Gran Torino


Hier au soir, après une rude journée -la matinée s’était achevée sur deux pages assez difficiles à faire arriver et l’après-midi plus clémente m’en a apporté cinq- nous avons quitté le monastère pour réapprovisionner ce que ma mère appelle « La Réserve ». Boîtes, biscuits en tous genre, chocolat, café et autres nécessités de la vie. C’est que pour bien travailler, il faut avoir l’esprit en paix et le ventre tranquille !

J’ai donc troqué hakama, kimono et sandales de paille pour mes habits de ville. Et je peux vous assurer que porter ces vêtements en jean, surtout les chaussures, après trois jours sans, est une torture ! Nous sommes vraiment bizarres…

Après les courses, nous sommes allés au restaurant. A Manosque. Un restaurant au titre prometteur : « Au Bonheur Fou » et au patron investi, convaincu. Ici, il n’y a pas de carte. On mange ce qu’il a trouvé au marché bio du jour. C’est simple, c’est bon et ça fait du bien. Si vous passez par là, allez-y. C’est un voyage sans grande ambition, mais qui est généreux et honnête ! Chose trop rare pour ne pas être stipulée.

Ensuite ! Ensuite, parce qu’il faut savoir se faire du bien jusqu’au bout, nous sommes allés au cinéma. Ce qui nous amène au titre du post : « Gran Torino », le dernier film de l’immense Monsieur Eastwood. A vous dire vrai, j’étais fatigué. Et il a fallu que je me fasse violence pour aller m’asseoir devant ce film quand tout mon corps rompu réclamait le doux repos du sommeil. Mais dès les dix première images, oui, dès les dix premières images, le corps s’oublie et le coeur s’ouvre. Nous sommes dans un des grands films de cet immense homme de Cinéma qui aura 80 ans l’année prochaine. Et quelle délectation ! Quelle leçon d’humilité et de savoir faire. Ici, il n’y a pas de chichi, pas de fioriture. Pas d’égo mal placé ! Juste une histoire qui se raconte, simplement, vraiment ! On redevient un enfant et on se laisse porter, passant même sur certaines répliques un peu « téléphonées ». Mais à part cela, c’est parfait. Oui, c’est le mot: parfait ! Quel grand moment d’humanité. Et c’est les larmes plein les yeux et le coeur irradié que je ressors de là. Mon dieu que le chemin sera long encore pour être capable d’en arriver là, si j’en suis capable. Autant de simplicité, d’humanité, d’évidence, de clarté… quel homme il doit être ! Dans mon coeur, je le mets au côté d’Ariane. Parce que tous deux font leur travail, consciencieusement. Pas pour eux, en tout cas plus pour eux ! Mais parce qu’ils veulent partager, donner, transmettre. Et que chaque jour que les Dieux leur octroient, ils s’y emploient de toutes leurs fibres, de toutes leurs forces.

Merci Clint ! Merci.

Aujourd’hui, c’est tremblant que je vais aller rejoindre ma table. Parce qu’il y aura Mr Clint aux côté d’Ariane et que plus que jamais, je me sens responsable de ce que j’engendre, de ce que je choisis de faire ou de ne pas faire. Du chemin sur lequel je me place et me porte. Sur lequel, je le sais bien, je ne suis pas à la hauteur. Mais j’y travaille. Chaque jour, j’y travaille.

Bonne journée à vous ! Et merci pour ces si nombreux commentaires… ingrats que vous êtes ! 😉

De Gaules, Malraux et compagnie….

Bon !
Après avoir cherché par tous les moyens à vous mettre en ligne ces trois extraits, je me suis rabattu sur notre serveur FTP où de temps à autres, je mets des musiques pour ceux qui travaillent avec moi.

Les trois fichiers sont là. Ils se nomment : decret1959, Degaules, Malraux.

Si je me suis pris la tête à les mettre en ligne, c’est parce que je pense qu’ils sont vraiment importants à entendre. Que vous soyez jeunes, vieux, beaux, moches, artistes, boulangers, informaticiens, politiciens, ne vous en privez pas ! En plus, ils sont courts ! On peut les écouter et les réécouter à loisir et ça remet au clair bien des petites ombres venues saloper la clarté et la force du fondement (comme bien souvent !)

Et s’il vous plaît, ayez la gentillesse de laisser les fichiers à côté qui sont des étapes de travaux que je partage avec ceux qui mettent les spectacles au point avec moi. Si vous ne pouvez vous empêcher de les écouter, faites-le. Mais ce n’est ni à télécharger, ni à diffuser, encore moins à juger… très rares sont ceux qui savent entendre ou voir quelque chose qui n’est pas encore achevé… pourtant, il faut bien un point de départ …

Pour ma part, c’est l’heure d’aller revêtir mon costume et mon masque et de replonger là où j’ai laissé ma famille Kanze. Le ciel est beau dehors et j’ai l’esprit clair, ce matin. Je sens que cette journée sera riche… Douloureuse, tortueuse, mais riche !

Ah ! Au fait… un blog est fait pour être partagé. C’est dans l’optique de donner à voir ce qui se joue derrière que je le fais et aussi, sûrement, parce que la solitude qui m’entoure est parfois dangereuse. Plus vous vous montrerez, plus fort moi je serai et plus cet endroit deviendra un point d’orgue à ma conduite. Ne vous privez pas de vous manifestez, si vous accompagnez mes errements, mes découvertes, mes partages. Et de le faire partager à ceux qui vous accompagnent.

J’en ai bien plus besoin que vous ne pouvez le croire.

Belle journée à vous !

Peu de mots… enfin pas si peu ! Et superbe émission « Ministère de la Culture » sur France Inter avec lien pour l’écouter ! A vos marques….


Ce soir, peu de mots à offrir… la journée a été fructueuse. D’après mes anges gardiens, peut-être même meilleure que la précédente. Et pourtant, elle a été difficile. Parce que chaque nouveau mot ouvre le champs des possibles et qu’il faut faire des choix. Des choix avec des personnages que je rencontre à peine. Alors je me tais, je mets le masque de Hannya et je la laisse faire. Elle les connait les Kanze. Elle a vécu avec eux depuis leur première gloire.

Du coup de cette lumière et de cette joie du premier jour, vient l’ombre et les tourments du second qui semblent annoncer un reste de semaine aux couleurs de la tempête.

Qu’importe, je ferme les yeux et je me concentre fort. Je sers mon hakama. Je me redresse encore. Et je tiens la tête droite. M’interdisant de laisser Alexandre s’interposer.

Aujourd’hui, entre midi et deux, à la pause, j’ai eu la chance de tomber sur 2000 ans d’Histoire, l’émission sur France Inter. Le sujet du jour : « Le ministère de la Culture ». Invention de Mr De Gaules et de son fidèle Malraux en 1959. Ce sont des mots qui faut réentendre ! Alors je partage avec vous trois passages que j’ai extrait de l’émission(en fait je trouve pas comment on fait pour télécharger de la musique. Désolé! Grrr) et vous transmet le lien (Du coup ! il faut y aller ! cliquez sur le titre du message. C’est l’émission de ce jour : le 2 mars) pour écouter l’émission si vous avez trente minutes. Et ce ne sera pas trente minutes de perdu, croyez-moi !

Et puis oui, je voulais en profiter pour souhaiter un bon anniversaire à Ariane Mnouchkine qui a depuis 5 minutes 70 ans !!! Bon anniversaire Ariane ! 😉

Un petit calendrier des spectacles à voir…

Ce soir, je vais faire vite.
Je n’ai pas vu Spiderman 3 (désolé Fred), mais j’ai fini de regarder « Angel-A » de Luc Besson. Pourquoi faut-il que ce monsieur se croit apte à écrire des scénarios ? C’est bien dommage… parce que l’image, elle est assez jolie, efficace, tranchée. Le texte ?! Quel texte… mon dieu, nous voilà chez les Bisounours où tout le monde il est noir ou il est blanc. Il y a le gentil et les méchants. Le gentil, il est méchant parce qu’il s’aime pas, mais voilà un ange tombé du ciel, avec des jambes de dix mètres de long et une jupe franchement indécente (c’en est choquant dans certains passages du film!) qui lui dit : Dis je t’aime. Le gentil qui se croit méchant le dit et « Oh ! Miracle ! « Il devient gentil gentil et il sauve l’ange qui était gentille méchante et pour finir, ils tombent amoureux. Ouah !!!!
Si vous voulez un film sur les anges, je vous conseille plutôt « Les Ailes du désir ». mais bon, à vous de voir…

Ah oui, le titre…
J’ai sélectionné quelques spectacles à ne pas manquer dans le coin. Je vous mets en lien un agenda qui vous permet de lire cette séléction sur le votre. Soit sur google agenda, soit (et c’est dix fois mieux) sur ical (le logiciel Mac).

webcal://www.box.net/dav/les%20spectacles%20d’Alex%20en%20PACA.ics

Cliquez sur le lien. Dans la fenêtre qui s’ouvre, entrez

Nom d’utilisateur : alexef@free.fr
mot de passe : alexef

et laissez faire le travail.

Le calendrier est mis à jour et cette mise à jour se fait automatiquement sur votre agenda.

Vous voilà abonné au calendrier des spectacles (Théâtre avec quelques soupçons de Danse) sélectionnés par mes soins sur la région et qui sont soit des découvertes, soit des spectacles à ne manquer sous aucun prétexte.

Je reste ouvert aux commentaires que vous avez à émettre sur ce calendrier et ferai mon possible pour l’améliorer.

Pas de vexation… il y a des spectacles qui passent et que soit, je n’ai pas vu, soit je ne connais pas… et dieu sait que je suis ignorant ! (Mais comment ne pas l’être quand on mesure la production qu’il y a en spectacle vivant)

Et puis, tout cela est histoire de goût… n’est-ce pas ?!

persepolis

Week-end…
J’ai quasiment fini le dossier pour la Fondation Beaumarchais. Une vingtaine de pages en tout pour qu’ils aient envie de donner sa chance à « Illusions Tragiques »… Une vingtaine de pages, entre les extraits de texte et les notes, c’est court. Mais, au milieu de tout ce que j’ai à faire en ce moment, c’est un maximum, si je ne veux pas mettre en péril tout le reste.
Péril… oui, péril ! A force de devoir gérer trente et une choses en même temps, c’est « Atsumori » qui en a pris un coup. J’ai laissé filé l’actrice qui aurait pu remplacer Adrien. Rappelée par le Théâtre du Soleil, un jour avant ma confirmation. J’ai laissé traîner… et clouch ! Le couperet est tombé. Je vais donc devoir assurer le rôle moi-même. Du coup, il me faut vite trouver une assistante. We will see…
Et en attendant de voir, je continue à avancer sur le reste.
Nous avons trouvé 3000 euros de plus pour « Atsumori » et le Théâtre Nô d’Aix en Provence. Et c’est Ouvaton qui entre dans la danse de la coproduction en nous offrant cette coquette somme. Voilà qui, loin d’être suffisant, me permettra sûrement de dormir un peu mieux ces prochaines semaines.
Le travail sur Dubillard pour le spectacle de fin d’année avance bien. Et c’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé Mathieu et Jeanne (élèves de la première heure…) aujourd’hui pour une journée dédiée au cabaret. Du Dubillard version cabaret ?! Et oui, pour les besoins de la partie d’Elise (la chorégraphe et prof du danse du studio qui m’a gentiment ouvert son spectacle cette année pour que mes élèves puissent tout de même présenter quelque chose) qui travaille cette année sur « l’Opéra de Quat’sous ». Et voilà Jeanne et Mathieu chantant et dansant comme dans les comédies musicales des années 20 sur les textes de Dubillard. Et bien, vous ne me croirez peut-être pas, mais ça fonctionne très bien ! Et je découvre une Jeanne grandie, capable de plonger dans l’improvisation chantée comme le ferait un acteur confirmé. Un vrai régal…
Et ce titre… »Persépolis », qu’a-t-il avoir là-dedans, me direz-vous ?
C’est que, pour clore cette journée, c’est le petit cadeau que je me suis octroyé. Et j’avoue que j’ai été vraiment séduit. Comme souvent par le cinéma d’animation qui porte avec tant de souffle et de jeunesse, une inspiration décalée et poétique. Et à ce titres là, « Persépolis » est une vraie réussite. Vraiment.

Georges Appaix…

Me voilà sorti du dernier spectacle de Georges Appaix…
Quelques images intéressantes, de jeunes danseurs prometteurs et investis, de la gaieté…
Si cela avait pu finir comme ça, j’aurais passé un moment pas très enthousiasmant, mais plutôt réconciliateur avec ce monsieur de la danse. Mais non ! Il a fallu qu’il rajoute des mots. Des mots pour tenter de nous faire comprendre. Comprendre que nous, hommes de théâtre, hommes du spectacle vivant, nous sommes là , égarés, contents d’être sur scène parce que finalement : « on y est pas si mal ! On perd la conscience… » Et je ne vous imposerai pas le reste tellement c’est laid et irrespectueux pour ceux qui travaillent autour à redonner au monde un semblant de responsabilité et d’honneur. Mr Georges, dansez, si cela vous chante, mais s’il vous plaît, ayez un peu de respect pour ceux qui meurent chaque jour à la tâche de rendre ce monde un peu autre, un peu meilleur. La scène n’est pas un espace où l’on va parce qu’on est bien et que ma foi, on s’y trouve… Non, la scène est un espace sacré, privilégié. Réservé à si peu d’entres nous que ça nous donne une responsabilité. C’est l’espace où l’on peut mettre en forme les questions, les cauchemars, les rêves. Où l’on peut retrouver la sauvagerie de l’acte, de la naissance. Où l’on a encore le choix de mettre au monde ces créatures que tout le monde porte mais ne peut laisser vivre. C’est le toit du monde. Un des derniers !
Comment allons-nous faire si ceux qui sont dessus nous le brade à la sauce TF1 ? Comment allons-nous faire si vous, les programmateurs, les officiels, les décideurs continuez à défendre cette culture de l’immédiat, de la facilité, de la jouissance perpétuelle ? Comment voulez-vous alors qu’ils nous prennent au sérieux, ceux qui dehors meurent de faim, de soif, d’incompréhension, de conditions de travail trop dures, si vous leur crachez à la figure, en faisant comme si tout ça n’était rien ?
Georges, reprenez votre sac à dos et partez en voyage… Laissez la danse un moment. Retrouvez la faim et la soif. Asseyez-vous et écoutez le chant du monde. Et respirez l’immense responsabilité qui vous incombe. Vous avez des armes, vous avez du talent, vous avez de la vie et des rêves, cela se sent. Alors, s’il vous plaît, ne vous abandonnez pas… ne vous abandonnez plus !

Blood Diamond

A se battre pour un monde que l’on ne comprend pas et qui ne supporte pas qu’on se batte pour lui… pourquoi ?
Pourquoi, pourquoi ces enfants avec des fusils et ces hommes capables de tuer l’autre comme on joue avec la gâchette d’un interrupteur : on-off, on-off, on-off ?
Pourquoi, pourquoi les images que je vois, qui me traversent n’arrivent plus à me toucher tellement ce mal est « banal » ?
Et où sont-ils ces méchants qu’on nous dépeint et qu’on ne voit jamais ?
Juste là… à côté de toi. En toi, en moi. A la première seconde où nous perdons la conscience de nos actes et de ce qu’ils engendrent… à la première seconde où nous perdons la conscience de notre responsabilité ! A chacun. La responsabilité du monde !
Comment à l’heure actuelle, pouvons-nous pousser encore plus loin ce mépris de nous-même, cette fuite en avant?! Dans la consommation, dans cette soif jouissance perpétuelle qu’on voudrait sans que cela ne coûte rien. Cela coûte ! Le moindre geste, le moindre souffle engendre quelque chose. Arrêtons de nous leurrer, de faire comme si tout cela n’était pas grave. Ca l’est. Sinistrement, ça l’est ! Approchez vos enfants par derrière et éteignez cette télé qui leur lacère le coeur et le cerveau et apprenez-leur à mesurer chaque geste qu’ils posent. Pour qu’enfin reviennent un jour les adultes dont cette terre manque si cruellement.
Et vous gens de théâtre. Comment pouvez-vous vous être perdu si loin que vous soyez les premiers à vouloir votre part à ça ! Assumez la misère de devoir vous battre pour la justesse d’un mot. Et bénissez la ! C’est notre plus grande force ! Pour montrer à tous qu’un mot peut changer la face du monde ! Il est temps…
Nous sommes tous responsables de ce que nous faisons de notre monde, de notre vie.

S’il vous plaît, ne souriez pas. Pendant un instant, ne souriez pas… mais assumez ! Sans que cela ne vous empêche de faire de votre vie une fête. Mais une fête de la vie, singulière, une fête de chaque instant.
S’il vous plaît…