Compte rendu de mercredi 25. La séance fut courte mais nous n’étions pas pour autant des loutres.

Étaient présents : Aude, Gaël, Antoine, Jeanne, Alexandre.

« 
Je prends tout,
Je trop trop joue.
Mangeuse de ce qu’ils donnent.
Ici on pense avec le ventre et je souris à l’intérieur comme d’habitude.
J’ai leurs vitaux sur le dos.
Parce que j’ai la possibilité d’être traversé par… »

Jeanne F.

Quoi de mieux après un début de semaine au vent froid
qu’un bon quart d’heure d’étirements et d’assouplissements en petit comité
sur une moquette grisâtre de poussière et de déchets scolaires ?
Pour « clore le début de séance », on enchaine sur quelques mouvements
d’aïkido, nécessaires pour se plonger dans l’univers japonais.
Deux par deux, nous sommes face à face et l’un tient les poignets de l’autre.
On renverse son partenaire dans un simple mouvement sûr et concentré pour qu’il se retrouve dos sur le sol.

Se servir de la force de ses doigts comme de la lame d’un sabre,
Et se repositionner dans la même énergie tout en gardant ce flux
dans l’esprit.

Difficile d’expliquer clairement le déroulement du mouvement.
Mais cet exercice est aussi utile pour finir de s’étirer dans cette forme de danse martial.

Au hasard d’un déplacement et de l’idée des techniques du théâtre Nô,
nous avons gouté, un fragment de seconde, à ce que doit être l’art de marcher sur cette Scène Ancestrale.

Ensuite, nous nous sommes mis en cercle et avons pris possession des livres qu’Alexandre avait mis à notre disposition. Ces livres se composaient principalement de grandes pages blanches où, sur la surface, une petite phrase poétique écrite en calligraphie japonaise s’étalait, avec traduction s’il vous plait :

Des Haiku de Buson, Issa et Bashô.

Chacun à son tour, après avoir pris le temps qu’il fallait pour retourner tous les mots dans sa tête, échapper à toute forme de pollution extérieure, à notre cocon, pour n’avoir que la mission divine de l’acteur à accomplir,

Celle-ci étant, cette fois-ci, d’illustrer corporellement et de façon claire et simple, ces petites phrases pleines de sens. Faire de notre corps un trait souple et léger tel celui d’un pinceau sur la feuille de riz.

La séance se termine déjà. Alexandre nous lit un extrait de la réécriture qu’il a faite du Dit Des Heike.

Et là, place au rêve et à l’imagination.

Et rien que l’énumération de ces nombreux noms japonais est un voyage.

Faute de temps, nous remettons à la semaine prochaine la suite : le récit sur scène de l’histoire du Sire de Kiso avec les mots improvisés et désordonnés de la mauvaise troupe de Nô que nous formons désormais.

La relativité du temps n’a pas joué en notre faveur. Ce fut court. Ce fut trop court. « 

Antoine-Baptiste et Jeanne, le 25 mars 2009.

« très mauvaise troupe de théâtre Nô »: compte-rendu de la séance du mercredi 18 mars 2009

Enfin, avec presque 24 heures de retard, le compte-rendu se rend dans ma boîte aux lettres virtuelle. 😉

« Mercredi 18 mars 2009

Première séance réunissant la petite « compagnie »

16 heure : début de la séance. La sérénité commence à saturer l’espace. Les huit jeunes « acteurs » se détendent lentement, paisiblement. Ensuite, lorsque les muscles sont bien relâchés et que l’esprit s’est fait légé, le metteur en scène débute la scéance par des conseils et une lecture.
Alexandre nous abreuve de discours directs et nécessaires à la formation d’un comédien en-devenir. L’altruisme, l’humilité, l’implication du corps et de l’âme, l’enthousiasme, la vitalité. A propos de la vitalité qui anime les corps et les pensées des huit « acteurs » libres et en bonne santé que nous sommes, Alexandre insista longuement. Un passage magnifique de Une connaissance inutile écrit par Charlotte Delbo fut lu.

~pause~
(cigarette)

Un moment plus tard, une série d’excercices commencent.
Le premier exercice consiste à marcher de telle sorte que le buste soit tiré vers l’avant par un fil incassable. Les corps doivent être perpendiculaires au ciel. Ils doivent être étirés verticalement, tirés par le ciel et la terre. Les corps doivent s’imposer sur la scène et imposer leur rythme. Le spectateur doit ressentir l’harmonie et la justesse qui modèlent les corps. Cette marche joyeuse est entrecoupée par la voix du metteur en scène. Ce dernier ordonne aux « acteurs » de s’arrêter, les yeux fermés. Il met à l’épreuve notre instinct : « De quelle couleur sont les chaussettes de Jane ? Où se trouve Antoine-Baptiste ? ». Cet exercice vise à développer notre capacité à être attentif à l’autre tout en restant intègre à notre personnage.

Puis, les « acteurs » arrêtent de marcher. Le metteur en scène nous demande de nous allonger en suivant une grande expiration.
Les corps sont entièrement allongés sur le sol. Maintenant, il s’agit de nous relever tous en même temps, les yeux fermés, instinctivement. L’instinct est la seule lanterne qui puisse éclairer les « acteurs » à ce moment. Cet exercice fut très difficile à réaliser.

Tous en ligne devant le metteur en scène, la règle reste la même : écouter son instinct et placer son corps sous le joug des énergies qui nous dominent. Nous sommes à genoux, les jambes pliées. Le but est de se mettre sur la plante des pieds sans s’aider des bras. Un impulsion vers la haut seule doit suffir.

Exercice suivant : être seul sur scène et oser dire son prénom. Chacun à tour de rôle se place au centre de la scène, gardien de l’espace qu’il occupe psychiquement et physiquement, monopolisant le regard des autres. La difficulté est grande. Assumer sa présence n’est pas chose facile.
Pour finir la séance Alexandre nous donne quelques conseils vitaux.

Terminus : tous le monde descend du nuage, il est l’heure d’affronter la société, de nouveau.

Sidney

Compte-rendu fait le 19 mars 2009″

A-t-on besoin d’un transport pour voyager? Quel est il?

Image du « Fisher King » de Terry Gilliam

Encore un exercice demandé… Chaque fois que je fais travailler les options-théâtre et ce jour-çi, c’était au tour d’Antoine-Baptiste, je leur donne à charge d’écrire un compte-rendu. Hier, nous nous retrouvions pour travailler un texte qu’il présentera au bac pour l’option légère, à côté du gros programme qu’il a en option-lourde. A lui la parole !

« 
Cet après midi, le devoir fut très clair: « Antoine-Baptiste, fais moi voyager. »

Il a fallut que j’attende 19 ans de ma vie, pour enfin entendre une telle phrase ! Ce genre de phrase qui vous fait frémir et ressentir le moindre vaisseau sanguin de votre corps. Un genre d’huile qui, poussé par un seul battement de coeur vous purifie la circulation artistique qui est en chacun de nous.

Dans la détonation de ces mots, Alexandre en rajouta quelques uns, ceux qui sont essentiels pour marcher droit, dans une bonne direction, « ne rien avoir à prouver, et se donner. » Une notion qu’il me faut enregistrer.

Aussi, j’eus droit à quelques minutes de préparations, de mise en marche de mon appareil, le temps qu’Alexandre s’étire, se détende de sa semaine de course. J’en profitais pour en faire de même mais aussi pour me concentrer et oublier l’aspect négatif et secondaire de la semaine qui prenait fin à chaque expiration.

Avec un démarrage difficile, et une idée du personnage encore trop peu claire, je me lance dans ce défit de partage.

C’est alors que je vois toute les rayures et le disfonctionnement de mon petit parcourt. Je vois que je n’ai pas pris suffisamment d’élan et que je n’étais passur la meilleure piste. Mais Alexandre est là, et me pousse avec une agilité surprenante, comme toujours. Il me pris par la main, comme jamais on l’a fait. Comme des frères d’armes qui s’attrapent par les poignets. Et ce fut immédiat.

En peu de temps je compris que la meilleure des pistes serait celle de l’immersion, j’ai plongé, tant bien que mal, et j’ai nagé vers le fond découvrant des abysses secrets, et étant surpris par « ces flocons aimants et phosphorescents », attiré par le « tourbillonnement magnétique », et émerveillé par la plume que je touchais; je compris que je voyageais, transportant avec moi Alexandre.

Ce fut court. Car le texte à cette particularité d’être extrêmement vivant, et difficilement,
linéaire. Ce texte est fou.

Une grande satisfaction m’envahit quand Alexandre, me remercia ! Cette fierté dont il me parle secrètement, je l’ai ressentit à cette instant, à la pause clope. Un sourire qui permet de voir l’air circuler à travers cet homme.

Je suis content de moi. Et je meurs d’envie de remonter sur scène et de recommencer, encore et encore. Mais je me dis qu’il faut que je préserve ce genre de plaisir, pour que lorsque je les partage ils soient encore tout frais ! En attendant, je vais les travailler, les perfectionner, sous les conseils bien placés d’Alexandre.

Nous avons finis la séance en découpant le texte, et restant dans cette bonne ambiance, celle du voyage.

Mon travail d’acteur consiste maintenant à construire et perfectionner mon personnage, je regarde donc les films qui y sont liés, j’y prend beaucoup de plaisir, et révèle les choses qui me paraissent importantes. L’architecture de mon personnage n’est pas encore bien claire, il me faut y travailler et je décide de m’impliquer comme il se doit à la naissance de ce fou.

« La plume d’ange » de Nougaro… J’avoue n’avoir jamais écouter la chanson, si il y en a une, et c’est peut-être mieux ainsi. Je ne ferais pas une présentation linéaire de ce texte, quoi qu’elle soit nécessaire pour le dossier que j’aurai à rendre, le jour de l’examen… Mais ce texte, que m’a présenté Alexandre, me tient à coeur, non seulement parce que c’est Alexandre qui me l’a proposé, mais aussi parce que c’est un texte ambiguë, un texte joueur, un texte FOU, et qui
correspond littérairement à ce qui me fais vibrer. J’attends par là qu’il y a beaucoup à tirer de ces mots, scéniquement.

De plus, le grand arbre présent dans le texte me fait penser à ce grand artiste que je découvre à chaque instant et que me fait découvrir les aspects secrets et mystiques du monde dans lequel j’évolue petit à petit et dans lequel il me guide. Alexandre Ferran.

Cet après midi j’ai compris qu’il y a d’innombrable moyen de transport pour voyager. Ne serait que pour atteindre le Studio…

Mais qu’on oublie souvent le principal. Nous. Notre être et ce qu’il contient, nos passions, nos envies, nos conditions, etc….

Alexandre m’a rappelé que par l’attitude, la voix, le corps et les détails, nous pouvons transporter qui que ce soit qui est à l’écoute. Et si il ne l’est pas, alors il faut aller le chercher. Ainsi nous pourrions changer tout ce qui déplait tant dans nos quotidiens.

Antoine-Baptiste »

A titre d’information : les films que je lui ai proposé pour travailler sur la folie : « L’Armée des 12 singes », « Vol Au dessus d’un nid de coucou », « The Fisher King », « Gilbert Grape » et « Je suis un Cybord ».

Vendredi – dernier jour…

Encore une fois il fut difficile de sortir du lit et d’affronter la fraicheur matinale, mais le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, alors il faut s’activer. Après un bon petit déj’, nous rassemblons quelques affaires et nous serrons dans le bolide d’Alex – rebaptisé pour l’occasion « Faucon Millénium ».

Quelques minutes plus tard nous sommes au Studio du Soleil, et là déjà, les sourires s’affichent : c’est l’heure du maquillage, l’heure de revêtir nos masques. Je remarque que les traits de crayons sont plus nets, que le geste est plus précis, déjà mes acolytes et moi s’effaçons pour laisser place à un Dom Juan effrayant, un Sganarelle ivrogne, un paysan pleutre ou encore une Done Elvire vieillarde.

Un regard d’Alexandre nous indique que nous sommes en retard et qu’il est temps de revêtir nos costumes, s’en suit un briefing sur le travail à effectuer, et bientôt apparaissent sur scène deux valets : Sgnarelle et Gusman, fumant tour a tour une pipe (aux effets dévastateurs) , et échangeant quelques confidence sur leur maitres respectifs.

La prestation prend fin avec les remarques et indications d’Alexandre, mais aussi des autres comédiens novices.

Au studio, le temps défile plus vite que les notes sous les doigts du pianiste, et bientôt nous reprenons la direction de cette maison de campagne au charme intemporel, la matinée s’achève devant une bonne salade de riz ( que j’assaisonne avec passion !).

Le repas se finit à peine qu’Alexandre nous informe sur notre travail de cet après midi : se mettre dans la peau de comédiens japonais interprétant « Dom Juan » devant l’Empereur et 800 personnes..

Moins d’une heure plus tard , nous revoici au Studio, un dernier coup de pinceau pour rattraper le maquillage, nous enfilons nos costumes, perruques ou couvres chef, nous nous remémorons l’ensemble des Actes et scènes et nous partageons les différents rôles.

La voix d’Alexandre nous rappelle que nous sommes en retard et que l’Empereur nous fera couper la tête si nous le faisons attendre, alors nous jetons un dernier regard à nos notes, et prenons place sur les planche d’un authentique théâtre Nô, quelque part dans un village, prés de Kyoto.

La musique des tambour et des flutes résonne, les personnages entrent en scène, tâtonnent, hésitent, se gamèlent, se rattrapent, le doute les dissipent et en 10 minutes notre public se décomposent, s’en va en soupirant, le décors du théâtre se dissout et l’Empereur, accroupi au fond de la salle, délivre sa sentence !

C’est l’heure du réglage de compte, du coup de gueule, des regards inquiets, Alexandre nous met face a notre échec, à notre manque d’investissement, d’honnêteté et je vois apparaitre le spectre maussade de la culpabilité.Nous nous accordons une courte pause et reprenons l’exercice, car rester sur un échec est prohibé, alors nous réarmons notre courage, car aujourd’hui c’est l’Empereur qui s’est déplacé pour voir « Dom Juan » et nous ne pouvons pas le décevoir.

Cette nouvelle prestation se déroule mieux, les indications d’Alex nous soutiennent et nous aident, les comédiens sont plus à l’écoute de leurs camarades, et l’on peux voir sur scène un Sganarelle s’étouffant avec sa pipe, une Done Elvire rabougrie à cheval sur son valet, ou encore un concours de beauté à la mode paysanne.

La prestation s’achève, ainsi que notre journée et notre séjour, par un débriefing complet, nous nous démaquillons, et retirons nos costumes.

Le stage prend fin, mais bientôt nous serons à nouveau réunis que ce soit au Studio ou au Lycée Cézanne, nous allons mettre ce projet en place en vue d’offrir aux Aixois un billet express pour le Japon médiéval et l’univers du théâtre Nô .

Gaël

Quatrième Journée du « Dom Juan » pour le Théâtre Nô

Quatrième jour !

C’est après une nuit bercée par les toux et les nez encombrés que la petite troupe se lève en douceur.
Le soleil pointe timidement de ses fins rayons les arbres et les champs encore plongés dans la rosée du matin.

Après que la voiture eut du mal à se réveiller elle aussi, nous arrivâmes au Studio, l’esprit vierge et apte à la création.
Cet art, qui commence à être un rituel, qu’est celui du maquillage, nous transporte petit à petit dans le coeur du personnage
auquel nous donnons vie au fur et à mesure des coups de pinceaux et autre crayons gras.

La Séance commence. Les acteurs en herbe écoutent attentivement les nouveaux versets du Metteur en Scène.
Ses premiers mots furent donc l’apologie de la ponctualité et de la disponibilité de l’Acteur. En effet, celui ci
se doit d’étudier ses priorités. Donner en vie et travailler l’acteur qui est en nous ou entretenir le bien être de notre être humain?

Grâce aux interventions d’Alexandre sur l’Acteur et ses relations avec le ou les personnages, ou même le monde, cette semaine ne devient pas une simple initiation au Nô mais également « un cour du savoir vivre de l’Acteur. »

Aussi, Alexandre insiste surtout sur l’importance de chaque chose dans l’espace scénique. L’Acteur doit prendre en considération tout ce qui l’entoure et ne doit pas hésiter à le dupliquer dans son esprit pour lui donner de l’importance. Ainsi, je ne présente pas dans un espace scénique qui pourrait réduire et nuire à l’intensité de mes actes, mais dans une immense salle, devant de Grandes Personnes face auxquelles je dois faire mes preuves. L’Acteur s’implique donc autant sur une petite scène que sur un immense plateau.
Reste à nos jeunes disciples de réussir à l’appliquer…

Aujourd’hui le travail se fait texte en main, avec la mise en pratique des idées réfléchies la veille par les Apprentis Comédiens.
Toujours sur le thème de l’improvisation, mais cette fois ci plus ciblé par les enjeux du texte, les scènes et les personnages défilent sagement dans le chenal des idées, guidé et dirigé par Alexandre.
Ce mélange du Nô et d’un texte aussi classique que « Dom Juan » permet de faire de nombreuses découvertes; tant sur la recherche des propres capacités de chacun à s’investir et offrir de soi, que dans la forme de la représentation en elle même. Ainsi, en étant spectateur, on observe une nouvelle version plus originale et surprenante du texte classique de Molière.

Chacun possède des points positifs et d’autres à développer. Il est important que chaque protagoniste s’implique et arrive à faire la coupure entre le monde réel et l’espace scénique, pour offrir une totale immersion dans le personnage et ses particularités.

Les travaux se font de plus en plus intéressants et profonds, se qui donne la dimension mystique et si précieuse du théâtre d’Alexandre.

Mais la fin de semaine arrive très rapidement, tachons de profiter de ces derniers instants, avant que le manque s’installe.

Antoine-Baptiste, la tête dans un nuage scénique.

Jour Deux du « Dom Juan » pour le Théâtre Nô

Deuxième jour !

9h30, une belle journée en perspective, le soleil pointe le bout de son nez au Studio.
Filles et garçons accueillent un participant de passage, Mathieu, qui vient jeter un oeil à nos travaux, et s’immerger pour un jour dans le Théâtre Nô. Nous commençons, comme il se doit, par nous maquiller. Certains tâtonnent encore, tandis que chez d’autres, on voit déjà le personnage de substitution prendre vie. On apprend à concrétiser notre idée, en traçant sur nos visages des traits d’expression significatifs. L’ensemble constitue des variantes d’épaisseur, de couleur et d’aspect. Plus le travail avance, plus les traits sont justes et l’ensemble harmonieux. Pourtant, nous avons trop peu d’expérience pour tendre à cet équilibre; c’est le début d’un apprentissage laborieux dans lequel nous guide Alexandre. Rapidement, nous enfilons nos costumes. Cette étape n’a pas encore été approfondie, mais nous avançons pas à pas.
Viennent alors les improvisations, toujours en partant d’une situation donnée par Alexandre, nous construisons l’espace dans lequel nous avançons; la scène devient alors un lieu magique. C’est une forêt traversée par une rivière, en vieux temple en ruine, un champs désertique… Il faut y croire. Etre vrai pour faire marcher l’illusion mais, cependant, ne pas être soi. Ample difficulté! C’est le moment de faire des concessions, ou notre ego risque d’en prendre un coup. Nous comprenons que le théâtre repose aussi sur la confiance mutuelle entre l’acteur et le metteur en scène.

Demain : jour de repos, au programme RAN.

Fleur

Jour Un des répétitions du « Dom Juan » pour le Théâtre Nô

Ca y est, nous attaquons « Dom Juan » pour le Théâtre Nô avec des élèves du Lycée Paul Cézanne d’Aix-en-Provence. Nous serons ensemble toute la semaine. Programme : découverte du jeu masqué, des formes orientales.. tout cela chargé de mes quinze jours de stage au Théâtre du Soleil où j’ai pu après treize ans, retrouver Ariane Mnouchkine… Pour le soir : petit concoctage de films japonais : Kurosawa en tête.

Mais pour libérer mon temps de préparation de ces journées éprouvantes, je laisse la parole aux jeunes. Avec chaque soir, un de ces apprentis acteurs qui a pour mission de raconter la journée écoulée….

Premier jour !

« Il faut que tu vois! Arrête de faire tourner la machine là-haut! » dixit Alexandre Ferran
Si tu n’as pas cinq ans, vas-t-en !
La séance de répétition se déroule ainsi : chacun notre tour, seul ou à deux, nous improvisons à partir d’une situation.
Le metteur en scène nous accompagne dans notre jeu d’acteur (en herbe) nous reprend, nous dicte des comportements, des gestes et nous aide à donner vie à l’imaginaire. Ces séries d’improvisation sont des exercices pour travailler le jeu de l’acteur. Il n’y a aucune parole ou très peu.
Or, il ne suffit pas d’imaginer mais de vivre et de transmettre à l’autre nos visions et nos émotions.
Le début fut laborieux et épineux mais le jeu du maquillage est une jolie exploration. Jouer avec les ombres et les lumières et les différentes expressions que peuvent prendre le visage est difficile. A la fin, il faut que ce maquillage soit un vrai masque.
Les costumes nous plongent dans la peau d’un personnage indéfini. C’est Alexandre qui nous propose une situation dans laquelle nous devons nous immerger au péril de se noyer. « Il faut être dans l’expressivité mais pas dans la démonstration. » Là réside une des difficultés que nous devons surmonter.

Enfin, la soirée fut consacrée au film de Kurosawa, « Les seps samouraïs ». G R A N D I O S E

Sidney