Passage éclair…

J’aime cet endroit ! Chaque jour que j’y passe, un peu plus…
Je crois que je commence à comprendre pourquoi il y a onze ans, je décidais de quitter Paris, la Capitale pour venir faire du théâtre, ici.
Non, non. Ce n’est pas le soleil, ni le temps délicieux (ça je l’ai découvert en route), mais plutôt un besoin de prendre de la distance pour mettre au monde mon théâtre.

Aujourd’hui, je crois que j’ai suffisamment cheminé pour pouvoir reprendre, avec ceux que j’ai quitté alors, le dialogue et les échanges.

Je profite des fleurs d’amandiers qui sont encore debout et fait un rêve qui va rester un secret encore quelques temps. Un rêve pour nous tous, ici. Un rêve de théâtre. Un rêve qui fera que plus jamais le théâtre ici ne sera, cet art de l’excuse, ce flamboiement éclair de la honte, mais un arbre avec de vraies racines. Profondes. Je fais ce rêve depuis longtemps, mais voilà que les signes de la mise en route commencent doucement à arriver.

J’ai besoin de rester calme, concentré, encore plus concentré. Et de faire comme la fourmi qui baisse les yeux sur son ouvrage. Je le sens bien, le moment doit être comme cela. Il le faudrait. Mais dormir devient difficile et je sens bien que mes muscles ne me laissent pas au repos. Il faut parfois se battre contre soi-même. Se battre contre le trop plein d’énergie. Contre le tonnerre qui gronde et frappe dedans. Pour ne pas effrayer. Pour ne pas blesser ceux dehors. Leur laisser le temps de comprendre, d’entendre.

Hier, j’ai fait mes courses sur Internet. Beaucoup de livres sur le Nô (des introuvables) et sur le théâtre de Charlotte Delbo (des introuvables aussi). C’est ce qui est génial avec internet. C’est ça qui est dangereux aussi. Tout est là pour celui qui sait chercher. Tout ? Trop ? Non, pas trop, mais pour certains la possibilité de répondre à des questions qu’avant ils se posaient pendant des années avant de pouvoir y répondre. Le temps de la recherche, le temps de la question sont importants. Et même si ils peuvent être compressés, il ne faut pas oublier que c’est important. Et le prendre. Oui, prendre le temps. Toujours. D’y croire. De réaliser son édifice pierre après pierre. Pour que le jour où un problème se présente, on puisse y faire face. Connaissant chaque pierre, chaque parcelle de ce qui fonde notre maison.

Allez, bonne journée à vous.

Et promis, je parlerai bientôt !

Ah ! Oui ! Le nouveau site du studio commence à voir le jour. Allez y faire un tour et aidez-nous à le peaufiner. Il est en cours de construction. Nous sommes dedans, nous avons peut-être oublié quelque chose ou brouiller les pistes ? Les idées et commentaires sont les bienvenus. http://lestudiodusoleil.fr (page accessible sur le site de l’école aussi http://studiodusoleil.ouvaton.org, partie compagnie)

Oriza Hirata et Ariane Mnouchkine… Beau Week-End !


Les amandiers sont en fleurs, le ciel : bleu pur, le café : puissant, j’entends les pattes d’écureuils scratcher dans les arbres en réponse aux appels des oiseaux… oui, c’est ça ! je suis rentré chez moi !!!

Et c’est avec un plaisir non feint que je déguste mon café en venant vous trouver dans ce jardin sans frontières et qui a partagé avec moi bien plus que je ne pourrais écrire.

Ce week-end fut chargé, ouvrant des portes inespérées entre mes rêves et la réalité, donnant à ces multiples combats un peu de plus de sens, un peu plus de fond.

D’abord Ariane et son anniversaire. Soixante-dix ans et une fête qui, comme elle, s’est épurée avec le temps, s’est simplifiée, adoucie, calmée. Pour finalement devenir ce joli rendez-vous où seuls quelques intimes (enfin deux cents personnes tout de même !) étaient présentes. Il y avait Guy Claude François, ce décorateur et scénographe de génie qui a accompagné sa vie depuis plus loin que remonte ma mémoire et qui, lui aussi, plus le temps passe, est beau et doux, simple et sincère, délicieux. Il y avait Tamani, la femme qui venait nous accompagner dans nos maquillages, elle qui a maquillé les plus grands, encore plus petite, encore plus vieille et en même temps toujours plus vive et drôle. Il y avait Erhard Stiefel, ce génie, ce « Trésor Vivant » (titre décerné par les japonais à quelques élus), fidèle à lui-même, toujours aussi beau et énigmatique, lui qui, malgré son grand âge, ressemblera toujours à un jeune romantique. Il y avait Gérard Hardy, un jeune homme de soixante-quatorse ans, toujours en tournée, toujours sur la scène et qui a cette douceur et ce plaisir de vivre (je lui dois un merci attentif et particulier. Il m’a donné la référence d’un livre qui va bien m’aider dans mes travaux en ce moment : Au Bord de l’Eau. Qui raconte l’histoire d’une troupe de théâtre à travers l’histoire de chaque membre qui la compose). Il y avait Georges Bigot, cet acteur qui peut être si superbe, héros de mon enfance, Richard 2 incroyable, Norodom criant de vérité. Il y avait François, dont je ne sais plus le nom, et qui de ses mains sait fabriquer tout et n’importe quoi, un peu comme un magicien. Il y avait Brontis Jodorowsky, Miriam Azencot, Martial Jacques, Christophe Rauck, Juliette Plumcoq Mech, compagnons de mon époque et que j’ai eu plaisir à revoir après tout ce temps. Et puis tous les membres de la troupe, de maintenant. Qui entourent ma Belle Ariane de mille soins, de tant d’amour et qui lui permettent aussi ce calme, cette douceur. Il y avait les proches d’Ariane. Sa famille, ses amis, dont le plus connu Patrice Chereau. Et c’était beau ! Simple et beau. Avec des surprises offertes à l’aide de nos nouvelles technologies. Sur grand écran, des gens du monde entier ont défilé grâce à Skype, pour ne pas le nommer. Amis d’Australie, du Brésil, des Etats-Unis, de France… mais aussi, astronautes en apesanteur, Charlie Chaplin (si, si), le président Obama (bon… ceux-là c’était pas en vrai de vrai, mais en vrai quand même!!!!). Bref, un moment de magie délicieux. Ah oui ! Merci à Jean-Jacques, aux Afghans et à Céraphin qui nous ont concocté un repas digne des plus grands avec un dessert incroyable arrivé sur un char et représentant un immense soleil que nous avons avalé gouluement ! Ouf… voilà, j’ai fini la soirée du samedi… il vous reste un peu de temps ou d’envie d’aller plus loin ?!

Alors pour ceux qui en ont le courage… le dimanche ! (Mais d’abord, je vais me resservir un café et faire un bisou à mon amoureuse)

Donc, le dimanche. Grâce à Yumie, la japonaise qui traduit tous mes dossiers et mails à l’attention des japonais, nous avons obtenu un rendez-vous avec Oriza Hirata, metteur en scène japonais qui est au Japon, ce que Ariane Mnouckine et Peter Brook sont à la France.

C’est donc à 14h45 (les japonais sont très à cheval sur les horaires) que nous sommes arrivés dans le Hall de l’Hôtel Mercure de la Gare Saint-Lazare où nous avions rendez-vous à 15h. Après une course éfrénée d’Elise pour trouver une borne qui fait les cartes de visite (les japonais sont très à cheval sur les cartes de visite ;-)) d’où elle revient sans et pour ma part, une recherche rapide sur internet pour voir des images du Monsieur et sa biographie (vive l’Iphone !!!), Orizo arrive accompagné de sa traductrice. C’est un petit homme vif, au visage espiègle et malin qui inspire tout de suite confiance et respect. Nous nous installons et je lui explique mon projet Kujoyama dans les moindres détails. De temps à autre, je me tais pour laisser la traductrice faire son oeuvre. Elise, elle, profite de ces moments pour me donner quelques conseils d’approche. Lui se tait. Il écoute. Une fois le tout exposé, il entre en scène. Il me dit que, si mon projet lui semble intéressant, mon approche est nulle. (Ouah ! Un japonais franc… celui-là il va falloir que je le soigne de toute mon âme pour ne pas perdre sa confiance et ses faveurs) Et m’expose la « stratégie » à suivre. Il emploiera ce mot. Il m’expose le mode de subventions au Japon et comment s’assurer d’avoir les meilleurs pour la réalisation de ce projet. Il me dit que si nous oeuvrons comme il le dit, il organisera avec moi les « workshops » (stages) avec les meilleurs acteurs de Tokyo, de Kyoto et d’Osaka pour qu’ils découvrent mon travail sur la scène et que, naturellement, suite à ces travaux, les plus intéressés se réunissent pour mettre à exécution mon projet. Il me dit aussi qu’il me faudra organiser des « workshops » avec des metteurs en scène. Lui s’occupe de trouver les lieux, de payer les acteurs et les metteurs en scène pendant les temps des « workshops » et de suivre l’équipe qui montera mon projet pour l’obtention des subventions, afin de réaliser tout cela pour la saison 2011, 2012. Moi, en attendant, je dois trouver des co-producteurs ici sur le sol français.

Pour « Les Démons du Nô »… et oui, ils sont deux maintenant ! Il me fait comprendre que si jamais Ariane prend la mise en scène de ce projet, il nous invitera pour le festival de Tokyo (à l’auttomne). Je lui rétorque que faire se déplacer le Théâtre du Soleil coûte très cher. Il me dit : « l’Argent n’est pas un problème ».

Une heure et demie sont passées quand nous le quittons. Je garderai longtemps gravé le sourire et l’oeil malicieux de cet homme et sa simplicité, et sa sincérité. Wouah! Je viens de faire un pas de géant, je crois. Mais, il faut tenir la bride. Si Cultures France ne retient pas mon projet, tout cela tombe à l’eau. Donc, on garde son calme. On est serein, mais on garde son calme (tu parles !!!! ;-))

Voilà.

Maintenant, il me faut redescendre sur terre et continuer à travailler, patiemment, méthodiquement, pour rendre tout cela possible.

A vite.

Etrange humain…

Sous un ciel gris et bas, je retrouve ma ville.

Je retrouve… Je ne sais pas si aujourd’hui encore, je suis capable de « retrouver » ma ville. De « retrouver » le théâtre d’ici et ces gens qui le font. Je ne sais pas. Si j’ai encore envie de « retrouver »…

Comme un enfant qui préfère rester loin de cette réalité qu’il découvre et qui ne colle pas ! Comment peut-il « retrouver » celui qu’il appelait « père » quand ce dernier a fini de perdre les dernières écailles de sa peinture cloquée, quand ce que l’enfant découvre avec ses nouveaux yeux de quelques centimètres plus grand que lui, est la bêtise et la laideur !

Et ce rythlme qui aveugle, et ce bruit qui endort, et toutes leurs armes qui brouillent les visages, maintenant qu’il est loin, maintenant qu’il se réveille au chant des oiseaux, maintenant qu’il découvre dans le silence ce petit enfant qui avance et lui demande son chemin avec les mots simples de ceux qui n’ont rien à prouver, comment peut-il revenir et « retrouver ».

Et lui-même ! Lui qui là-bas est devenu un homme, ici aussi on lui demande de se « retrouver ». De remettre ce même costume Kenzo. Noir le costume ! C’est qu’il fait partie des gens du théâtre quand même ! Ce costume qu’il a déchiré le premier jour, à la première heure en arrivant ici, en essayant de se faire un feu pour réchauffer ce corps qui ne connaissait pas le froid.

Alors, on se réveille un samedi matin sous une chape de bêton et la tête pâteuse comme quelqu’un qui aurait noyé ses nerfs au whysky … et on a honte. Honte de voir qu’ici, on serait capable de « retrouver » ce dont la vie nous a défait, quoi qu’il en coûte. Oui, ce matin j’ai honte !

Parce que je n’ai pas su leur dire : « Pourquoi me parles-tu de demain, d’hier, d’après, d’avant. C’est ici que nous sommes. Juste là. N’avons-nous donc plus rien à nous dire ? » Parce que j’ai vendu l’âme de mon jeune guerrier à ceux-là qui ne sauront jamais l’entendre tant qu’ils ne l’auront pas vu sur la scène du Théâtre de l’Odéon. Parce que je me suis justifié, le coeur battant, blessé par des mots et des idées que je ne connais plus. Alors oui, j’ai honte !… enfin, non, ce n’est pas vrai. Je n’ai pas honte, mais j’ai dans le coeur cette tâche empreinte de gravité.

Alors ce matin, en attendant qu’ils se lèvent, je me remémore qui je suis. Je ramasse mes morceaux balancés là par terre, je les remets droits, leur enlève les traces de gerbe et de crachat et frotte. Et je les regarde. Chacun après l’autre. Je prends le temps de les retrouver. Et je demande pardon. Oui, pardon à chacun.

Le chemin est long qui mène à être au dehors ce qu’on souhaite être au dedans. Mais il se fait. Il suffit de reprendre la marche. De relever le nez et de regarder tout autour les milliers d’horizons encore ouverts et qui appellent. De remplir sa gourde d’eau fraiche et de reprendre le chemin.

Un jour, un jour, nous ne retrouverons vraiment. Parce qu’alors, je n’aurais plus besoin de vous dire, vous expliquer. De me dire, de m’expliquer… Nous nous retrouverons autour de cette table et nos yeux se raconteront des histoires que les langues ne savent plus dire. Et nos chairs vibreront ensemble. Juste ensemble, là.

Bonne journée les loups ! et vous aussi mes agneaux…

Vous me manquez !

Biennale de Nîmes, Hannya et autres histoires….

Moi qui voulais profiter de cette matinée pour faire la grasse ! L’horloge interne souvent si défaillante, m’a mis sur pied comme chaque jour ! « Laisse-moi tranquille ! Je n’écrirai pas aujourd’hui !  » Mais rien à faire. Il faut se lever…

Peut-être aussi, les histoires de la Biennale de Nîmes n’y sont pas pour rien… et d’ailleurs avant que de venir vous retrouver, j’ai déjà passé cinq coup de fil, envoyé trois mails pour essayer de débloquer la situation.

Laquelle, me direz-vous ?! Et bien voilà…

Le Théâtre du Nîmes organise (et je l’ai appris avant hier) du 24 au 28 mars, une biennale de la jeune création japonaise : Musique, danse, théâtre, arts plastiques. Alors, innocemment, quand j’apprends cela, après ma journée d’écriture, je me rue sur mon mail et j’écris à la direction que je veux absolument pouvoir être là. Rencontrer ces artistes, voir leurs spectacles et avancer ainsi sur mon projet Kujoyama. Je leur envoie mes dossiers : Projets, Presse, Photos, etc. et leur demande s’ils peuvent m’offrir le pass (150 euros tarif plein/86 pour les chômeurs), s’ils peuvent me trouver un endroit où dormir (même un placard à balai) et s’ils peuvent me permettre de vivre cette aventure de l’intérieur pour que j’ai une chance de rencontrer les artistes. Avec ce que je viens de vivre, avec la rencontre puissante et douce de ces jeunes autour de Dom Juan, avec le stage au Théâtre du Soleil, c’est très sûr de moi que j’attends une réponse positive, du genre : « Mais bien sûr ! Nous sommes très touchés qu’un artiste français de la région désire venir rencontrer nos artistes et partager ce moment unique avec nous. C’est, en secret, notre but, etc. » Mais que nenni ! Nous ne sommes pas des mécènes, me dit-on ! Et votre outrecuidance passe les bornes ! Loin de juste ne pas réussir à les toucher, je les énerve ! On s’explique au téléphone, on se comprend mieux. Mais il n’empêche qu’ils ne peuvent pas m’aider, si ce n’est en me facilitant la rencontre avec les artistes, ce qui est déjà énorme.

Du coup, c’est 800 euros que je dois trouver, là, comme ça ! Et 800 euros, je ne les ai pas. Oui, je suis intermittent. Mais les six derniers mois m’ont coûté cher. Le temps d’écriture des dossiers (Picasso, Kujoyama, Dom Juan), les impressions multiples et variées, les voyages à Paris, les envois, le temps passé sur Dom Juan, les coups de téléphone pour mettre tout ça en place, ma résidence d’écriture… tout ça, personne ne le paye pour moi. Et c’est une grande part de mes assedic qui se dilapide là ! C’est normal, me direz-vous et je suis d’accord. Entièrement d’accord, c’est à mon sens, exactement le pourquoi des assédic, en tout cas ce qu’il devrait être pour tout un chacun. Mais là, même en raclant les fonds de tiroirs, je ne peux pas m’offrir cette semaine ! C’est ainsi.

Cela explique peut-être pourquoi ce matin au lieu de dormir, j’ai appelé Jean Florès, le Directeur du Théâtre de Grasse qui accompagne mon travail depuis un bout de temps pour lui demander ces sous. J’ai appelé aussi Michèle Couetmeur et Thierry Roche, responsables à Aix et dans la CPA au niveau culturel et en lien avec moi sur le projet Kujoyama pour leur demander ces sous. Parce que je n’ai pas beaucoup de temps pour me retourner. Une dizaine de jours tout au plus. Et sans cela, sans une aide extérieure, je râterai ce moment. Moment unique si l’on y pense. Ce n’est pas tous les jours qu’autant de jeunes artistes japonais sont réunis ensembles sur le sol français. Mais bon ! Si cela ne doit pas être, cela ne sera pas. Et cela aura raison de ne pas être. C’est toujours ce que je me dis et c’est un très bon moyen d’apprendre à construire aussi avec les impossibilités.

Voilà…

Ah oui ! Hannya ! Pourquoi Hannya ? Parce que ce masque m’a tenu compagnie toute la semaine, posé face à moi, impassible, calme et que j’ai appris à la regarder, à voir sous ses traits les traits d’une femme blessée, battue, mais qui n’a pas lâché. Elle aussi est devenue une intime ! Et je voulais la saluer ici et lui dire merci de sa patience et de son regard qui m’a tant soutenu.

A plus !

P.S. Avez-vous vu avec quelle ferveur elle me regarde ! Je crois qu’elle est tombée amoureuse 😉

Ah ! Oui, aujourd’hui je pars à Paris et je n’aurai sûrement pas de connexion pendant ces deux jours… donc vacances de blog. C’est le moment d’en profiter pour venir vous y retrouver et discuter un peu. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent dit-on, non ?!

Théâtre obligatoire à l’école !!!!

Petite réaction à un bel article paru sur ce qu’il reste du journal Libération. Cliquez sur le titre et vous pourrez le lire. Ca fait du bien toujours de voir que parfois quand les gens se battent vraiment, ils sont entendus !

 » Bravo Mesdames,
qu’il est bon de voir des femmes et des hommes qui, loin de se contenter de la morosité et de la panique ambiante, cherchent, trépignent, enragent et avancent, oeuvrent humblement pour que cela se déplace, bouge ! Parce qu’au fond, rien ni personne ne peut nous dicter notre conduite. Simplement le choix de la résistance devient de plus en plus lourd, de plus en plus aigu et violent, malheureusement si souvent solitaire. A travers vous qui avez la chance que le regard de la presse souvent muette et aveugle, se porte sur vous, je salue tous ceux et celles qui comme vous se battent pour donner vie à un monde, qui s’il n’est pas meilleur, sera au moins plus responsable. Et leur dit combien en ces temps dégénérés, ce combat est important. Même s’il ne sauve qu’une personne, qu’une herbe.
Et quoi, mieux que cet art de l’instant peut nous y aider.
Que les sourds ouvrent leurs oreilles !!! Et que les vivants y puisent un peu de cette force universelle qui les anime et qui sauve !

Bien à vous et Bravo !

Alexandre F « 

De Gaules, Malraux et compagnie….

Bon !
Après avoir cherché par tous les moyens à vous mettre en ligne ces trois extraits, je me suis rabattu sur notre serveur FTP où de temps à autres, je mets des musiques pour ceux qui travaillent avec moi.

Les trois fichiers sont là. Ils se nomment : decret1959, Degaules, Malraux.

Si je me suis pris la tête à les mettre en ligne, c’est parce que je pense qu’ils sont vraiment importants à entendre. Que vous soyez jeunes, vieux, beaux, moches, artistes, boulangers, informaticiens, politiciens, ne vous en privez pas ! En plus, ils sont courts ! On peut les écouter et les réécouter à loisir et ça remet au clair bien des petites ombres venues saloper la clarté et la force du fondement (comme bien souvent !)

Et s’il vous plaît, ayez la gentillesse de laisser les fichiers à côté qui sont des étapes de travaux que je partage avec ceux qui mettent les spectacles au point avec moi. Si vous ne pouvez vous empêcher de les écouter, faites-le. Mais ce n’est ni à télécharger, ni à diffuser, encore moins à juger… très rares sont ceux qui savent entendre ou voir quelque chose qui n’est pas encore achevé… pourtant, il faut bien un point de départ …

Pour ma part, c’est l’heure d’aller revêtir mon costume et mon masque et de replonger là où j’ai laissé ma famille Kanze. Le ciel est beau dehors et j’ai l’esprit clair, ce matin. Je sens que cette journée sera riche… Douloureuse, tortueuse, mais riche !

Ah ! Au fait… un blog est fait pour être partagé. C’est dans l’optique de donner à voir ce qui se joue derrière que je le fais et aussi, sûrement, parce que la solitude qui m’entoure est parfois dangereuse. Plus vous vous montrerez, plus fort moi je serai et plus cet endroit deviendra un point d’orgue à ma conduite. Ne vous privez pas de vous manifestez, si vous accompagnez mes errements, mes découvertes, mes partages. Et de le faire partager à ceux qui vous accompagnent.

J’en ai bien plus besoin que vous ne pouvez le croire.

Belle journée à vous !

Beaucoup de silence…

Beaucoup de silence…
C’est le temps des mots qui manque et surtout la poussière pas levée sur ce blog enterré …
Mais je suis toujours là, bien en vie, bien en actes, bien réveillé.
Les projets sont nombreux, les risques aussi !

J’essaye de ne pas être focalisé complètement sur le Japon, mais c’est difficile de ne pas plonger tout entier. Tout serait tellement plus simple alors. Ecrire ce spectacle sur Zeami, préparer mon voyage, mettre en place les partenariats….

Il me faut garder les pieds sur terre, encore, encore, encore. Attendre que les regards se posent là et y croient. Alors, je continue ma vie de technicien (il le faut, il le faut, il le faut… chaque jour, je dois me le rappeler) tout en utilisant mon temps libre pour avancer sur les projets.

Il y a

• « Dom Juan » au Théâtre Nô d’Aix en Provence avec les Options Théâtre du Lycée Paul Cézanne

• « Le Dit des Heike » mis en musique pour le Festival Musique dans la Rue (j’attends la confirmation)

• « Picasso et les Cubes » pour le festival C’est Sud d’Aix-en-Provence (j’attends la confirmation)

• « Un An au Pays du Nô » à la Villa Kujoyama de Kyôto pour l’année 2010 (j’attends la réponse d’ici mai) avec la réécriture pour la scène du roman « Le Démon du Nô » de Nobuko Albery et la création d’une version contemporaine d' »Atsumori » avec une Compagnie Japonaise.

• La reprise de « Elle Attend » ( je vous mets un lien si vous voulez en voir un extrait…)

Les Assises de la Culture !!!!

Ce soir, réunion au sommet…

« Assises de la Culture en Région PACA »… un bien grand titre, non ?

Comme cette année j’ai décidé de prendre les choses autrement, je me mets sur mon 31, j’appelle Fred ( l’éclairagiste du Studio du Soleil) et hop, direction la Friche Belle de Mai pour aller écouter ce que ceux qui sont en place ont à raconter. Bien sûr, tout le monde est là. C’est que Marseille va être Capitale Européenne de la Culture en 2013 et ici, il y a une grande inquiétude de voir partir ces budgets dans des mains d’artistes qui ne sont pas d’ici.

Que c’est rasant ces discussions politiques où soit disant sont invités à intervenir les acteurs culturels locaux. Nous sommes entre 300 et 500. Imaginez, si tout le monde se mettait à parler… Pourtant, c’est sûrement ce qu’il faudrait faire. Quelques uns interviennent. Le plus souvent sur des problématiques personnelles dues au retrait des subventions. Quelques idées tout de même se font entendre. Ca parle d’Europe et d’accompagnement pour établir ces dossiers complexes. Ca parle de financement privé et d’accompagnement des PME pour leur apprendre à devenir des mécènes. Ca bafouilles aussi (ça c’est moi !). Ca lyrise, ça s’envole, ça retombe…

Mais bon, finalement nous rentrons à la maison sans avoir ressenti de vraies avancées ou de vraies ouvertures. Quand une situation est si tendue, chacun pense à sa peau, veut se défendre. Déjà que nous souffrions du manque de moyens et de reconnaissance ici, avant tous ces durcissements, alors là, c’est pas prêt de se calmer.

Sauf qu’au plus profond du malaise vient souvent le souffle du renouveau. Comme l’expliquait un des intervenants (un homme vraiment intéressant, celui-là.. pas un politique, non, plutôt du genre philosophe ou sociologue !) le mot « Crise » en chinois est composé de deux idéogrammes ; d’une part « Danger » et de l’autre « Renouveau, espoir ». Nous nous en rapprochons chaque jour de cette « Crise », mais nous n’y sommes pas encore. Sauf que les vents annonciateurs des désastres qui sifflent depuis quelques temps se mettent à enfler à vue d’oeil.

Parés pour la tempête ?!