tard dans la nuit…

J’ai profité de ce retour parmi vous pour relire un peu les messages laissés au fil des jours, des mois. Et je constate (sans grand étonnement) que c’est assez difficile à suivre…

Par exemple, je ne suis pas revenu sur le désistement de la Tour d’Aigues, hors nous y avons bien joué et ce, le 11 août 2008. Jean Blanc, leur programmateur a finalement eu gain de cause, juste avant de se faire virer. Et c’est sans lui que nous avons été accueilli dans ce château. J’aurais aimé qu’il soit là. Qu’il voit ce que cette prise de risque avait engendré.

Par exemple, je ne vous ai jamais raconté Tokyo au grand coeur, l’immense mégapole et les rendez-vous pris, eus. Les rencontres, avec Aki San, avec cette jeune troupe plongée dans le théâtre contemporain et qui paye pour jouer – Là-bas, les programmateurs sont rares et les théâtres se louent. On vit à la recette et de petits boulots trouvés à côté. Et pourtant… je n’ai jamais vu autant de jeunes gens dans une salle de théâtre que le soir de leur représentation ! – ni comment Vincent Guenneau nous a accueillis et guidés. Nous présentant les membres de la famille Kita (famille de Nô) et leur butaï fraichement refait, nous emmenant avec lui au Conservatoire National de Nô où nous avons découvert un outils magnifique, avec tous ses costumes, ses masques, avec son butaï épuré… Ah comme j’aurais aimé, moi aussi, étudier dans ce cadre.

Par exemple, je ne vous ai pas raconté, comment excédé du comportement si peu responsable de certains membres de La Maison du Japon en Méditerranée, je me suis fâché avec l’un d’eux à la sortie de notre première représentation, ni la violence de leur réaction.

Par exemple, je ne vous ai pas dit que la Fondation Beaumarchais avait refusé ma candidature et que cela m’avait réellement affecté, surtout quand, au Festival d’Avignon, je suis allé, pour savoir de quoi il en retournait, un spectacle qui avait eu l’aide à la création. Une comédie musicale sur « Le Songe d’une nuit d’été » de W. Shakespeare. J’étais avec Rose et je me suis dit que ce serait une belle entrée en matière Shakespearienne pour elle. Et bien, devinez ! C’était irrespirable, attroce même ! D’une puérilité, d’une facilitén d’une vulgarité digne de Ronald, le clown Mac Donnald’s. Quelle frustration et quelle colère… savoir que ce ramassis d’inepties avait eu une bourse quand mes « Illusions Tragiques » s’étaient vues rejetées…. Dur à avaler !

Par exemple….
… il y a eu tellement d’autres choses ! Mais revenons au temps présent…

Au temps présent, je travaille à la réalisation d’un spectacle sur Picasso pour un événement qui s’appelle « C’est Sud » et qui a lieu, chaque année, à Aix en Provence. C’est un événement destiné avant tout au jeune public. Jeune public, Picasso… autant dire que pour votre dévoué, les cartes à jouer ne sont pas aisés. Alors j’ai lu tout ce que j’ai trouvé, cherché, tourné, retourné tout cela dans tous les sens et ce matin, j’ai enfin décroché mon téléphone pour appeler Thierry Roche, un des responsables de la Culture à Aix en Provence, pour lui dire que j’étais prêt à lui présenter ma proposition… (si ça marche, je vous en dirai plus).

D’un autre côté, j’essaye d’avancer sur « Atsumori », le Théâtre Nô, le Japon. Peut-être aurons-nous cette date à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Il en est toujours question. Ainsi que d’une dizaine de jours de résidence au Théâtre de l’Aquarium à Paris où je voudrais en profiter pour filmer « Atsumori » dans de bonnes conditions (les contacts au Japon me demandent une vidéo et sans cela, j’ai bien peur que rien ne se débloque là-bas), mais surtout, le présenter aux parisiens. Par la même occasion, il s’agirait de profiter de ce temps là pour présenter parallèlement « Elle Attend », solo de danse théâtre que nous avons créé en 2004 et que je voudrais absolument voir exister et tourner !

Mon troisième, c’est l’adaptation du roman : « Le Démon du Nô » de Nobuko Albery au théâtre avec Vincent Guenneau, mon complice franco-japonais, diplômé de nô et disciple de Monsieur Kano. L’idée étant de réunir sur scène des acteurs occidentaux et de vrais acteurs de nôs. Ce roman retrace la vie de Zéami, le créateur du théâtre Nô. On y verrait et entendrait des éléments sur la vie et l’oeuvre de Zéami et parallèlement des scènes (type scène de répétitions) jouées par de vrais acteurs de nôs, de façon traditionnelle, mais avec les commentaires de Zéami (les « retours ») qui permettraient en plus de la dimension dramatique, d’y insérer des parties plus « pédagogiques ».Et là encore, c’est une sacrée gageure comme vous pouvez aisément vous l’imaginer.

Si cela arrive à se mettre en route, l’idée serait de partir à Kyoto un an pour pouvoir écrire ce texte et commencer à réunir les différents interprêtes et producteurs de ce pari totalement fou et génial. Je précise que c’est sur une idée de Vincent que nous avons élaboré ce projet !

Mon quatrième, et je m’arrêterai là pour ce soir… C’est l’opportunité que pourrait nous offrir « Marseille Capitale de la Culture » en 2013. Je voudrais profiter de ce grand chambardement pour proposer un autre moyen de porter la culture et avant tout le spectacle vivant par ici et si possible, être un des pilotes de cette expérience (Ben oui, faut pas exagérer tout de même!). Quelle est-elle, me demanderez-vous ?
Ce serait long à vous expliquer et il n’est plus l’heure !
Pour faire court. Ici, faire vivre un spectacle coûte très cher et est très ardu. Nous arrivons à trouver des budgets pour créer (enfin moi non, mais les autres… certains) et il faut se battre bec et ongles pour jouer 1 fois, voire 2 ou 3 si vous êtes très très fort !!!! Au final, même les « grandes compagnies » (je mets entre guillemets, parce qu’ici grandes ne veut pas dire grand chose justement) jouent entre 10 et 15 fois par an. Ce n’est pas suffisant. Je voudrais proposer des programmations au mois, au trimestre même ! Et si l’on calcule, on se rend compte qu’au final celà coûte beaucoup moins cher de travailler sur des sessions longues. On s’interdit ca ici, soit disant parce qu’il n’y a pas de public ! Mais à jouer ce jeu là, il y en aura de moins en moins. Même moi, quand je veux vraiment voir des bons spectacles, je file où… à Paris. Et pour cause ! Un spectacle qui ne joue pas souvent s’abîme, se raidit, perd de sa fraicheur, son caractère. Et quand un spectacle est bon, on se déplace même d’ailleurs pour venir le voir ! Arrêtons donc de pleurer et retroussons nos manches. Mettons en place de vrais théâtres qui jouent tous les soirs. Nous aurons de meilleurs acteurs, de meilleurs metteurs en scène, de meilleurs spectacles. De quoi faire travailler les jeunes acteurs qui sortant des écoles ici et ne trouvant pas de boulot ne trouve rien de mieux à faire que de créer leur propre compagnie ! Nous pourrons travailler vraiment et églament avec les publics. Et enfin créer un mouvement de vie ! Ce qui ici est loin d’être gagné. Si nous n’agissons pas, je peux déjà vous prédire la suite. En 2013, les grands événements seront assurés par des équipes parisiennes. Ce serait dommage de ne pas tenter quelque chose, non ?

Bon allez… DODO !!!!!

A demain ?!

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