Fragments d’un journal de l’homme ou la parole de Bachelard


Aujourd’hui, je reviens d’un trop grand combat pour parler. J’ai donc cherché sur cette immense toile quelques mots à vous adresser. J’y ai retrouvé Gaston Bachelard, philosophe délicieux, s’il en est et qui nous parle ici de philosophie, pour moi de création.

A bon entendeur, salut ! 😉

« Pour un philosophe, les premières pages de son livre sont difficiles et graves, car elles l’engagent trop. Le lecteur les veut pleines, claires, rapides, faute de quoi il les taxe de littérature. Le lecteur veut aussi qu’elles lui paraissent directes, c’est-à-dire rattachées à ses propres problèmes, ce qui suppose un accord des esprits, accord que la tâche du philosophe est précisé- ment de mettre en question. La première page est à peine achevée, et voici le fil en filière. On n’a plus le temps de se reprendre, de rectifier, de recommencer. Et, pourtant, si la philosophie est l’étude des commen- cements, comment s’enseignera-t-elle sans de patients recommencements ? Dans l’ordre de l’esprit, com- mencer, c’est avoir la conscience du droit de recom- mencer. La philosophie est une science des origines voulues. A cette condition, la philosophie cesse d’être descriptive pour devenir un acte intime. »

[Gaston Bachelard, « Fragments d’un journal de l’homme », in Le Droit de rêver, Paris : PUF, 1970, p. 233]

Une réflexion sur « Fragments d’un journal de l’homme ou la parole de Bachelard »

  1. Fin provisoire de ce blog… je reviendrai très bientôt pour suivre ces palpitants balbutiements. Et bien sûr : j’y CROIS!

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