Désolé de ce long silence,
mais depuis le retour du Japon, de Tokyo pour être exact ! les choses se sont enchaînées à une vitesse vertigineuse et le décalage horaire m’ayant mis un coup de massue sur la tête, les heures de veilles ont, par la force des choses, été moins nombreuses…
Mais voilà, je suis là. Je vous promets un jour à jour du Japon dès que le temps me le permettra.
Mais le sujet du jour, ce sont les répétitions d’Atsumori qui ont repris depuis mardi. D’abord en tête à tête avec Gilles, Gilles Geenen, puis depuis hier avec Marc, Marc Barnaud.
En attendant Marc, nous avons travaillé sur l’intro du spectacle, un texte construit à partir d’extraits du Dit des Heiké. A savoir, les premiers paragraphes du Dit, une mise en garde sur l’orgueil de l’Homme et l’impermanence des choses ici bas qui finit sur l’annonce de l’anéantissement du Clan des Heiké qui suivra, et le chapitre qui relate la mort d’Atsumori. Ce dont j’ai envie ici, c’est que le violon qui chez nous symbolise la flûte soit le vecteur qui nous replonge dans cette histoire. Un exercice difficile et compliqué pour Gilles qui d’un côté doit laisser venir le texte et les images par le violon avant de les retransmettre vocalement. On cherche, on prend le temps. On a trois jours avant l’arrivée de Marc. Et ma foi, la version qui se profile permet une belle entrée dans l’univers. Du coup, ça me donne envie d’essayer Atsumori avec Gilles. Ce que nous allons faire aujourd’hui et qui me permettrait de retrouver ma place initiale.
Avec l’arrivée de Marc, nous avons retrouvé les costumes, la guitare et cette précision, cette rigueur si spécifique qui nous a accompagné du temps de Christophe Rauck et avant quand nous étions au Théâtre du Soleil. C’est bon de se retrouver et Marc porte tout ça avec une foi intacte.
Nous lui montrons ce que nous avons mis en place avec Gilles, puis attaquons sur Atsumori et le chant. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé sur scène. Je me laisse aller. J’ai peur, mais quelle sensation délicieuse, une fois le premier pas fait, de se retrouver sur cette lande, porté par la musique et le texte. Par contre, je suis incapable de prendre du recul et de lire de l’extérieur ce qui se dessine sur scène. Je leur donne mes sensations d’acteur et Gilles prend le rôle de l’oeil extérieur. Aujourd’hui, c’est Gilles qui va aller sur scène. Cela me permettra de pointer le parcours que nous avons mis en place hier. Nous verrons bien…
Bon, il est 09h. Il est temps d’y aller.
Heureuse de te lire Alex et félicitations pour tout le chemin fait pendant que je couvais un nouveau petit participant à ce monde en danger mais vivant, toujours vivant et plein d’espoir! Merci pour lui, merci pour nous, te lire me mets parfois au bord des larmes. C’est beau et c’est vrai. Tu es un vrai guerrier des temps modernes!
Je serai là pour Atsumori au Théâtre Nô le 21 mai. Si vous répétez là-bas, je pourrais peut-être passer…