Bashung est mort…


C’eut été un beau message : la journée avait été bonne. Retrouvailles sur scène avec un Antoine-Baptiste, grandi, nettoyé… disponible ; avancées, percées des événements majeurs qui se profilent, rendez-vous excitants à venir, à rêver, à mener ; soirée avec Claude Pelopidas, comédien, metteur en scène, directeur du Théâtre « Ainsi de Suite » à Aix-en-Provence (Leur Site), un de ces trop rares bonhommes (un honnête faiseur de théâtre, un vrai !) de notre région.

Il était minuit -déjà aujourd’hui- quand Elise m’a appelé. « Allo, mon amour ! J’arrive… j’ai passé une bonne soirée. J’ai retrouvé Claude… ». « Bashung est mort ». « Bashung est mort ?! »…

Oui, hier après-midi, à l’hôpital Saint-joseph, Alain Bashung est mort d’un cancer des poumons qui le rongeait depuis trop longtemps. Jeune homme de 61 ans. Il nous laisse quelques unes des plus belles chansons jamais composées.

Je voudrais avoir la force et la générosité de le laisser partir comme cela, sans regrets… Mais j’en ai des regrets !

Des regrets, oui ! Parce que je voulais le joindre depuis longtemps. Je voulais le rencontrer et lui parler d’un rêve que j’avais fait et qui parlait de lui, d’Elle, de Nous. Et par une fâcherie idiote avec Fred au sujet des conditions de travail déplorables aux Dock (où il est le régisseur lumière, excusez-moi du peu !), je n’ai pas mené à bien ce projet. Me privant de ce dernier concert (Dock des Suds l’automne dernier) et de cette rencontre qui, si elle n’était pas gagnée, aurait été peut-être possible.

C’est rare que la mort me touche. C’est quelque chose dont je suis assez fier même ! Mais là, quand Elise m’a annoncé ça au téléphone, quelque chose en moi s’est brisé et le noir tout autour a pénétré mes os, me laissant tremblant, fébrile. J’ai eu mal, vraiment mal.

Ce matin, en même temps que je vous écrit, je lui rends mon hommage. Avec « Bijou, bijou » plein mon jardin, en boucle, offert au soleil qui réchauffe et aux oiseaux qui chantent, avec lui.

Nous allons te regretter ici. Profondément. J’aurais voulu que tu rencontres Elisabeth et qu’ensemble, nous le fassions ce spectacle. Ca t’aurait plu, c’est sûr. Ca nous aurait plu. Elle qui m’a appris à t’aimer et qui est ton amante depuis tant d’années. Elle qui t’écoute lui murmurer à l’oreille, rougissante et fébrile… Comment je vais la consoler ce matin, Monsieur. Qui va l’emmener aujourd’hui là où elle te retrouvait ? Tu nous laisses un putain de vide, un putain de mal de bide et un cri planté en travers de la gorge… Tu vas nous manquer ! Vraiment.

A plus tard.

Une réflexion sur « Bashung est mort… »

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