mais seulement de la voir, la contempler. Tout comme le reste. Elle aussi, dans le fond, comme la colère est une amie profonde et aimante. Et qui ne veut que notre bien. Du fond du cœur. 
Mais, inversement à la colère, elle est timide. Elle se cache. Elle est douce et secrète. Et il devient dur de la comprendre, de la voir même. Tant elle ne veut pas d’imposer au grand jour. Tant elle parle doucement. 
Il faut beaucoup de place pour la trouver, la rencontrer et lui parler. Beaucoup de place et de temps. Beaucoup de patience et de calme. Alors, elle sort sa tête d’entre ses genoux croisés. Elle a les larmes de toutes nos vies dans les yeux et répète sans arrêt : « Je veux mourir, je veux mourir, je veux mourir »
C’est dur de tuer quelqu’un. Combien de fois avons-nous entendu que tuer était le pire de l’homme ? Mais aujourd’hui vous le savez, le pire n’existe pas. Seul l’homme existe, dans toute sa beauté ! Alors, vous regardez cet enfant sans défense et vous le prenez dans vos bras devenus forts. Vous l’embrasser tendrement sur le front et lui demandez une dernière fois si c’est bien ce qu’il veut. Et enfin, mu par un amour incommensurable et les larmes dans les yeux, vous offrez à cet enfant le seul cadeau qu’il vous réclame : la mort !
Ça ne laisse pas indemne. Et il faut croire en soi beaucoup. Et il faut s’aimer très fort. Et il faut sentir la vie couler par tous les interstices. Ainsi, vous venez de mettre un terme à tout ce qui n’était pas vous. À tout ce que vous emportiez dans vos bottes pour tous les êtres qui vont ont fait des serments d’amour. Et l’enfant se relève : « Même pas mort ! » car personne ne peut mourir. Mais il a le sourire à présent. Et il court à travers les champs sans regarder où vont ses pieds. Il court derrière ses nuages sans forme. Il aime. De tout son coeur, de toute sa voix. Il ne parle pas, non ! Il chante. Et vous pouvez tourner les yeux, il n’a pas besoin de vous pour vivre. Il vit. Quoi que vous fassiez ! Et il reviendra vous voir. Quand il aura envie. Quand ce sera le moment. C’est tout. Et vous n’appartenez, alors, à plus personne. Même plus à vous. Juste, vous respirez ! Juste, vous respirez. Vous vivez 😉

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