A-t-on besoin d’un transport pour voyager? Quel est il?

Image du « Fisher King » de Terry Gilliam

Encore un exercice demandé… Chaque fois que je fais travailler les options-théâtre et ce jour-çi, c’était au tour d’Antoine-Baptiste, je leur donne à charge d’écrire un compte-rendu. Hier, nous nous retrouvions pour travailler un texte qu’il présentera au bac pour l’option légère, à côté du gros programme qu’il a en option-lourde. A lui la parole !

« 
Cet après midi, le devoir fut très clair: « Antoine-Baptiste, fais moi voyager. »

Il a fallut que j’attende 19 ans de ma vie, pour enfin entendre une telle phrase ! Ce genre de phrase qui vous fait frémir et ressentir le moindre vaisseau sanguin de votre corps. Un genre d’huile qui, poussé par un seul battement de coeur vous purifie la circulation artistique qui est en chacun de nous.

Dans la détonation de ces mots, Alexandre en rajouta quelques uns, ceux qui sont essentiels pour marcher droit, dans une bonne direction, « ne rien avoir à prouver, et se donner. » Une notion qu’il me faut enregistrer.

Aussi, j’eus droit à quelques minutes de préparations, de mise en marche de mon appareil, le temps qu’Alexandre s’étire, se détende de sa semaine de course. J’en profitais pour en faire de même mais aussi pour me concentrer et oublier l’aspect négatif et secondaire de la semaine qui prenait fin à chaque expiration.

Avec un démarrage difficile, et une idée du personnage encore trop peu claire, je me lance dans ce défit de partage.

C’est alors que je vois toute les rayures et le disfonctionnement de mon petit parcourt. Je vois que je n’ai pas pris suffisamment d’élan et que je n’étais passur la meilleure piste. Mais Alexandre est là, et me pousse avec une agilité surprenante, comme toujours. Il me pris par la main, comme jamais on l’a fait. Comme des frères d’armes qui s’attrapent par les poignets. Et ce fut immédiat.

En peu de temps je compris que la meilleure des pistes serait celle de l’immersion, j’ai plongé, tant bien que mal, et j’ai nagé vers le fond découvrant des abysses secrets, et étant surpris par « ces flocons aimants et phosphorescents », attiré par le « tourbillonnement magnétique », et émerveillé par la plume que je touchais; je compris que je voyageais, transportant avec moi Alexandre.

Ce fut court. Car le texte à cette particularité d’être extrêmement vivant, et difficilement,
linéaire. Ce texte est fou.

Une grande satisfaction m’envahit quand Alexandre, me remercia ! Cette fierté dont il me parle secrètement, je l’ai ressentit à cette instant, à la pause clope. Un sourire qui permet de voir l’air circuler à travers cet homme.

Je suis content de moi. Et je meurs d’envie de remonter sur scène et de recommencer, encore et encore. Mais je me dis qu’il faut que je préserve ce genre de plaisir, pour que lorsque je les partage ils soient encore tout frais ! En attendant, je vais les travailler, les perfectionner, sous les conseils bien placés d’Alexandre.

Nous avons finis la séance en découpant le texte, et restant dans cette bonne ambiance, celle du voyage.

Mon travail d’acteur consiste maintenant à construire et perfectionner mon personnage, je regarde donc les films qui y sont liés, j’y prend beaucoup de plaisir, et révèle les choses qui me paraissent importantes. L’architecture de mon personnage n’est pas encore bien claire, il me faut y travailler et je décide de m’impliquer comme il se doit à la naissance de ce fou.

« La plume d’ange » de Nougaro… J’avoue n’avoir jamais écouter la chanson, si il y en a une, et c’est peut-être mieux ainsi. Je ne ferais pas une présentation linéaire de ce texte, quoi qu’elle soit nécessaire pour le dossier que j’aurai à rendre, le jour de l’examen… Mais ce texte, que m’a présenté Alexandre, me tient à coeur, non seulement parce que c’est Alexandre qui me l’a proposé, mais aussi parce que c’est un texte ambiguë, un texte joueur, un texte FOU, et qui
correspond littérairement à ce qui me fais vibrer. J’attends par là qu’il y a beaucoup à tirer de ces mots, scéniquement.

De plus, le grand arbre présent dans le texte me fait penser à ce grand artiste que je découvre à chaque instant et que me fait découvrir les aspects secrets et mystiques du monde dans lequel j’évolue petit à petit et dans lequel il me guide. Alexandre Ferran.

Cet après midi j’ai compris qu’il y a d’innombrable moyen de transport pour voyager. Ne serait que pour atteindre le Studio…

Mais qu’on oublie souvent le principal. Nous. Notre être et ce qu’il contient, nos passions, nos envies, nos conditions, etc….

Alexandre m’a rappelé que par l’attitude, la voix, le corps et les détails, nous pouvons transporter qui que ce soit qui est à l’écoute. Et si il ne l’est pas, alors il faut aller le chercher. Ainsi nous pourrions changer tout ce qui déplait tant dans nos quotidiens.

Antoine-Baptiste »

A titre d’information : les films que je lui ai proposé pour travailler sur la folie : « L’Armée des 12 singes », « Vol Au dessus d’un nid de coucou », « The Fisher King », « Gilbert Grape » et « Je suis un Cybord ».

Une réflexion sur « A-t-on besoin d’un transport pour voyager? Quel est il? »

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