J’aime cet endroit ! Chaque jour que j’y passe, un peu plus…
Je crois que je commence à comprendre pourquoi il y a onze ans, je décidais de quitter Paris, la Capitale pour venir faire du théâtre, ici.
Non, non. Ce n’est pas le soleil, ni le temps délicieux (ça je l’ai découvert en route), mais plutôt un besoin de prendre de la distance pour mettre au monde mon théâtre.
Aujourd’hui, je crois que j’ai suffisamment cheminé pour pouvoir reprendre, avec ceux que j’ai quitté alors, le dialogue et les échanges.
Je profite des fleurs d’amandiers qui sont encore debout et fait un rêve qui va rester un secret encore quelques temps. Un rêve pour nous tous, ici. Un rêve de théâtre. Un rêve qui fera que plus jamais le théâtre ici ne sera, cet art de l’excuse, ce flamboiement éclair de la honte, mais un arbre avec de vraies racines. Profondes. Je fais ce rêve depuis longtemps, mais voilà que les signes de la mise en route commencent doucement à arriver.
J’ai besoin de rester calme, concentré, encore plus concentré. Et de faire comme la fourmi qui baisse les yeux sur son ouvrage. Je le sens bien, le moment doit être comme cela. Il le faudrait. Mais dormir devient difficile et je sens bien que mes muscles ne me laissent pas au repos. Il faut parfois se battre contre soi-même. Se battre contre le trop plein d’énergie. Contre le tonnerre qui gronde et frappe dedans. Pour ne pas effrayer. Pour ne pas blesser ceux dehors. Leur laisser le temps de comprendre, d’entendre.
Hier, j’ai fait mes courses sur Internet. Beaucoup de livres sur le Nô (des introuvables) et sur le théâtre de Charlotte Delbo (des introuvables aussi). C’est ce qui est génial avec internet. C’est ça qui est dangereux aussi. Tout est là pour celui qui sait chercher. Tout ? Trop ? Non, pas trop, mais pour certains la possibilité de répondre à des questions qu’avant ils se posaient pendant des années avant de pouvoir y répondre. Le temps de la recherche, le temps de la question sont importants. Et même si ils peuvent être compressés, il ne faut pas oublier que c’est important. Et le prendre. Oui, prendre le temps. Toujours. D’y croire. De réaliser son édifice pierre après pierre. Pour que le jour où un problème se présente, on puisse y faire face. Connaissant chaque pierre, chaque parcelle de ce qui fonde notre maison.
Allez, bonne journée à vous.
Et promis, je parlerai bientôt !
Ah ! Oui ! Le nouveau site du studio commence à voir le jour. Allez y faire un tour et aidez-nous à le peaufiner. Il est en cours de construction. Nous sommes dedans, nous avons peut-être oublié quelque chose ou brouiller les pistes ? Les idées et commentaires sont les bienvenus. http://lestudiodusoleil.fr (page accessible sur le site de l’école aussi http://studiodusoleil.ouvaton.org, partie compagnie)