La Fidélité

Marcher sur la tête…

Je ne rencontre plus très souvent la colère et pourtant…

Pourtant, quand je regarde les êtres que j’aime et que, malgré moi, je deviens spectateur de ces déchirements, je me demande quand nous entamerons le réel travail qui nous attend.

Qu’est ce que l’amour ? Et comment en sommes-nous arrivés, tels des animaux, à nous perdre dans de stériles désirs capables de tant remuer la surface qu’il en devient impossible de distinguer le fond.

Croyez-vous que changer de partenaire puisse réellement changer ce que vous êtes ?! Croyez-vous que de baver sur l’homme ou la femme d’un autre, que vos mots pour leurs jolies formes, que vos désirs bestiaux nous mènent vers nous même, vers notre bonheur ? Ou pensez-vous que nous soyons irrémédiablement attachés à ce mode de rapports tout simplement parce que nos parents et grands-parents avant nous s’y sont vautrés ? Vous pensez que l’homme est fait ainsi ?! Dans son âme, dans son fondement ?! Cet être capable d’apprécier la beauté d’un coucher de soleil, de dessiner le monde à la pointe de ses mots à chaque instant ?! Et là, il n’a plus de pouvoir ?! Qu’il ne peut que subir ?! Que lui, le soit disant maitre deviendrait le jouet de ses émois ?! Et vous vous demandez encore pourquoi tout est si compliqué dans votre vie, dans votre tête quand vous n’êtes même pas capables d’avoir la rigueur de vous en tenir à vos propres choix ?!

J’ai honte ! Pour les enfants que vous avez vomis à cette terre et qui sont les jouets de vos infantilités ! Comme ces putains de barbie ! J’ai honte. De ce que vous présentez de nous ! Ne venez pas me dire : « je suis ton ami », « j’aime », « tu peux compter sur moi », vos mots n’ont pas de poids. Pas plus que les pubs qui vous martèlent le cerveau et que vous finissez par prendre pour argent comptant.

Vous êtes malheureux ? Perdus ? Et bien travaillez sur vous-même ! Cessez de fuir ! Vous êtes responsables ! De chaque mort, de chaque dérive, de ce monde qui va à vau-l’eau, de toutes les horreurs ! Vous vous trouvez des excuses ?? Mais vous n’êtes pas différents des pires d’entre nous ! Tous ont des excuses ! Rien n’est justifiable. Rien n’est bien ou mal. Mais tout est votre œuvre. La notre à tous. Et les rouages se voilent au départ par de minuscules grains de sables ! Vous pensez que certains devraient être en prison pour ce qu’ils ont commis. En quoi cet enfant battu ou déchiré dans son histoire est-il plus coupable que celui qui a promis de protéger sa famille et qui finalement s’en va. Tout ça, comprenez-vous, parce qu’il ne peut faire autrement… « L’amour, tu comprends… » Non, je ne comprends pas ! Je ne comprends pas qu’on laisse le choix à ceux là. On ne laisse pas un enfant de quatre ans seul faire la cuisine ?! Et bien, ici c’est pareil ! L’être qui se comporte comme cela n’est en rien adulte et encore moins Homme.

Arrêtez de fuir. Faites comme avec vos enfants. Fixez-vous des règles et respectez-les. Devenez des héros. Qu’est-ce qui vous en empêchent ? Soyez des héros et nos enfants voudront en être aussi. Et nous sortirons de ce cycle morbide et débilitant. Ne sommes-nous pas capables de mieux ?

Quand tu te sens perdre l’amour pour ton partenaire, c’est que tu n’en a pas pour toi. C’est tout. C’est sûr, c’est moins romantique…

Après, il existe des cas exceptionnels. Des endroits où l’on est en danger. Où le partenaire peut mettre la vie de l’autre ou des enfants en danger, c’est vrai. Mais, regardez-moi dans les yeux, combien d’entre vous détruisent leur œuvre pour de telles raisons ? La plupart font cela pour fuir, encore et encore, fuir. Si le corps de l’autre perd de son attrait, c’est à votre imagination, à votre courage, à votre force qu’il faut vous en prendre ! Pas à l’autre !

Bien sûr, le fait que j’ai eu à subir cela il y a à peine un an n’est certainement pas pour rien dans ma réaction. Bien sûr, votre silence, votre lâcheté, votre couardise dans telle occurrence n’est pas sans réveiller ma colère. Parce que assister à cela sans dire un mot, comme je pourrais le faire en cet instant est tout aussi criminel et montre combien on peut compter sur ce que vous nommez amitié.

Pauvres vous. Pauvres nous.

Oui, pauvres nous !

Ici, les préceptes que Bouddha a laissé pour nous, laïcs, et qu’il ne suffit qu’à nous d’appliquer pour que ce tissus d’âneries cesse et que s’entrouvre le chemin et toutes ses possibilités. Ces lois, pour ceux qui vacillent, sont à appliquer à la lettre. Alors seulement on peut entrer dans la vie en redressant l’échine et en étant capable de porter le monde que l’on souhaite, seul et donc tous.

RELATIONS ENTRE MARI ET FEMME :

L’amour qui doit les unir est considéré comme presque religieux ou sacré. Il est appelé « vie de famille sacrée ». Maris et femmes doivent être fidèles, respectueux et dévoués, et certains devoirs les lient l’un à l’autre : le mari doit toujours honorer sa femme, il ne doit jamais lui manquer de respect, il doit l’aimer et être fidèle, il doit assurer sa protection et son confort, il doit lui faire plaisir en lui offrant des présents. L’épouse, de son côté, doit prendre soin des affaires du ménage, elle doit accueillir les invités, les amis les parents et les employés, elle doit aimer son mari et lui être fidèle, elle doit sauvegarder leurs biens, elle doit être habile et courageuse dans toutes ses activités.

Bien sûr, de nos jours les  » places » n’ont pas grand sens. Nous sommes et maris et femmes, tour à tour. Mais qui ne respecte pas ces lois ne se respecte pas. Pour avoir passé de nombreuses années dans le déni de ce crédo, je peux vous l’affirmer.

 

Notre caverne de la création

Travail sur la fleur de vie – A.Ferran 2013

Le temps passe ou devrais-je dire : file. Je ne sais plus, en nombre de mois, à combien se compte mon absence ici. Je ne sais plus ce que j’écrivais alors. Pourtant le lien est là. Avec chacun d’entre vous. Je vous connais. Et parfois, je saisis un instant d’échange, malgré l’absence de signes sur cette page. L’entendez-vous cette petite voix qui vous accompagne et vous fait part de ses avancées ? Qui partage avec vous vos doutes, vos croyances, vos découvertes ? Comme si nous étions tous, ici, des amis intimes.
Pour moi, c’est comme cela que je nous ressens. Et je n’ai pas besoin de vos mots pour écouter l’écho de votre présence participative.
J’irai même plus loin… Si vous êtes de ceux qui viennent ici, il y a de grandes chances pour que vous soyez co-auteurs. Ne croyez pas que je m’imagine seul, avançant et donnant des directives à des oisillons, attendant becs ouverts. Non. J’entends. J’entends les mots qui circulent entre nous. J’entends les appels, j’écoute les réflexions, je partage les doutes et les joies. Comme si cette page était une caverne ethérique où parfois nous venons nous retrouver autour d’un feu pour partager nos questions, nos hypothèses, nos avancées.
Peut-être certains d’entre vous ne peuvent encore croire à ces choses. Parce qu’il n’y a nulle preuve de votre sentiment, de vos sensations et qu’on nous a appris à ne surtout pas nous laisser emporter par cela. Nous brandissant la folie, la mise à l’écart… Pourtant, chacun d’entre nous, enfant, entrait dans ces endroits sans se poser de questions. N’étaient-ils pas réels ? Bien sûr que si ! Ils sont juste un peu poussiéreux, livrés à eux-même. Et dans leur cœur (parce qu’ils en ont un) ils attendent votre retour. Patiemment, amoureusement. Ils savent bien que tôt ou tard, ils vous retrouveront. Même l’espace d’un instant même l’espace d’un rêve. Et ils jubileront de redevenir ces lieux magiques qui accompagnaient vos pas. Ces îles imaginaires peuplées de fées et de pirates.
Où croyez-vous aller quand vous plongez le nez dans un roman, une photo, une peinture, un film ? Avez-vous perdu à ce point la mémoire pour ne pas réaliser que tous ces endroits qui défilent dans votre cœur sont les vôtres ?! Voilà juste une clé, une porte pour vous autoriser à y retourner. Rien de plus. L’art est une porte. Une simple porte, une brèche tolérée dans ce monde de carton pâte vers les nôtres. Nos singuliers. Ceux où il n’y avait rien à justifier. Où nous étions les dieux.
Nous sommes des dieux. Nous sommes dieu. Chacun d’entre nous. Le grand Dieu unique. C’est ce que, désespérément l’on tente de vous cacher. Parce que d’être un dans la masse nous enchaîne. Bâillonnés par la peur, le doute. Nous n’osons pas faire vivre ce qui bat au plus profond de nous. « Attention, si tu dépasses la ligne, tu es perdu ! » Quelle ligne ?! Quelle perdition ?! Essayez. Vous verrez bien. On ne se perd que si l’on veut se perdre. Mais si on s’aime, même un tout petit peu, quelle expérience, aussi folle soit-elle, peut vous mettre en danger ? Qu’est-ce que l’on risque ? Est-on en sécurité dans ce monde de l’âge des dinosaures ? Est-on obligatoirement heureux quand on en fait partie ? Tout le monde mange-t-il à sa faim ? Tout le monde a-t-il un toit ? Non, non, non et non. Alors que risque-t-on à s’écarter de la route ? À entrer dans la forêt et retrouver ces cavernes où nous pouvions être en paix ?
Je suis fou. (Fou : « qui a un comportement extravagant »). Oui, fou. Je suis capable d’avoir autour de moi tout ce dont j’ai besoin. Pour cela, il me suffit de le visualiser et de l’incorporer dans mon environnement. Et je l’ai. C’est à moi, avec moi. Ça ne peut pas s’abîmer. Et je peux le garder aussi longtemps que j’en ai besoin.
Je suis fou. Oui, fou. Parfois, je passe la moitié de ma journée à discuter avec des objets. J’écoute leur histoire, les conseils qu’ils me donnent. Et ma foi, pour l’instant, ils ne me trompent jamais. Tout ce que j’ai décidé de faire en les écoutant était, d’une très facile et fluide à réaliser et de deux, toujours très bénéfique pour moi. Depuis, j’ai décidé de ne plus chercher du travail. De ne plus jamais, jamais, jamais, me laisser emmener par la peur. Et tout arrive. Tout seul. C’est comme si j’avais un secrétaire qui s’occupe de tout ce qui est laborieux. Et je peux vous dire qu’il est plus pointilleux que je ne l’ai jamais été.
Je suis fou. Alors qu’importe, je peux tout faire. Je ne regarde plus les informations, ni ne lis les journaux. Je préfère lire les canalisations (channeling), écouter les extraterrestres me raconter leur histoire. Apprendre les origines de l’humanité en écoutant les récits des Atlantes et des Lémuriens. Ça sonne tellement plus juste à mes oreilles et ça nous rend tellement plus beaux.
Je ne dis pas que c’est vrai. Nous ne savons pas ce qui est vrai. Personne. Chacun offre aux autres sa réalité. Certaines résonnent en vous, d’autres non. Certaines font du bien, d’autres non. Pourquoi alors s’empoisonner la vie avec ce qui est douloureux ? Ne serait-ce pas fantastique que tout ceux qui ne peuvent pas manger à leur faim découvrent la nourriture prânique ? N’est-ce pas terrible d’imaginer que certains meurent de faim, de soif, quand il existe un accès à la vie sans nourriture, sans eau ?
Chacun est libre de chercher sa vérité où il le souhaite. Chacun est libre ! On est libre de se brider jusqu’à la mort. Pourquoi pas ?
Mais plus nombreux nous serons à faire valoir notre liberté, plus les chances que notre terre se transforme pour le bien de tous sera effective. Il ne s’agit pas de gueuler, de cracher, de pleurer sur notre sort. Il s’agit de faire vivre ce qui est bon pour chacun d’entre vous et de le partager. Il s’agit d’être toujours à l’écoute de sa sincérité. Il n’y a pas de frontières. Les pensées circulent sur la toile de cette planète, exactement comme sur ce support qu’est internet. Chaque fois que vous grandissez, un arbre est sauvé, une vie est sauvée, voire même plusieurs. Car nous avons en nous des pouvoirs incommensurables.
Alors, je vous en prie, divaguez. Rêvassez. Retrouvez-moi plus souvent dans cette caverne où nous aimons nous retrouver, autour d’un feu fantastique et d’une guitare égrenant les notes pour appeler les étoiles.
Notre pouvoir est si grand…
Odr

Les Grands Bâtisseurs… Et les mots

Est-ce que si les bâtisseurs n’ont rien laissé sur leur passage, ce n’est pas parce que l’écrit est une dimension limitative ?

Je m’explique. Les mots sont tout autant de limites que ce que nous appelons la matière physique. Ils saisissent un flux d’informations, d’émotion qui arrive sous impulsion électrique et n’ont le choix qu’entre tel et tel concept pour se donner à l’autre. C’est un exercice que nous faisons depuis si longtemps que nous n’en mesurons même pas son impact. Mais, rien qu’énoncé ainsi, on mesure, je crois, les limites de l’outils. Suivant les langues, j’ai plus ou moins de mots. Suivant les langues, j’ai, quelques fois, la chance de pouvoir exprimer mes pensées en dessins. Permettant, certainement, un espace d’interprétation plus large, moins limitatif.

C’est exactement comme pour ce que nous voyons. Les choix, la simplification, la conceptualisation, là aussi, a du former, petit à petit, notre œil à simplifier l’expression de ce que cet outils magnifique est capable de recevoir. (Nous traduisons 2000 informations sur les 8 000 000 que nous recevons chaque seconde)

Alors, nous nous extasions que ce que nous observons correspondent si bien à ce que nous avons établi dans nos calculs, modes de vie, etc. La science trouve tout cela simplement extraordinaire ! Mais n’est-pas tout simplement évident ? Les mots, encore une fois, la traduction de cette complexité de flux, d’ondes, de signaux, par quelques concepts souvent assez globaux, ne nous empêchent-ils pas de faire autrement ?

Il faudrait faire l’effort pendant un mois de ne parler que par chant, par exemple. Traduire chaque état, chaque ressenti, par son expression sonore. Alors, au bout d’un certain temps, je suis sûr que nous commencerions à voir les choses d’un œil nouveau. Au sens propre du terme ! Les limites se dissiperaient et peut-être même percevrions-nous, tout ce qui nous entoure, sous forme d’ondes ?

Pour quoi faire, me diriez-vous ? Oui, pour quoi faire… Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui me pousse sans cesse à vouloir voir autrement. Je me dis souvent, moi aussi, que ça ne me mène nulle part. Que c’est une excuse pour ne pas gérer les aléas du quotidien. Au fond, si je suis venu là, je dois faire avec.

Oui, mais si ce monde est le fruit de mon imagination, alors je veux continuer à chercher à le créer plus ressemblant à ce que je souhaiterais qu’il soit ! Et pour cela, il y a une longue route de désapprentissage. Une longue route, souvent solitaire, où l’esprit, tentant de se joindre à l’émotion, ne recule devant aucune contradiction, devant aucun problème même s’il semble insoluble. Il les pointe, les soulève et passe des heures, des jours, des années à tenter de leur donner sens. Un sens propre.

Oui, mais de toute façon, je n’arrive pas à faire autrement. J’ai essayé. De faire taire les questions, de fermer les yeux, d’arrêter ma soif de lectures. De dire : « c’est ainsi » et de m’y tenir. Mais je n’y arrive pas. Immanquablement, je suis rattrapé par ces incessantes remises en question !

De ma fenêtre, je regarde avec affection les uns et les autres. Je m’émerveille devant la force de nos croyances. Quelles qu’elles soient ! Car nulle part ne semble exister de limites, sinon celles que nous nous imposons. Pourquoi un homme arrive-t-il à léviter, pourquoi un cadavre encore malléable, semblant être mort hier, se tient-il ainsi depuis plus de soixante ans, à l’air libre !? Certains êtres ne mangent pas, d’autres meurent de faim. Certaines personnes se réincarnent et le montrent par l’étendue de leurs souvenirs, d’autres se battent avec la mémoire cellulaire de leurs ancêtres. Certains parlent avec Dieu et en font des livres magnifiques, d’autres assurent par somme de calculs la réalité d’un démarrage de l’univers appelé « Big-Bang ». Qui a tord, qui a raison ? Et si tout le monde avait raison ! Et si personne n’avait tord !

Alors comment envisager les jours qui viennent ? Comment s’y positionner ? Que chercher ? Que vouloir ? Comment mettre à profit le champs qu’ouvre ces possibilités ? S’agit-il de profiter de cette compréhension pour créer une réalité merveilleuse, mais toujours illusoire ou de lâcher prise, un cran plus loin, et de chercher par delà ces multiples possibles ? Une équation qui renfermerait tout, le tout ?! Insatiable Quête du Graal !

De cela, tout de même, une ou deux leçons.

– Juger quoi que ce soit ne rime à rien. Chaque jugement est un mur qui se dresse entre vous et l’immensité de vos possibles. Encore plus, si ce jugement est explicite. Car alors, il y va de notre honneur, de notre sérieux, de ne pas ciller devant ce que nous avons arrêté. Et nous changeons à chaque seconde !

– Croire au bien et au mal, au bon et au mauvais, au juste et à l’injuste ne fera que vous froisser au dedans. Des êtres meurent pour cela, à chaque instant. Des frères se déchirent. Des amants se crucifient. À quoi bon ? Je ne dis pas qu’on ne doive pas défendre sa réalité jusqu’à la mort, si c’est ce que nous devons faire, mais en sachant qu’elle n’est pas la bonne, la belle, la juste, mais juste la NOTRE. Celle qui nous convient le mieux.

– Il n’y a pas La réalité, mais des réalités : autant de réalités que d’êtres et il s’agit donc d’écouter et de se mettre vraiment en place de l’autre, si l’on veut avoir une chance d’entr’apercevoir une réalité différente de la notre. Personne ne fait rien pour faire du mal. Personne, je vous l’assure. Même si très souvent les conséquences sont désastreuses.

– S’il est envisageable que j’ai « tout choisi » – dans le sens où j’ai voulu croire – alors je peux essayer de vouloir croire à d’autres choses : à ce qui me fait du bien, à ce qui me rassure, à ce qui me fait rêver. Je ne perds rien à essayer. Et si ça continue à tourner comme je ne le souhaite pas, me dire qu’au fond quelque chose en moi le choisit, peut m’aider à traverser l’épreuve et à garder sur elle un regard distancié, donc rendant la douleur moins brûlante.

C’est tout pour aujourd’hui ?

J’ai envie de le croire. 😉

TRÈS BEAU LIVRE LU RÉCEMMENT :
« Conversations avec Dieu » tome 1 et surtout, oui surtout tome 3

 

Amorcer la descente ! ou le retour sur scène ;)

Lever de soleil sur la banlieue parisienne…Et à nouveau la peau marquée au feu de l’égo. Revenir, redescendre, naître à nouveau, perdre encore, rester là ! Sentir la matière recoller les limites, une à une. Avoir faim, avoir peur, avoir soif. Mais pour la première fois, rester en même temps spectateur et pouvoir rire des codes fixés à l’or noir au fond de chacune de nos cellules.Je reviens d’un long voyage. Je reviens de la mort. Mais pas d’une mort glaciale et triste, non, de la mort vraie. Celle qui ouvre la porte à l’au delà. Celle qui vous propulse dans la dimension du bonheur sans limites, sans concessions. Celle qui décuple votre compréhension et la force de l’amour. Oui, la force de l’amour !Combien de vies, combien de gens, combien d’amour il aura fallu pour qu’un petit rien tel que moi puisse traverser les portes de l’illusion ? Je ne sais pas ! Sûrement bien plus qu’aucun instrument de mesure ne pourrait le dire. Sûrement bien plus que toutes les étoiles accrochées dans nos cieux de papier.Quel cadeau. Terrible et sublime. D’un côté, les autres, ceux avec qui vous avez passé votre vie à construire l’autel de votre personne et qui ne peuvent supporter de lâcher la moindre de vos lettres. De l’autre, l’autre, celui qui nous habite tous et qui parle d’une seule voix parmi tous les êtres et le vivant. Lui qui explose d’un seul élan toutes les limites. « Je » n’existe pas ! « Je » parle vos mots. « Je » pense vos pensées. « Je » est un agrégat formé de souvenirs et de peurs. « Nous » n’a pas de notions, ni de temps, ni d’espace. « Nous » est. Un point c’est tout ! Dans l’instant, il est. Partout, il est. Il ne pose pas la question, il est. Il aime. Chaque éclat de vie qui illumine l’espace. Et chaque éclat est nécessaire. Herbe comme moustique.Un jour, très bientôt, « nous » sera visible par chacun. Et chacun ne sera plus. Sauf pour rire. Sauf pour jouer. Notre vie, notre culture, nos sociétés, la nourriture, l’eau, les maisons, les voitures : un jeu ! Une grande scène où « Nous », en bon parent, nous laisse jouer. À la vie et à la mort. Comme au théâtre ! Quels acteurs magnifiques nous sommes ! Quelle beauté dans cette enfance qui court en tous sens. Si vous pouviez vous voir dans « Nos » yeux ! Les larmes perleraient de toutes vos cellules. Et vous remercieriez le ciel de nous avoir fait si ignorants ! Et de nous avoir laissé la place d’être ces immenses artistes. Le jeu ne connait pas de limites. Le rêve non plus. Les mots sont nos briques. Et nous sommes au moment où l’édifice est sur le point de nous ouvrir grand « notre » vérité. Celle qui me fait fou aujourd’hui et eux handicapés. Celle qui se passe de mots, du va et vient du souffle, de l’air, de la lumière…I’m Back !

Deuxième réponse à Chaterley… Et certainement pas la dernière !

Réponse de Chaterley au message Être père (suite)… Devenir bodhisattva.

Et comme d’habitude ma réponse à la suite

 

« diverses remarques sur ton dernier texte

il n’y a pas de vrai route… Ça serait quoi une vraie route?

La mort est peut-être une porte,

sûre elle est un point final à la vie singulière d’un être humain.

La vie humaine est peut-être rien, vu d’ailleurs mais elle est vue d’ici comme une constellation unique… Elle est une trajectoire d’un système complexe engendré, entre naissance et mort, parsemée d’évènements d’être, de transmissions de créations, de points d’arrêts, de relances… petite constellation singulière qui fait advenir des éléments existentiels pour soi et les autres. Et même si c’est comme une étoile filante dans le temps de l’univers, pour nous humbles humains c’est intégré à notre univers existentiel comme des perles uniques qui participent de nos trajectoires vivantes.

Le « prêt à finir sur la croix », me hérisse… métonymie christique, moment humain historique d’un renfermement du temps..; vous attendiez celui laisse l’attente ouverte : avec moi, sur la croix, c’est fini…Je suis le sauveur…. tentative d’écraser le symbole du « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’ouverture », de la trouvaille, du temps, des problèmes qui vont avec mais qu’il faut surmonter de façon vivante pour soi et les autres.

Le bien et le mal existent , mais pas comme substance mais comme évènements avec lesquels nous devons dialoguer. Ce n’est pas la même chose… une bonne parole est une bénédiction… une malédiction est une parole mal dite. Cela va faire évènement qui fait mal.

Lesquelles de limites n’existent pas…?

un bord de route, suivie d’une profonde rigole, suivi d’un champs ou d’une forêt sont des entre-deux, des limites… l’horizon est une limite entre le ciel et la Terre ou la Mer perçue par quelqu’un qui porte son regard au loin. Même si cette démarcation est un effet c’est un code partagé par les humains qui aiment à regarder là où le ciel disparaît caché par le paysage terrestre.

Dans tes 5 lois… il en manque 5 🙂

chaque loi est aussi valable pour le sujet qui les prend en compte… donc te ne te tueras pas, tu ne te voleras pas, tu tenteras de ne pas te mentir à toi même,

si chaque mot proféré prend vie, en tout cas affecte ceux qui le reçoivent et ceux qui l’entendent, alors à mon avis il faut aussi un peu de tolérance pour soi et pour les autres. Ton envie d’imposer est peut-être une trouvaille momentanée pour surmonter et échapper à des points douloureux.. Si tu veux transmettre des forces existentielles, vivantes pour t’aider à dépasser tes peurs, ce ne devrait pas être en même temps obligés les autres à faire immédiatement le même chemin. »

Chaterley

 

Ce qui est vrai… Ce qui est vrai est ce qui existe réellement. Mais il faut bien comprendre que la réalité est loin d’être la même pour tous. Elle dépend de votre bassin d’éducation, de votre culture, de votre travail sur vous-même, de votre humeur. N’avez-vous jamais remarqué que, suivant votre humeur, une tomate peut sembler excellente au point que vous prenez conscience qu’avant ce jour, vous n’en aviez peut-être jamais vraiment mangé.

Deux hommes avancent sur le même trottoir et font la même route. Un est préoccupé, l’autre est heureux. Il vient de rencontrer une femme qui lui fait penser que sa vie va pouvoir enfin prendre un nouveau cap. Ils croisent un lapin qui traverse la rue et entre par la lucarne d’un appartement. Le premier en arrivant chez lui répond à sa femme qui lui demande comment était sa journée : « Comme d’habitude ! Rien d’intéressant. Et je ne sais toujours pas comment nous allons pouvoir payer nos factures. Je suis si fatigué. » Le second, en arrivant chez lui, appelle sa nouvelle amoureuse : « Chéri, c’était extraordinaire ! En sortant de chez toi, j’ai croisé un lapin. Oui, ici, à Paris ! On aurait dit qu’il était là pour moi! Tu connais la symbolique du lapin ? Mais si c’est vrai, je te jure ! »

Les assertions de ces deux hommes sont vraies. Elles sont leur réalité, même s’il n’y a rien d’extraordinaire à ce qu’Emile, le petit du rez de chaussé ait oublié de fermer la cage de son lapin et que ce dernier ait pu s’enfuir.

Toutes nos réalités coexistent. Toutes, elles dépendent de mille facteurs. C’est ainsi. Il n’y a pas une vérité, mais ma vérité. Sauf qu’un jour, comme c’est mon cas, le « moi » cesse d’être présent à chaque instant et le me se transmue en le. Mais cela ne veut pas dire que vous deviez faire comme moi ! Et quand j’écris ici, je ne cherche à convaincre personne. Je partage ce que je vis et qui est en train de me rendre si heureux, si souvent.

Si vous aviez trouvé un médicament miracle ou une application iPhone qui soit vraiment révolutionnaire, vous voudriez la partager. Comme un bon livre. Vous allez informer ceux qui sont autour de vous. « j’ai trouvé un moyen d’être au présent tout le temps, de savourer chaque instant de la vie, d’aimer tout le monde ! » Comment alors je pourrais vouloir le garder pour moi. Le reste, la façon dont vous le recevez, vous appartient. Vous parlez comme mon ex femme de mon manque de tolérance. Mais il s’agit de vous. Relisez, je ne dis, nulle part, celui qui fait telle chose est un con ! J’appelle même à aimer Bachar El Assad et Adolf Hitler comme s’ils étaient vos enfants. Pour un intolérant, c’est à se demander ce que veulent dire les mots ?! Comprenez-vous, vu ainsi, comme chaque chose que l’on dit sur ce qu’on reçoit de l’autre n’est que la façon dont nous pouvons le recevoir dans notre réalité, donc parle de nous-même et de rien d’autre ?

Comme pour les 5 principes… Il n’y a pas de différence pour moi entre le et je. Tout passe par moi. Quand j’arrête de mentir à l’autre, ce que est plus facile à faire que d’arrêter de se mentir à soi, car nous avons alors un support, en réalité, nous arrêtons de nous mentir à nous. Mais cela pour le vivre, il faut l’appliquer à la lettre. Alors on découvre un petit enfant qui se bat avec tous les outils inadéquat laissés par ses parents et le monde qui l’entoure. Et à partir de là, on peut commencer à se vivre. C’est aussi simple que ça. Et si ça marche pour moi, ça peut marcher pour vous. À vous de choisir ce que vous avez envie pour une fois 😉

Je vous aime. Et adore que vous continuiez à poser ces questions. Elles montrent que vous êtes sur la route et que tout cela vous touche, vous bouscule. Parce que ces mots résonnent en vous. Parce que votre réalité est, même si vous ne le savez pas encore, prête à entendre cela et vous aider à faire les pas vers le bonheur.

Bonne route ;))

Être père (suite)… Devenir bodhisattva

Aujourd’hui je suis rentré dans ma maison. Après un mois et demi de voyage.

L’éveil que j’ai connu, cette nuit-là, dans mon hamac, alors que je comprenais que personne ne pouvait tromper personne, m’a mené sur une route où l’humanité entière et tous ses mots devenaient peu à peu invisibles, absents. Où le départ, nu, vers le néant semblait la seule route vraie.

Pourtant un petit être, attaché à ma chair, m’a permis de ne pas perdre le rôle d’être homme. Ma mission, ici bas, n’est pas encore finie. Elle, avec ses yeux plein de larmes et son menton fier, me l’a rappelé. « Si tu pars, papa, alors emmène-moi ! Je veux mourir comme tu décides de le faire. Maintenant ! »

Bien sûr, cela n’enlève rien à ce que j’ai écrit ici pendant deux mois. Comme la mort, là où je suis, n’est rien d’autre qu’une porte vers un autre chapelet de corps et d’âmes. Et quand Rose m’a demandé de mourir, je n’ai pas hurlé, tant je comprenais qu’elle avait compris le peu d’importance que revêt nos vies humaines, nos lieux, nos égos.

Mais je suis ici et nous ne sommes pas deux. Mais quelques milliards. Mourir ensemble aux yeux du monde n’aurait pas été possible. Pas maintenant. Trop peu sont capables d’entendre ce qu’ils perçoivent sous le voile de l’éducation et de la peur.

Alors, j’ai réintégré mon habit d’homme, j’ai réintégré mon habit de père et je suis parti au combat. Comprenant que ma mission dorénavant serait d’être une passerelle entre les différents « je » et « Nous », un bodhisattva, prêt à finir sur la croix puisque les mots vrais font trop peur, mettent en colère. Vraiment. Puisqu’ils sont ceux qui touchent le plus profondément.

Pas pour Rose, non ! Rose a vécu l’éveil à mes côtés. Elle est la seule à avoir compris ma lettre. Elle est la seule à pouvoir rester aux côtés de sa mère dévorée par la folie et à ne pas souffrir. Parce qu’elle sait que tout ça n’existe pas. Elle sait. Elle a l’âge où ce savoir n’est pas encore complètement perdu. Les enfants sont les maîtres. Plus ils sont petits, plus ils le sont. C’est ainsi. L’âme, le cœur n’ont jamais eu besoin d’apprentissage, de règles. Au contraire. Comme la peinture sur un mur. Au début, le mur était mur. Ce n’est pas la peinture qui l’a rendu ainsi. Elle n’est qu’un masque !

Aujourd’hui je suis rentré dans ma maison. Je suis là. Et je dois faire avec les peurs qui se présentent plus souvent. Et je dois faire avec les mots. Et je dois faire avec l’argent. Et je dois faire avec les autres.

Certains me regardent avec de gros yeux. « Qui est-il cet homme qui dit tout. Sans aucune mesure ? » « Pour qui se prend-il ? » « Regardez ce manipulateur ! Il dit une chose et son contraire. Il est fou »

Que m’importe . Aujourd’hui, je sais que ceux qui ont besoin de moi me trouveront et les autres, les autres dans leur colère, dans leur peur, leur frustration, entameront le chemin. Inconsciemment. Puis quand ils seront prêts, ils accueilleront un autre maître. Que m’importe. Je sais aujourd’hui que tous m’aiment. Tous aiment tous.

Que m’importe ! Toutes les réalités coexistent ! Le bien et le mal sont la même chose. Que m’importe, tant que je reste au présent. Ouvert à tous les appels qui déferlent à chaque instant. Les limites n’existent pas. La propriété n’existe pas. Tous les maux sont les nôtres. Toutes les phrases que vous entendez dans la rue vous sont adressées. Alors tournez-vous, osez ! Osez intervenir, osez parler, osez vivre ! Vous verrez comme c’est bon.

Cinq lois à appliquer à la lettre sans aucune justification. Mais le plus strictement possible :

– Ne pas tuer (même une puce)

– Ne pas voler (même un divx!!!!)

– Ne pas mentir (dire tout tout tout ce qui vous passe par la tête. Essayez c’est très drôle et vraiment c’est le début de l’aventure !)

– Ne pas tromper sa femme ou son homme

– Honorer sa femme ou son homme à chaque instant

– Chaque mot proféré prend vie ! Donc ne pas médire, ne pas se plaindre en utilisant les mots : enfer, fatigue, etc…

Au début, on trébuche, mais dès qu’on commence à y arriver, on se rend compte que le chemin devient chaque jour plus facile.

La méditation aide beaucoup sur ce chemin. Comme se laver les dents chaque jour, méditer assis, les yeux clos et cesser d’être là, d’attendre des résultats. Juste respirer. Cela permet de laver l’écran de la peur qui nous joue des films toute la journée dans la tête. Prenez cela comme le fait de faire votre toilette. C’est capital au début pour commencer à appliquer les règles édictées par Bouddha.

Je vous aime, tous !

Être père

Se coucher douloureux, se réveiller douloureux. Sûr que ce n’est pas la bonne voix qui parle, mais incapable de la faire taire. Il faudra que, rapidement, je retrouve le rituel du lotus et du flux et reflux de la respiration. Mais l’heure n’est pas encore à ça. L’heure reste au dernier round d’un combat à la vie à la mort pour tenter de faire entendre nos justesses. Le temps va trop vite pour que j’échappe aux différentes étapes.

Hier, j’ai dû dire au revoir à ma fille, au revoir à son père, au revoir à ma femme. Et je le sais d’ores et déjà, toutes ces morts ne pourront pas laisser l’amour entrer dans la maison. Ou alors au prix d’un travail si profond et si terrifiant qu’il faudra à cette femme magnifique faire ce qu’elle s’est toujours refusée de faire : regarder les choses telles qu’elles sont, ne pas juger, ne pas justifier, contempler le désastre et en rire franchement. Prête enfin à relever ses manches pour reconstruire pierre après pierre ce que sa peur a si méticuleusement détruit.

On ne peut construire l’amour en tuant. On ne peut faire la place qu’en soi-même. Elle n’est pas elle-même aujourd’hui. Elle est le fruit de notre union, le fruit de notre foyer. Celui où j’étais le veilleur implacable. C’est de cette femme-là que l’autre homme à cru tomber amoureux. Parce qu’à travers elle, il a vu notre ouvrage. Il a senti la force de l’homme qui porte chaque mot, chaque geste et emmène les siens à ses côtés. Offrant un père adulte et un amant divin à ce havre où la paix, même si elle ne ressemblait pas à ce que communément les gens prennent pour telle, était présente. La paix et la joie. Choses si précieuses qu’elles méritent tous les combats.

Lui avait besoin de ça, puisqu’il quitte sa famille. Il abandonne les siens par le pire chemin qui soit, celui de l’illusion : la passion.

Comment fera-t-elle quand les premiers temps passés, elle sera à nouveau hantée par les filtres de la jalousie. J’y ai eu droit tout au long de notre histoire et je ne l’ai jamais trompée. Plusieurs fois, il est vrai, je suis parti. Mais jamais pour une autre. La seule autre qu’il y ait eue, je l’ai rencontrée deux mois après notre dernière séparation et j’étais prêt à construire une nouvelle histoire avec elle. Et pourtant, sa peur n’a jamais connu de répit. Comment fera-t-elle donc, alors qu’ils sont le fruit de l’illusion, de la tromperie ?!

Je n’ai jamais souhaité être intrusif. Je n’ai jamais rien fait que d’être celui que j’étais vraiment. Avec mes forces et mes faiblesses. Mais toujours honnête. Toujours. Du coup, j’ai pu travailler tout du long à devenir meilleur. Pour elle… pour moi. Pour moi avant tout, vu que ce que j’ai réussi à accomplir à ses côtés, je le garde avec moi. Et aujourd’hui, je peux marcher la tête droite, assumer mes larmes et savoir que ce ne sont que des larmes, être encore plein d’amour pour elle, pour lui, pour ces six enfants à qui on vient d’ôter leur cadre, encore une fois.

Ce qui est dur, c’est de mesurer que si elle veut, elle peut transformer ces années de bonheur en enfer. Ce qu’elle fait déjà. En me tuant dans son âme, elle pense, à tord, lui faire une place. Lui justifier leur acte déshumanisé.

Ce qui est dur, c’est que je sais qu’elle fait fausse route ou plutôt qu’elle a choisi un détour à la végétation inextricable et qu’elle risque de beaucoup souffrir si elle veut continuer à cheminer. J’espère qu’elle en aura la force. De tout mon cœur, je l’espère.

Ce qui est dur, c’est de perdre mon métier d’amant, d’homme et de père pour ça ! Mais je ne lui offrirai pas ma fille en pâture, je ne lui offrirai pas une place dans mon nouveau foyer. Être père, c’est dormir dans la maison de son enfant, lui faire à manger, être là, être celui qui protège le foyer, être l’homme et l’amant qui chemine au côté de la mère et qui fait la place. Être père, c’est aider aux devoirs, écouter, donner du temps, de l’amour. Chercher aux côtés de l’enfant, les solutions les plus douces pour que l’enfant se construise et devienne le plus bel être possible.

Je ne suis plus cela. J’ai demandé à Rose de ne plus m’appeler papa. Ça m’a déchiré les entrailles et j’ai senti la peur tenter de s’engouffrer dans mon ventre. Mais j’ai tenu. « Tu m’appellerais papa quand je ferai le travail de père. Quand tu seras sortie du foyer de ta mère. Alors nous nous retrouverons. Et nous pourrons cheminer côte à côte. Et je pourrais devenir le grand père de tes enfants. Cela personne ne pourra me l’enlever. Ton père aujourd’hui c’est Emilio. Et demain, peut-être, ça en sera encore un autre. Ton père, c’est l’homme qui vit au côté de ta mère. Ou alors, tu pars avec moi, mais cela veut dire que tu es prête à quitter ta première mère. J’ai été le père de Simon et de Jeanne. Pendant toutes ces années. J’ai tant souffert de ne pas avoir cette place. Ne fais pas ça au prochain qui entrera dans la maison de ta mère. Nous nous aimons plus que tout et je serai toujours ton géniteur, celui qui t’a donné la vie. Ça oui. Mais aujourd’hui tu ne peux plus m’appeler papa. C’est un mensonge. N’aies pas peur, personne ne pourra me faire disparaître, que moi. N’aies pas peur, notre histoire d’amour est plus grande que tout. Elle ne souffrira de rien vu qu’elle n’est pas nourrie de mensonges et de peur. N’aies pas peur. Va, va ton chemin. J’ai confiance en toi. De tout mon être. Et si tu as besoin de moi, je suis partout à l’intérieur de toi. J’ai été là presque chaque jour pendant tes onze premières années et je te laisse déjà si forte et si belle. Ne t’inquiète pas pour moi. Je ne m’inquièterai pas pour toi, je te le promets. Va. Va et Vis ! »

Oh oui, je lui ai dit tout cela. Et à chaque mot, j’ai cru m’évanouir, mais je savais, je sais que c’est ma vérité. Je sais que tant que je suis hors de sa demeure, jouer aux parents séparés est la pire chose qui soit. Pour nous tous.

Ouf!!! Quelle journée ;))

L’amour… (suite)

Matin… De la peinture blanche sur les mains, un café, une cigarette, le ciel clair et frais du vent qui nettoie. Le ciel bleu. Bleu comme l’absence de couleur, bleu comme le vide, bleu comme la place toujours plus étendue.

Après, quand mes dents seront fraîches, quand mon visage sera lavé de la couche de sommeil et de peaux mortes de la nuit, après, je partirai.

J’ai eu, tout au long de cette rupture, de la rupture avec la femme que j’aimais, pendant un mois et demi, la chance de rencontrer les fantômes de mes craintes passées. Je les ai vues, à distance, dans le miroir de ses yeux, dans le miroir de sa voix, de ses gestes. Et j’ai découvert tant de choses.

Cette nuit, lors de notre dernier combat, de ce combat à mort pour sauver l’amour et la beauté, j’ai retrouvé la superbe de ma voix d’avant, pleine de force et de justesse, le corps tendu comme l’arc, affuté ! Samouraï au sabre de verbe tranchant comme un rasoir, fulgurant. Et j’ai compris que même si mon chemin était celui de Bouddha, j’avais en mon sein l’âme d’un guerrier. Un guerrier de lumière, un guerrier pacifique. Comme me l’a dit cet ami, ce double, lui qui s’appelle le Royaume de la Paix et que je n’ai pas compris, de prime abord, quand il m’a offert ce nom. Oui, je suis ce sage qui porte les armes et qui défend la parole vraie de l’amour. Oui, je suis celui qui est prêt à affronter la mort, sans peur et sans remords pour un seul mot, juste. Et -je le comprends en ce moment- cela, depuis toujours. Même quand je n’étais qu’un enfant de trois ans.

Chacun d’entre nous porte un ou plusieurs dons. Chacun à un rôle à jouer. Chacun. À cela, vous n’échappez pas. Vous êtes peut-être trop encombré pour vous en rendre compte ou simplement, trop fatigué, trop blessé pour entendre la voix en vous et hors de vous qui vous montre la route.

Et cette nuit, au bout de deux heures de combat, j’ai fini par la toucher. Par lui faire entendre, le temps d’une seconde, que si elle partait pour un autre, notre histoire n’y était pour rien. Qu’elle avait juste rencontré sur sa route quelque chose de beau et que cela suffisait. Qu’il n’y avait besoin d’aucune justification ou raison « valable ». La vie ne se justifie pas, elle vit. L’amour ne se justifie pas ou alors il n’existe pas. Commencer une histoire en tuant une partie de soi, en tuant son histoire, c’est demander à l’amour de planter la lame dans son coeur, ce que l’amour fera, quoi qu’il lui en coûte.

Plus je l’entendais se justifier : dire qu’il y a huit ans, je lui avais dit ça ; qu’il y a cinq ans, j’étais parti ; qu’elle n’avait au fond que désiré me quitter sans jamais en avoir la force et que cet homme lui donnait le courage de passer à l’acte, plus j’entendais la puissance et la profondeur de son amour et, en même temps, l’insupportable douleur de la voir détruire ce qu’elle avait construit avec tant de patience et d’amour pendant douze ans. L’insupportable douleur de l’entendre se détruire elle-même !

Beaucoup d’entre nous font cela. Ils construisent sur des charniers. Ils s’enduisent de boue et de mensonge. Puis, une fois le mal fait, ne comprennent pas pourquoi il est si difficile de vivre côte à côte. Pourquoi celui qu’on a senti aimer nous fait trembler. Pourquoi quand on l’embrasse, on a un goût de sang en bouche. Bien sûr, rien n’est irréparable. Rien. Il suffirait, là encore, de reconnaître que simplement on en avait besoin pour faire le pas, pour faire la place. Que là encore, seul l’amour existe et l’histoire bâtie sur des cadavres verrait fleurir toutes les essences, sur le meilleur des terreaux. Mais, comme ce qui pousse l’être à détruire, à fuir, à tuer : la peur, le plus souvent, empêche même d’entendre pourquoi ce malaise s’est installé.

Cela n’est pas grave. Rien ne l’est. Pour nous, il y a, quand même, fruit de cette magnifique et immense histoire d’amour, une fille. Une fille de onze ans qui entend sa mère dire qu’elle aurait voulu ce nouvel homme douze ans plus tôt. Que son père, elle ne l’a pas aimé. Qu’elle était avec lui par peur. Et l’enfant qui porte le couple au cœur de ses veines voit son être amputé, déchiré.

Bien sûr, il peut vivre avec. Tous le font. C’est triste, mais là encore, ce n’est pas grave. C’est juste plus long et douloureux de faire le chemin qui mène à la paix. C’est tout.

Ce matin, je vais partir. Je crois qu’elle a quand même entendu quelque part combien notre amour était beau, je crois qu’elle est, très loin, rassurée de voir que je porte les fruits de notre histoire, fier et fort, sûr d’avoir passé les plus belles années de ma vie à ses côtés.

Et lui va arriver. Aujourd’hui. Et ce soir, il dormira dans la chambre où j’ai dormi douze ans. Bien sûr, j’ai fait ce qu’elle n’avait pas fait pour nous, malgré mes demandes. J’ai jeté le lit dans lequel nous nous sommes tant aimés. J’ai enlevé chaque trace de moi dans cette vaste maison. Photos, peintures, livres, affaires. Je leur ai offert un espace vide où ils auront plus de chance de pouvoir s’aimer. Mais, au fond, ils sont les seuls à pouvoir le faire.

Moi, le guerrier pacifique, je peux partir l’âme en paix. Espérons qu’ils arrivent à sortir de leur jeu de bourreaux et qu’ils s’aiment assez pour défaire les peurs qui les encombrent, une à une et qu’enfin, ils puissent dire tout l’amour qu’ils portent pour chacun d’entre nous, tout le temps, toujours. Espérons-le pour eux, pour ma fille, mais aussi pour chacun d’entre nous. ;))

Bonne journée à vous.

L’amour…

J’ai regardé le ciel zébré de nuages et j’ai eu envie de pleurer.

J’aurais été prêt à mourir pour elle. J’aurais été prêt. À tout vivre ! À tout encaisser ! À tout perdre, tout donner.

Et voilà que le jour se lève et que ce don reste planté en travers de mes côtes fêlées. Et voilà qu’en réalisant qu’ici, je suis descendu pour aimer, je réalise, aussi, combien cela peut être insupportable pour celui qui n’y est pas prêt.

Aimer, c’est dire. Aimer, c’est être prêt à donner notre vérité à n’importe quel prix. Aimer, c’est laisser la place à l’autre de tout sans juger, jamais. Aimer, c’est rendre chaque jour le dernier. Aimer, c’est accepter de disparaître. Aimer, c’est se donner, se donner, se donner. Et au moment où la nuit revient, c’est veiller sur le sommeil de l’autre et empêcher les cauchemars d’entrer, quel qu’en soit le prix. Aimer, c’est être prêt à mourir, vraiment, à chaque instant, pour le moindre des caprices. Aimer, c’est vider l’espace du passé, vider l’espace de soi et laisser l’autre libre de tout détruire en lui montrant une confiance sans bornes, sans peurs, sans attentes. Aimer, c’est la vérité des saints, de Jésus, de Bouddha, de Mahomet. Et c’est si grand à vivre ! Si grand ! Ce n’est pas un sacrifice, c’est s’offrir le royaume de Dieu, ici et maintenant.

Certains, comme moi, ont besoin d’un autre pour le rencontrer. D’autres ont besoin d’eux-même, d’autres ont besoin de tous. Qu’importe ces choix, qu’importe. Le plus important c’est le chemin et, plus important encore, d’avoir l’honnêteté de mesurer l’étendue de l’ignorance. Pas l’ignorance des codes mis en place par nos différentes cultures, mais l’ignorance du cœur. Ce cœur dont nous étions maîtres enfants ! À l’époque, nous étions de grands sages ! Chacun d’entre nous ! Des êtres d’amour et de lumière. Le reste : chaque mot appris, chaque limite posée par l’apprentissage d’une réalité partiale et tronquée n’est qu’un scalpel qui coupe notre conscience, notre confiance, notre amour. Un bout, puis l’autre !

Ce n’est pas la faute de nos parents, leurs parents, avant eux, avaient fait pareil ! « tu vas tomber! » Tomber n’existe pas ! Tomber est un choix ! Tomber n’est qu’une des visions possible de la réalité.

Chaque fois que vous affirmez quelque chose comme étant vrai et que vous sentez en vous l’insupportabilité monter, alors c’est que, quelque part en vous, l’enfant n’y croit pas de toute son âme. Il a juste peur de se faire gronder, de se faire traiter de fou, qu’on se moque de lui, de son ignorance. Qu’on le jette sur le bord. Hors du monde.

Mais cela n’existe pas. Rien ni personne ne peut vous jeter. Rien, ni personne ne peut vous abandonner. Tout aime. Mal, blessé, pris dans des engrenages qui en rendent impossible l’évidence, mais tout aime. Tout !

Je n’ai rien d’exceptionnel. Ce qui est exceptionnel, ce sont les rencontres que j’ai faites. C’est cette mère qui s’est battue toute sa vie contre des fantômes qui n’existaient pas et qui a su me donner le verbe pour créer ; et qui a su, malgré le poids sur ses épaules, ne pas briser l’enfant qu’elle aime toujours autant. Ce qui est exceptionnel, c’est l’amour de cette femme qui, pendant douze ans, m’a tiré du bon côté du chemin jusqu’à me libérer complètement, me protégeant , sans même le savoir, de tous les fantômes qui l’ont tant blessée ! Ce qui est exceptionnel, c’est chaque être croisé sur ma route, c’est nous tous réunis en un seul et qui s’aime, qui s’aime, qui s’aime à en crever.

Tout ça est à vous. N’ayez plus peur. Chaque personne que vous rencontrez, vous pouvez lui parler sans peur. Comme si vous parliez à vous-même. Simplement. Et chacun vous aime comme vous aimez tout le monde. Cessez donc d’aller contre. Parce qu’alors vous vous brisez. Parce qu’alors vous emmagasinez du dégoût, de la haine. Vu que vous allez contre vous-même. Contre ce que vous dicte tout le reste de votre être.

Si vous savez faire ce pas. Si vous arrivez à dire : « je ne sais pas » et sentir le rire vibrant de la vie monter en vous, si vous réalisez que chaque acte qu’on appelle « méchant » dans notre monde est juste un acte construit d’ignorance et de peur, alors vous découvrirez que le paradis est ici. Juste là. En vous et autour de vous. Partout.

Attention… Je ne dis pas la vérité, mais ma vérité. Et si elle ne vous fait pas envie, alors crachez là ou plus gentiment, laissez là à d’autres, à ceux qui la sentent juste. Si ces mots ne vous siéent pas, ne les laissez pas même vous toucher. Il n’y a que votre réalité qui compte. Il n’y a que votre réalité qui existe. Le reste n’est que combat et peur, malêtre, malvie et cela n’existe que tant que vous en aurez besoin.

Je vous aime. Tous autant que vous êtes. 😉

 

Réponse au commentaire de Chatterley

Chatterley a ajouté un nouveau commentaire sur votre message « Pour l’enfant… » :

Je ne vous suis pas quand vous écrivez que tout ce qui arrive c’est nous qui le créons. Ce n’est pas nous qui créons « les mots bien dits par d’autres » ce que veut dire bénédiction. Ce n’est surtout pas un enfant qui crée la séparation de ses parents… En général c’est ce qu’il croît et il s’en sent culpabilisé, à tort. Il lui faut faire avec, savoir qu’il y a des points d’amour dans l’Etre, les réserves infinies d’être, dans la création, les rencontres, investir son chemin, s’appuyer sur ce qui est bon, tenter d’éviter les pluies d’empêchements.

Par ailleurs, je ne comprends pas que vous puissiez définir l’arrivée d’un nouvel homme dans la vie de sa mère, comme père. C’est d’abord le nouvel amoureux de sa mère, puis si cela devient un nouveau couple, son rôle sera ce qu’il en écrira dans la quotidienneté. il peut devenir un point d’appui, une autre instance tutélaire. Son père de naissance et d’éducation restera son père.

Ma réponse :

 

Merci. Merci de votre message et merci de vous autoriser à poser ces questions. Je pense que ceux qui suivent le blog habituellement ont été, comme vous, déroutés, vu le peu de réactions que cet article a suscité. D’habitude, les mentions « j’aime » de Facebook suivent les publications et là, si l’article a bien été lu -je peux le mesurer- le silence qui l’entoure raconte une gène que vous venez peut-être libérer. Donc merci et surtout ne perdez jamais cette confiance qui vous fait chercher et tenter de comprendre.

Pour ce qu’il en est de cette lettre, s’il est vrai que dans notre monde, s’adresser ainsi à une petite fille de dix ans est assez incompréhensible. Mais oui, personne ne pourra m’en faire démordre, je pense que dès sa venue au monde, on choisit. Un bébé ne choisit il pas de pleurer, de sourire, d’ouvrir ses yeux et de les fermer ? Un bébé qui pleurera pendant trois ans sans discontinuer ne jouera-t-il pas un rôle dans la relation de son père et sa mère ? Bien sûr, dans notre approche de l’homme, dans cette illusion qui consiste à dire que l’enfant apprend et développe sa personnalité et qu’il deviendra responsable qu’au moment de sa majorité, une telle lettre est insupportable ! L’enfant comme nous tous est fait des mêmes particules élémentaires qui n’ont pas d’âge. En cela nous sommes tous égaux et un. C’est un fait maintenant reconnu par la science que ces particules sont « intelligentes ». Donc un enfant choisit. Il participe aux choix de tous ceux qui croisent sa route. Nous voudrions l’empêcher. Croire que pour faire ça, il faut être adulte, maîtriser une langue, etc. Mais ce n’est pas juste et je sais que vous le comprenez, chère Charterlley.

Quand à ce que je lui dit sur le père. Bien sûr pour sa mère, il s’agira avant tout d’un amoureux. Mais elle n’est pas sa mère, elle est une enfant. Et chaque homme qui entrera dans la maison de sa mère sera dès lors un père potentiel pour elle. Alors je souhaite qu’elle les accueille comme tels et qu’elle ne cherche pas à jouer le jeu des hommes tristes. Qu’elle profite de tous ces pères, fussent-t-il un ou mille.

En espérant de nouvelles rencontres et des mots qui amènent vers la compréhension. Je vous salue avec respect et amitié.

 

P.S. Vous parliez aussi de culpabilité. Mais pour parler de culpabilité, il faut parler de faute. Qui nous dit qu’il s’agit là d’une faute et qu’elle ne nous ai pas aidés, tous les trois, à faire un pas, à grandir pour nous rapprocher du bien vivre. ;))

Alexandre