Un cycle de silence… Un cycle au regard doux posé sur les ailes de l’instant. Et quand le silence se crève, je découvre un être que je ne connais pas ou plutôt à l’écho inconnu. Je veux dire… De moi à moi rien ne change, c’est juste comme un chemin qui jamais ne fini. Qui s’étend tous les jours un peu plus et qui devient tellement fascinant qu’on en oublie de regarder en arrière. D’ailleurs, il ne faudrait pas dire en arrière, l’arrière n’existe pas. Le temps, l’avant, les autres nous, s’étendent sur le côté. Comme une bande infinie qui se donnerait la main sur une même ligne. Le temps n’existe pas ! Mais pour l’extérieur, pour ces êtres que je découvre aujourd’hui, Alexandre n’a rien à voir avec Alexandre. C’est un autre. Et je comprends le chemin parcouru en les écoutant me raconter ce qu’ils voient.
Mais tout cela n’a pas d’importance. Ce qui compte c’est qu’à l’intérieur, les repères se déchirent l’un après l’autre. Ce qui compte, c’est le sourire qui ne se choisit pas. Ce qui compte c’est le silence qui gagne et cette capacité nouvelle qui ressemble à de la télépathie et qui n’est rien d’autre qu’un peu de place pour voir l’autre. Et se rendre compte qu’il est partout. Absolument partout !
Avez-vous déjà pris ce soin d’écouter au cœur de vous-même et de vous rendre compte que même à l’intérieur de soi, la délicatesse est un choix à faire et que chaque cellule l’appelle ? Elle attend, patiemment, le jour où vous lui demanderez si quand vous riez, vous ne la bousculez pas trop. Et je suis sûr encore que sur ce chemin, nous pouvons descendre encore et encore, jusqu’à apprendre à caresser le néant.
La difficulté ici est qu’il ne s’agit pas d’une performance, bien au contraire. Sur cette route, il n’y a pas de but à atteindre, juste un choix à faire. Choisir d’être Homme, à chaque instant. C’est un effort constant. Le seul qui permette de délaisser notre cerveau reptilien pour atteindre le cerveau humain. Oui, c’est ainsi que nous sommes faits. Notre cerveau, en son cœur, est archaïque. Il régit tout ce qui nous fonde. La survie, la faim, le sexe, la mémoire, etc. C’est notre vestige de temps reculés où la survie était dictée par des codes de base. Mais, au dessus de cela, nous avons un cerveau plus jeune, moins expérimenté et pourtant capable de mille prouesses. C’est le résultat de notre évolution. Et pourtant, pour la plupart d’entre nous, il reste en jachère. Une terre désertique, fantôme. C’est là que le choix opère. C’est là que commence le travail, minutieux, permanent. Créer les passerelles qui ne se feront pas d’elles-même. Choisir d’être un être d’une qualité nouvelle en faisant appel à ce terrain vierge où tout est possible. Tout ce que nous souhaitons créer peut l’être ici. Il faut du temps, de la rigueur et beaucoup d’amour. C’est tout.
Finalement, c’est peu quand on pense à l’immensité de ce que ça peut apporter. Nous ne sommes pas faits pour être ce que nous sommes. Nous sommes faits pour devenir ce que nous rêvons d’être, chacun. Pas ce que nos parents, nos ancêtres ont voulu pour nous. Pas ce qu’on nous a imposé comme étant la réalité. Mais ce que nous portons chacun au plus profond de nous-même. Cette graine qui attend en chacun de nous de devenir. Alors, ne soyez pas défaitistes! Ne vous en remettez pas à la fatalité. Faites un pas, même petit sur votre route. La suite viendra d’elle-même. Petit à petit. Lentement. Vraiment.
Bonne journée à vous.