Jour Deux du « Dom Juan » pour le Théâtre Nô

Deuxième jour !

9h30, une belle journée en perspective, le soleil pointe le bout de son nez au Studio.
Filles et garçons accueillent un participant de passage, Mathieu, qui vient jeter un oeil à nos travaux, et s’immerger pour un jour dans le Théâtre Nô. Nous commençons, comme il se doit, par nous maquiller. Certains tâtonnent encore, tandis que chez d’autres, on voit déjà le personnage de substitution prendre vie. On apprend à concrétiser notre idée, en traçant sur nos visages des traits d’expression significatifs. L’ensemble constitue des variantes d’épaisseur, de couleur et d’aspect. Plus le travail avance, plus les traits sont justes et l’ensemble harmonieux. Pourtant, nous avons trop peu d’expérience pour tendre à cet équilibre; c’est le début d’un apprentissage laborieux dans lequel nous guide Alexandre. Rapidement, nous enfilons nos costumes. Cette étape n’a pas encore été approfondie, mais nous avançons pas à pas.
Viennent alors les improvisations, toujours en partant d’une situation donnée par Alexandre, nous construisons l’espace dans lequel nous avançons; la scène devient alors un lieu magique. C’est une forêt traversée par une rivière, en vieux temple en ruine, un champs désertique… Il faut y croire. Etre vrai pour faire marcher l’illusion mais, cependant, ne pas être soi. Ample difficulté! C’est le moment de faire des concessions, ou notre ego risque d’en prendre un coup. Nous comprenons que le théâtre repose aussi sur la confiance mutuelle entre l’acteur et le metteur en scène.

Demain : jour de repos, au programme RAN.

Fleur

Jour Un des répétitions du « Dom Juan » pour le Théâtre Nô

Ca y est, nous attaquons « Dom Juan » pour le Théâtre Nô avec des élèves du Lycée Paul Cézanne d’Aix-en-Provence. Nous serons ensemble toute la semaine. Programme : découverte du jeu masqué, des formes orientales.. tout cela chargé de mes quinze jours de stage au Théâtre du Soleil où j’ai pu après treize ans, retrouver Ariane Mnouchkine… Pour le soir : petit concoctage de films japonais : Kurosawa en tête.

Mais pour libérer mon temps de préparation de ces journées éprouvantes, je laisse la parole aux jeunes. Avec chaque soir, un de ces apprentis acteurs qui a pour mission de raconter la journée écoulée….

Premier jour !

« Il faut que tu vois! Arrête de faire tourner la machine là-haut! » dixit Alexandre Ferran
Si tu n’as pas cinq ans, vas-t-en !
La séance de répétition se déroule ainsi : chacun notre tour, seul ou à deux, nous improvisons à partir d’une situation.
Le metteur en scène nous accompagne dans notre jeu d’acteur (en herbe) nous reprend, nous dicte des comportements, des gestes et nous aide à donner vie à l’imaginaire. Ces séries d’improvisation sont des exercices pour travailler le jeu de l’acteur. Il n’y a aucune parole ou très peu.
Or, il ne suffit pas d’imaginer mais de vivre et de transmettre à l’autre nos visions et nos émotions.
Le début fut laborieux et épineux mais le jeu du maquillage est une jolie exploration. Jouer avec les ombres et les lumières et les différentes expressions que peuvent prendre le visage est difficile. A la fin, il faut que ce maquillage soit un vrai masque.
Les costumes nous plongent dans la peau d’un personnage indéfini. C’est Alexandre qui nous propose une situation dans laquelle nous devons nous immerger au péril de se noyer. « Il faut être dans l’expressivité mais pas dans la démonstration. » Là réside une des difficultés que nous devons surmonter.

Enfin, la soirée fut consacrée au film de Kurosawa, « Les seps samouraïs ». G R A N D I O S E

Sidney

Beaucoup de silence…

Beaucoup de silence…
C’est le temps des mots qui manque et surtout la poussière pas levée sur ce blog enterré …
Mais je suis toujours là, bien en vie, bien en actes, bien réveillé.
Les projets sont nombreux, les risques aussi !

J’essaye de ne pas être focalisé complètement sur le Japon, mais c’est difficile de ne pas plonger tout entier. Tout serait tellement plus simple alors. Ecrire ce spectacle sur Zeami, préparer mon voyage, mettre en place les partenariats….

Il me faut garder les pieds sur terre, encore, encore, encore. Attendre que les regards se posent là et y croient. Alors, je continue ma vie de technicien (il le faut, il le faut, il le faut… chaque jour, je dois me le rappeler) tout en utilisant mon temps libre pour avancer sur les projets.

Il y a

• « Dom Juan » au Théâtre Nô d’Aix en Provence avec les Options Théâtre du Lycée Paul Cézanne

• « Le Dit des Heike » mis en musique pour le Festival Musique dans la Rue (j’attends la confirmation)

• « Picasso et les Cubes » pour le festival C’est Sud d’Aix-en-Provence (j’attends la confirmation)

• « Un An au Pays du Nô » à la Villa Kujoyama de Kyôto pour l’année 2010 (j’attends la réponse d’ici mai) avec la réécriture pour la scène du roman « Le Démon du Nô » de Nobuko Albery et la création d’une version contemporaine d' »Atsumori » avec une Compagnie Japonaise.

• La reprise de « Elle Attend » ( je vous mets un lien si vous voulez en voir un extrait…)

Les Assises de la Culture !!!!

Ce soir, réunion au sommet…

« Assises de la Culture en Région PACA »… un bien grand titre, non ?

Comme cette année j’ai décidé de prendre les choses autrement, je me mets sur mon 31, j’appelle Fred ( l’éclairagiste du Studio du Soleil) et hop, direction la Friche Belle de Mai pour aller écouter ce que ceux qui sont en place ont à raconter. Bien sûr, tout le monde est là. C’est que Marseille va être Capitale Européenne de la Culture en 2013 et ici, il y a une grande inquiétude de voir partir ces budgets dans des mains d’artistes qui ne sont pas d’ici.

Que c’est rasant ces discussions politiques où soit disant sont invités à intervenir les acteurs culturels locaux. Nous sommes entre 300 et 500. Imaginez, si tout le monde se mettait à parler… Pourtant, c’est sûrement ce qu’il faudrait faire. Quelques uns interviennent. Le plus souvent sur des problématiques personnelles dues au retrait des subventions. Quelques idées tout de même se font entendre. Ca parle d’Europe et d’accompagnement pour établir ces dossiers complexes. Ca parle de financement privé et d’accompagnement des PME pour leur apprendre à devenir des mécènes. Ca bafouilles aussi (ça c’est moi !). Ca lyrise, ça s’envole, ça retombe…

Mais bon, finalement nous rentrons à la maison sans avoir ressenti de vraies avancées ou de vraies ouvertures. Quand une situation est si tendue, chacun pense à sa peau, veut se défendre. Déjà que nous souffrions du manque de moyens et de reconnaissance ici, avant tous ces durcissements, alors là, c’est pas prêt de se calmer.

Sauf qu’au plus profond du malaise vient souvent le souffle du renouveau. Comme l’expliquait un des intervenants (un homme vraiment intéressant, celui-là.. pas un politique, non, plutôt du genre philosophe ou sociologue !) le mot « Crise » en chinois est composé de deux idéogrammes ; d’une part « Danger » et de l’autre « Renouveau, espoir ». Nous nous en rapprochons chaque jour de cette « Crise », mais nous n’y sommes pas encore. Sauf que les vents annonciateurs des désastres qui sifflent depuis quelques temps se mettent à enfler à vue d’oeil.

Parés pour la tempête ?!

Petite forme…

Rose F, Décembre 2006 – A.Ferran

Petite forme ce soir…

Les jours passent, et leur flot d’actes m’éloignent de ce que j’ai à faire…
Bien sûr, c’est important de trouver des endroits où jouer, des sous pour créer, de regarder loin devant ce qu’il faudra inventer, imaginer pour être à peu près « dans le coup », d’aller à la rencontre de ceux qui décident, aux réunions, aux ouvertures de saison…
Mais moi, là-dedans. Moi et ce que j’ai à dire ? Et les textes qui sont là juste derrière et qui ne s’écrivent pas ? Et la musique qui voudrait aller s’étendre sur des espaces aménagés pour ça et ne pas juste s’esquisser avant de replonger dans le chaos de ce cerveau trop sollicité ?! Et les pièces que je rêve de voir s’écrire sur des plateaux obscurs pour qu’enfin elles s’éclairent et transpercent ?
Si tout le temps passé à essayer de vendre, de créer les opportunités, je les passais à ce que je suis venu faire ici, c’est à dire, faire, créer, aligner ces mots qui ne se sont pas encore dits et que quelqu’un là dehors attend, ne serait-ce pas plus juste ? Plus logique ?!
C’est tellement plus important. Au final, tellement plus que tout ce rien mis en branle parce que justement tant de ceux qui sont là n’ont rien à dire, ni à faire.

Comment faire alors ? Je ne peux pas dédoubler mes journées ! M’abstraire de la vie quotidienne et laisser ceux que j’aime et qui déjà se plaignent de n’avoir que mon dos à contempler !

Un jour, j’aurai la place. Je pourrai choisir. Soit parce que je me déciderai à céder, soit parce qu’à force de combats les portes s’ouvriront enfin, me laissant libre de mettre en oeuvre ce qui vraiment compte et n’appartient qu’à moi.

Mais là, ce soir, je souffre. Je suis fatigué ! L’impression de perdre mon temps, de ne rien faire, de ne rien inscrire. Alors que mes journées sont pleines de 9h du matin à 22h ! Tous les jours !

Le bon côté de tout ça, c’est que le dedans prend le dessus et qu’il est sûr que les semaines qui arrivent seront aux couleurs de la création. Parce qu’un moment, plus rien ni personne ne peut empêcher ça !

Et là, je sens que ça arrive….

Allez, bon week-end !

Oups… et Dimanche, c’est jour du seigneur. Du coup, pas de message ! Voilà !

Un petit calendrier des spectacles à voir…

Ce soir, je vais faire vite.
Je n’ai pas vu Spiderman 3 (désolé Fred), mais j’ai fini de regarder « Angel-A » de Luc Besson. Pourquoi faut-il que ce monsieur se croit apte à écrire des scénarios ? C’est bien dommage… parce que l’image, elle est assez jolie, efficace, tranchée. Le texte ?! Quel texte… mon dieu, nous voilà chez les Bisounours où tout le monde il est noir ou il est blanc. Il y a le gentil et les méchants. Le gentil, il est méchant parce qu’il s’aime pas, mais voilà un ange tombé du ciel, avec des jambes de dix mètres de long et une jupe franchement indécente (c’en est choquant dans certains passages du film!) qui lui dit : Dis je t’aime. Le gentil qui se croit méchant le dit et « Oh ! Miracle ! « Il devient gentil gentil et il sauve l’ange qui était gentille méchante et pour finir, ils tombent amoureux. Ouah !!!!
Si vous voulez un film sur les anges, je vous conseille plutôt « Les Ailes du désir ». mais bon, à vous de voir…

Ah oui, le titre…
J’ai sélectionné quelques spectacles à ne pas manquer dans le coin. Je vous mets en lien un agenda qui vous permet de lire cette séléction sur le votre. Soit sur google agenda, soit (et c’est dix fois mieux) sur ical (le logiciel Mac).

webcal://www.box.net/dav/les%20spectacles%20d’Alex%20en%20PACA.ics

Cliquez sur le lien. Dans la fenêtre qui s’ouvre, entrez

Nom d’utilisateur : alexef@free.fr
mot de passe : alexef

et laissez faire le travail.

Le calendrier est mis à jour et cette mise à jour se fait automatiquement sur votre agenda.

Vous voilà abonné au calendrier des spectacles (Théâtre avec quelques soupçons de Danse) sélectionnés par mes soins sur la région et qui sont soit des découvertes, soit des spectacles à ne manquer sous aucun prétexte.

Je reste ouvert aux commentaires que vous avez à émettre sur ce calendrier et ferai mon possible pour l’améliorer.

Pas de vexation… il y a des spectacles qui passent et que soit, je n’ai pas vu, soit je ne connais pas… et dieu sait que je suis ignorant ! (Mais comment ne pas l’être quand on mesure la production qu’il y a en spectacle vivant)

Et puis, tout cela est histoire de goût… n’est-ce pas ?!

Et voilà !!!!

Et voilà que deux jours après avoir fait la promesse de venir vous voir tous les soirs, je râte déjà un rendez-vous ! Bonnet d’âne pour votre jeune metteur en scène…


Je pense le breveter rapidement. Un accessoire immanquable pour tous ceux qui trouvent les casques trop encombrants et qui n’ont pas peur du ridicule. Très pratique, le sac plastique se glisse dans la poche et est toujours là en cas de besoin.
Par contre, il faut le choisir bien ajusté si vous voulez que le coussin d’air puisse vous protéger des chocs de la vie quotidienne !
Allez… je vous offre le tuyau et gratuitement. C’est jour de chance ! Promis, je n’exigerai pas de droits si je vous croise affubler de mon bonnet plastique ! qui, soit dit en passant, donne un air très british à la « Robin’s Wood », une fois les lanières inversées… Astucieux, non ?

Qui as dit que les « théâtreux » ne savaient pas s’habiller ?!

J’ai eu une belle journée aujourd’hui, une belle rencontre aussi : Jean-Sébastien Gaydon, chargé à la programmation culturelle à la Mairie d’Aix en Provence. Je lui ai présenté ce que pourrait être l’ossature de l’événement sur Picasso et ma foi, il a semblé être plutôt séduit. Ne reste plus qu’à mettre sur pied un joli dossier bien ficellé et à espérer que ceux qui travaillent avec lui et Thierry Roche montrent le même enthousiasme.
En tout cas, voilà deux personnes qui semblent aêtre convaincus de ce que la Culture peut offrir et transformer et ce n’est pas tous les jours que nous croisons des personnages tels qu’eux… malheureusement.
Bon, allez… ce soir c’est décompression. Je vais aller regarder Spiderman 3 sous les conseils avisés de mon éclairagiste préféré. « L’Araignée, l »Araignée… »

A demain !

P.S. Merci Laura pour tes passages et pour tes mots…

dodo

Elisabeth Ciccoli dans « Elle Attend », l’Astronef 2004 (image vidéo)

La nuit d’hier fut courte, trop courte. Et la journée longue, très longue. Passer relever le courrier, regarder sur google analytics le trafic de la journée et m’en tenir à cette promesse : « Tous les soirs ! » Mais là… dodo !