Il me faut chercher à comprendre. Accueillir cette épreuve comme toutes les autres et essayer d’en tirer les enseignements. Pour grandir. Encore un peu, grandir…
Hier au soir, lors de la réunion fondatrice de cet immense projet dont je dois vous parler, le démon, encore une fois a jailli. Et encore une fois, a frappé. Et encore une fois, quelqu’un qui m’est cher…
Pourquoi, quand on sait ce que j’ai enduré, ce que j’ai ravalé de larmes et de colère, ce que j’ai toléré, ployant l’échine, pourquoi a-t-il fallu que là, je lâche? Risquant de perdre, encore une fois, un de ceux qui comptent le plus dans ma vie. Pour quelques cacahouètes. Une querelle d’enfants… rien en tout cas qui justifie ma réaction et même, soyons francs, mon action !
Et quand j’y pense ce matin, et quand j’y ai pensé cette nuit, même si j’ai entendu les mots de ceux qui, autour, m’ont dit que j’avais mal agi, que j’avais déconné, je n’arrive pas à le lire, à le comprendre, à le décoder…
La colère est toujours un manque de mots, un manque de confiance en soi ou le miroir de quelque chose qu’on n’aime pas chez soi. Un manque de tolérance envers soi-même. Un manque d’amour envers soi-même. Toujours.
La colère est aveugle, inutile, sourde et bête. Elle est la réaction des faibles, des perdus. Pas celle d’un être qui se veut un exemple, un amant, un ami… un père.
Et pourtant, malgré ça, malgré ce que je me répète depuis minuit, hier soir. Je ne vois pas.
Alors, je vais l’appeler, m’excuser. Peut-être lui saura-t-il me dire ce qui se cache sous cela, ce qu’il a vu à cet endroit ? Je vais l’appeler, écouter, recevoir, puis me taire.
Pour essayer de comprendre. Pour m’armer contre cela. Et devenir cet homme que je m’apprête à être. Simplement.
Bonne journée à vous et à très vite.